Sur votre site Internet vous dites ceci : « Les oncles de Jiva Goswami – Rupa et Sanatana Goswami –, reçurent la diksha de Gadadhara Pandita, et Jiva Goswami lui-même suivait leur lignée ». Je ne trouve cela nulle part dans notre littérature Vaishnava.
Question : Sur votre site Internet [rubrique Lignée] vous dites ceci : « Les oncles de Jiva Goswami – Rupa et Sanatana Goswami –, reçurent la diksha de Gadadhara Pandita, et Jiva Goswami lui-même suivait leur lignée ». Je ne trouve cela nulle part dans notre littérature Vaishnava. Cela est-il mentionné dans le Caitanya-caritamrta ? Auriez-vous la gentillesse de me donner une réponse correcte fondée sur notre shastra, s’il vous plaît ?
Réponse : Je n’ai aucune preuve tangible sur cette question qui serait fondée sur la shastra. Ce que j’ai écrit sur le site Internet est ce que j’avais entendu de mon Gurudeva, qui fait partie du Gadadhara-parivara (famille) et qui l’avait lui-même entendu dire par d’autres membres de la parampara. Je fais confiance à sa parole et n’ai aucune raison de penser autrement. Certes, cela n’oblige pas les autres à adopter la même croyance. D’autres exigeront des preuves. Pour parler franchement, je n’ai pas de preuves explicites et sans équivoque qui puissent convaincre sans l’ombre d’un doute. C’est ma conviction personnelle, je n’essaye pas d’en convaincre les autres, ni je n’attends qu’ils soient d’accord avec moi non plus. Or, comme cette idée – fondée sur l’autorité de mon Gurudeva –, figure sur mon site Internet et comme la question m’a été posée, je me dois de donner quelque explication.
Un exemple d’abord. Nous, Gaudiya Vaishnavas, croyons, avons la foi et la confiance que Caitanya Mahaprabhu n’est autre que Krishna. Toutefois, si un non Gaudiya demande des preuves, ces dernières ne lui paraîtront pas très convaincantes. Du moins, je ne suis pas au courant de l’existence de telles preuves. De toute évidence, elles devraient être acceptées par le non Gaudiya, ce qui signifie qu’elles ne devraient pas être fondées sur les paroles seules des fidèles de Mahaprabhu, mais sur des écritures reconnues comme étant authentiques aussi bien par les Gaudiyas que les non Gaudiyas, comme c’est le cas avec les Puranas. Les preuves, telles que le verset Krsna-varnam (SB 11.5.32), ne sont pas suffisamment explicites et il y a des interprétations différentes faites par d’autres érudits, y compris par Sridhara Swami qui est accepté comme une autorité en la matière par Mahaprabhu en personne.
Cependant, en tant que Gaudiyas, nous n’avons aucun doute sur le fait que Mahaprabhu n’est autre que le Seigneur Suprême, Krsna. [Soit dit en passant, j’ai rassemblé quelques versets explicites sur Mahaprabhu dans l’appendix du Tattva Sandarbha, bien que ceux-ci puissent ne pas être très convaincants non plus pour un non Gaudiya].
La question du guru de Sri Rupa et Sanatana Goswamis est similaire, bien qu’elle soit posée au sein de la communauté Gaudiya. Néanmoins, je vais vous donner quelques preuves que vous pourrez accepter ou non.
L’une des preuves possibles est le « Sri Gadadharastaka », dont le dernier vers de chacun des huits slokas se lit comme suit : « bhajami aham gadadharam supanditam gurum prabhum » (« Je voue mon adoration à mon guru et maître Sri Gadadhara, qui est un grand érudit »). Selon mon Gurudeva, ce chant fut composé par Sri Rupa Goswami. Le « Sri Gadadharastaka » figure dans un livre intitulé le Sri-stava kalpa-drumah (recueil de versets, stotras, etc.) aux pages 49-51. Les textes de ce recueil furent réunis par Sri Bhakti-saranga Gosvami et Sri Purusottama Dasa, tous deux disciples de Sri Bhaktisiddhanta Saraswati Maharaja. Toutefois, le nom de Sva-rupa Goswami, et non de Rupa Goswami, y est indiqué comme celui qui aurait composé ce chant. J’ignore qui est Sva-rupa Goswami et comme indiqué plus haut, mon Gurudeva estime que c’est Rupa Goswami.
