Personne ne déchoit du Vaikuntha (Bhagavat Sandarbha, 51) – Partie 3

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Il est impossible de convertir les entités transcendantes de leur état spirituel vers un état matériel. De plus, le Vaikuntha est illimité et ne connaît pas de frontières. Il est anantam, comme indiqué dans le Shrimad Bhagavata.

Suite du commentaire de Satyanarayana Das Babaji

Il est impossible de convertir les entités transcendantes de leur état spirituel vers un état matériel. De plus, le Vaikuntha est illimité et ne connaît pas de frontières. Il est anantam, comme indiqué dans le Shrimad Bhagavata :

« Cette demeure est la vérité, la conscience, l’illimité, l’éclat spirituel indestructible que les sages taciturnes contemplent dans leur transe d’absorption spirituelle après que les qualités matérielles ont été effacées ». (SB 10.28.15)

Le Vaikuntha est omniprésent, tout comme le Seigneur Suprême, qui existe partout et qui ne quitte jamais Sa demeure. Cela signifie que Sa demeure existe partout. Le monde matériel ne peut pas contenir l’étendue de Son être. Ainsi, la Shruti demande : « Où est situé le Seigneur ? » Et y répond : « Dans Sa propre gloire », c’est-à-dire dans Sa propre demeure (ChU 7.24.1).

Objection : Mais si le Vaikuntha est illimité, comment se fait-il que nous ne le voyions pas ou n’y existions pas ? Et pourquoi dit-on que lorsqu’un dévot est libéré, il quitte le monde matériel et entre dans le monde spirituel ?

Réponse : Nous n’avons pas d’expérience de Vaikuntha car notre conscience est absorbée dans la matière et elle s’y identifie. En réalité, aller au Vaikuntha signifie participer de la nature du Vaikuntha (sat-cit-ananda) ou, en d’autres termes, exister exclusivement dans Krishna et pour Lui, être pleinement conscient de Lui à chaque nouvel instant, faire rayonner Sa propre puissance de félicité afin d’étendre Sa félicité personnelle. Un téléviseur possède de nombreuses chaînes, mais lorsque le réglage est effectué sur une chaîne particulière, nous ne pouvons pas voir les programmes diffusés sur d’autres chaînes. Les ondes de transmission de nombreuses chaînes sont diffusées dans l’atmosphère et sont reçues par le téléviseur. Ensuite, nous choisissons l’une d’elles et elle apparaît à l’écran. De même, il existe en principe deux chaînes d’existence : Vaikuntha et maya. Il revient alors à la personne de choisir – selon son état de conscience –,  laquelle des deux elle visionnera.

Tout existe dans le Seigneur et le Seigneur existe de partout. Le Seigneur Se trouve toujours dans Sa propre demeure et, de ce fait, Sa demeure existe de partout, puisque la matière n’y existe pas.

Si nous acceptons que le jiva déchoit du Vaikuntha, nous devons admettre que c’est un événement matériel du début à la fin. Bien qu’un acte matériel ne puisse pas se produire au Vaikuntha, supposons, aux fins de la discussion, qu’il se produise d’une manière ou d’une autre. La chute peut avoir soit une cause matérielle, soit une cause spirituelle. Vous trouverez ci-dessous six raisons souvent citées pour expliquer une chute. Par la suite, nous analyserons plus en détail chacune des conditions.

  1. Inspiré par son libre arbitre, le jiva souhaite venir dans le monde matériel.
  2. Il commet un péché.
  3. Il est maudit par un dévot ou le Seigneur.
  4. Il commet une offense à l’égard d’un dévot.
  5. Il commet une offense à l’égard du Seigneur.
  6. Le Seigneur décide de le faire déchoir car Il est libre de faire ce qu’il veut

Il est impossible pour un dévot de déchoir du Vaikuntha pour l’une ou l’autre de ces raisons et voici pourquoi.

Première condition

La nature même du dévot, sa svarupa, est d’éprouver un amour irréductible, indestructible et dévorant pour Dieu, de ne languir que pour Sa félicité à travers le service de dévotion naturel. De tels dévots ne désirent point l’opulence matérielle ou spirituelle sans service de dévotion, car, en réalité, ils ne désirent rien qui soit indépendant du Seigneur. Il en va de même pour leur volonté, qui est de la même nature transcendante et qui existe simplement pour le plaisir du Seigneur. C’est la teneur de la déclaration du Seigneur Kapila citée ci-dessus : « Ils n’aspirent même pas à la gloire transcendante de Dieu » (« śrīyaṁ bhāgavatiṁ vāspṛhayanti »). De plus, les opulences spirituelles et d’ailleurs même matérielles, s’offrent à eux à chaque instant dans leur intégralité sous forme de moyens d’expérience et ce, par la miséricorde du Seigneur (« mama māyayācitam », SB 3.25.37). Alors pourquoi aspirer à ce qui se trouve éternellement dans la paume de sa propre main ?