Une autre preuve se trouve dans un livre intitulé Sadhana-dipika écrit par Sri Radha-krsna Gosvami, un disciple de Haridasa, qui fut lui-même un arrière-disciple de Sri Gadadhara Pandita. Sri Haridasa figure sur la liste de Sri Gadadhara Pandita Sakha dans le Caitanya-caritamrta, Adi-lila, chapitre 12. Il est également mentionné dans le treizième chapitre du Bhakti Ratnakara. Sri Haridasa fut un pujari de Sri Radha Govindadeva à Vrindavana, le temple établi par Rupa Goswami. Dans le mangalacaranam de ce livre, il écrit le suivant (1.3):
śrī-caitanya-priyatamaḥ śrīmad-rādhā-gadādharaḥ
tat-parivāra-rūpasya śrī-govinda-prasevanam
tayoḥ sat-prema-sat-pātram śrī-rūpaḥ karūṇambudhiḥ
tat-pāda-kamala-dvandve ratir me syād vraje sadā
« Sri Radha-gadadhara (un nom utilisé pour Gadadhara Pandita) est le plus cher à Sri Caitanya. Sri Rupa, appartenant à sa famille (celle de Gadadhara), a établi le service à Sri Govinda. Sri Rupa Goswami, un océan de la miséricorde, est digne de recevoir l’amour pur de Sri Caitanya et Sri Gadadhara. Puissé-je avoir de l’amour pour les pieds de lotus de ce [Sri Rupa] à Vraja ».
Plus loin, il écrit dans le même chapitre que Rupa Goswami ainsi que Sri Sanatana Goswami ont désigné des dévots appartenant à la famille de Gadadhara en tant que serviteurs dans leurs temples respectifs pour répondre au souhait de Mahaprabhu. Ensuite, il ajoute que Sri Rupa a confié le service de Govindadeva à Haridasa Goswami, sachant que celui-ci était la svarupa de Sri Gadadhara.
Mon Gurudeva commente cela en disant que Sri Jiva Goswami ne fut pas désigné par Sri Rupa Goswami pour devenir le responsable du temple de Govindaji. Sans doute Sri Jiva en était-il qualifié et appartenait-il au Gadadhara-parivara comme le seul ayant été initié par Rupa Goswami. Cependant, comme Sri Jiva était le neveu de ce dernier, un autre dévot du Gadadhara-parivara fut désigné afin que personne ne pensât que Sri Rupa privilégiait l’un de ses proches. Sri Sanatana Goswami fit de même. Or, il aurait pu désigner Sri Jiva Goswami ou son propre fils Sri Rajendra qui habitait également Vraja et qui est mentionné dans le Caitanya-caritamrta. Sri Sanatana choisit plutôt de désigner Krsnadasa Brahmacari, qui appartenait, lui aussi, à la famille de Gadadhara. Et Haridasa et Krsnadasa sont mentionnés dans le Caitanya-caritamrta comme faisant partie de la lignée de Gadadhara.
Selon le Sadhana-dipika, le service et la gestion des trois temples principaux de Vrindavana – Govindaji, Madana-mohana et Gopinatha – étaient assurés par les fidèles de Sri Gadadhara.
Dans son Prarthana (chant 10), Narottama Dasa indique qu’il appartient également au Gadadhara-parivara.
dhana mora nityananda, pati mora gauracandra
prana mora yugala kiçora
advaita acarya bol, gadadhara mora kula,
narahari vilasai mora
« Nityananda est ma richesse, Gaurachandra – mon maître (époux) et Yugala Kisora – ma vie même. Advaita Acarya est ma force, Gadadhara – ma famille et Narahari Sarakara joue toujours dans mon cœur ».
Avant d’envoyer Rupa et Sanatana Goswamis à Vrindavana, Mahaprabhu y envoya Sri Bhugarbha et Sri Lokanatha Gosvamis. Bhugarbha Gosvami est mentionné dans le Caitanya-caritamrta comme faisant partie de la lignée de Gadadhara. Lokanatha Gosvami est supposé être le neveu de Bhugarbha Gosvami et, selon toute vraisemblance, il fut également un fidèle de Gadadhara Pandita.