Ailleurs, le Seigneur Kapila déclare :

« Sans être assuré de Mon service, un pur dévot n’accepte aucun type de libération, que ce soit  résider sur la même planète que Moi (salokya), posséder une opulence égale à la Mienne (sarshti), se trouver près de Moi (samipya), être doté d’une forme identique à la Mienne (sarupya) ou devenir un avec Moi (ekatvam), même si Je les lui offre ». (SB 3.29.13)

Les mots « vina mat-sevanam » signifient « sans Mon service ». Cela veut dire qu’un dévot n’accepterait un ou plusieurs de ces différents types de libération que s’ils s’avéraient propices à son service envers le Seigneur, mais pas pour en jouir d’une manière indépendante. Un dévot n’a certainement aucun désir de venir dans le monde matériel. Shrila Jiva Gosvami dit que les dévots n’éprouvent aucun intérêt pour la jouissance matérielle car ils la considèrent comme étant complètement dépourvue de signification ou de substantialité : « tasyātitucchatvena ». Pourquoi une personne avisée devrait-elle abandonner une pierre philosophale pour acquérir un morceau de verre (kaca-mani) ? Au contraire, un dévot n’imagine jamais, même pour un instant, quitter les pieds de lotus de Krishna. Tout le reste n’a tout simplement aucune importance pour lui. Le roi Parikshit le confirme en parlant à son maître de sagesse :

« Une personne dont le cœur a été purifié n’abandonne jamais les pieds de lotus de Krishna. Comme un voyageur rentré chez lui, il est soulagé de toute détresse ». (SB 2.8.6)

Dans la section 7 du Priti Sandarbha, Shrila Jiva Gosvami écrit qu’il ne faut pas penser que Jaya et Vijaya ont choisi de devenir ennemis du Seigneur afin de se soulager rapidement de la malédiction des Kumaras : « na ca tayor eva svāparādha-bhoga-śīghra-nistārārtham api tādṛśīcchā jāteti vācyam ». Les purs dévots du Seigneur n’acceptent même pas le salokya-mukti s’il est dépourvu de bhakti, et ils sont même prêts à aller en enfer dans l’intérêt de la bhakti. En effet, la seule demande de Jaya et Vijaya était :

« Mais nous prions pour que Ta compassion se manifeste en voyant notre pénitence, afin qu’en descendant toujours plus bas, nous ne soyons pas rattrapés par le désarroi qui provoque l’oubli du Seigneur » (SB 3.15.36).

Ainsi, pour un habitant du Vaikuntha, renoncer au service du Seigneur et venir volontairement dans le monde matériel sont deux actes hautement illogiques et contraires aux conclusions des Vedas.

Le Seigneur a doté les dévots du libre arbitre afin qu’ils pussent Le servir et non Le quitter. Le Seigneur Krishna dit que chacun suit sa propre nature et qu’il est très difficile d’y renoncer (BG 3.33). C’est également une expérience que nous faisons tous. Par conséquent, s’il est si difficile d’abandonner notre nature matérielle innée, qui est alors une fausse nature, combien plus difficile serait-il pour un habitant de Vaikuntha d’abandonner sa nature éternelle, qui est sa véritable nature, consistant à aimer l’Être qui est la Toute-Conscience, la Toute-Félicité, qui contient tout et à qui nous appartenons depuis toujours ! Tout comme le feu ne peut exister sans chaleur, un pur dévot de Vaikuntha ne peut exister sans service.

Le libre arbitre ne signifie pas agir de manière frivole, ni il n’implique le pouvoir de manifester tout ce que l’on peut désirer (c’est-à-dire la toute-puissance). Nous avons le libre arbitre, mais même si nous le désirons, nous n’avons pas le pouvoir ou la capacité de nous tenir debout sur nos propres épaules. De plus, le simple fait de boire du poison fait partie des décisions qu’une personne est capable de prendre, mais cela ne signifie pas qu’elle choisisse un jour de le faire. Comment alors un habitant du Vaikuntha choisirait-il quelque chose qui soit en dehors de son expérience et de ses intérêts ?

À  suivre

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