Cela semble être confirmé par le chant de Narottama Dasa Thakura cité ci-dessus (« Gadadhara mora kula » – Gadadhara est ma famille), puisque Narottama fut un disciple de Lokanatha Goswami, comme nous l’indique le Bhakti Ratnakara (chapitre 1, vers 346) ; cela est également corroboré par son chant intitulé « Sri Guru Carana Padma ».
D’après le Caitanya-caritamrta et le Caitanya-bhagavata, nous comprenons que Mahaprabhu confia à Gadadhara Pandita le vigraha-seva – le service offert à la déité –, ainsi que la déité de Tota Gopinatha elle-même. De plus, il lui confia le service de réciter le Bhagavata Purana. Mahaprabhu Lui-même avait l’habitude d’écouter Gadadhara Pandita le réciter au bord de Narendra Sarovara à Puri. D’après l’auteur du Sadhana-dipika, cela signifie qu’Il autorisa tout particulièrement Gadadhara Pandita à propager le vigraha-seva et les enseignements du Bhagavata. Cela signifie également que Mahaprabhu autorisa Gadadhara à initier car l’adoration de la déité ne doit pas se faire sans le mantra-diksha. Ainsi cela n’est-il pas étonnant que l’adoration des déités à Vrindavana était assurée par des fidèles de Gadadhara Pandita.
Il est écrit dans le Sadhana-dipika (chapitre 7, page 143) qu’à Puri, à Navadvipa et à Vrindavana, le service à la déité et la récitation du Bhagavata Purana est assurée par des fidèles de Gadadhara Pandita, lequel est le représentant principal de l’énergie interne de Mahaprabhu. Un tel fait était conforme au désir de Mahaprabhu, d’autres parties du livre le réitèrent aussi, faisant référence au Caitanya-caritamrta et au Caitanya-bhagavata.
Par ailleurs, nous savons qu’Acyutananda, le fils d’Advaita Acarya, fut un disciple de Gadadhara Pandita. ACBS Prabhupada écrit dans son commentaire sur un verset du Caitanya-caritamrta (Adi-lila, 12.17) :
« L’ouvrage intitulé Sakha-nirnayamrta laisse à entendre qu’Acyutananda fut un disciple de Gadadhara et qu’il se plaça sous la protection du Seigneur Caitanya à Jagannatha Puri pour pratiquer le service de dévotion. Le Caitanya-caritamrta, Adi-lila, chapitre dix, le confirme en déclarant qu’Acyutananda, le fils d’Advaita Acarya, vécut à Jagannatha Puri sous la protection de Sri Caitanya Mahaprabhu. Il n’y a donc pas le moindre doute qu’Acyutananda fut un disciple de Pandita Gadadhara ».
Dans le septième chapitre de l’Antya-lila se trouve le récit de la visite que rendit Vallabha Bhatta à Mahaprabhu. Le verset 171 mentionne que Vallabha Bhatta reçut le mantra-diksha de Gadadhara Pandita. Cela montre également que Mahaprabhu voulait que Gadadhara Pandita acceptât des disciples en Son nom. Qui plus est, cela s’accorde avec l’idée que Mahaprabhu est venu dans ce monde afin de donner le Radha-bhava car Gadadhara est une manifestation de Radha.
D’après tous ces éléments, il ressort clairement que Mahaprabhu a voulu que Sri Gadadhara Pandita, qui est Radha Elle-même, initiât en Son nom, propageât l’adoration des déités et répandît les enseignements du Bhagavata Purana par le biais de ses disciples.
Sans doute est-il possible de reprocher à cette explication qu’elle est biaisée car je suis affilié à la famille de Gadadhara, et que j’essaye d’inclure les Goswamis à cette dernière. Quoi qu’il en soit, c’est mon opinion personnelle et je n’essaye de convaincre qui que ce soit. Personnellement, je ne me soucie guère de ce en quoi les autres croient car, qu’ils soient disciples de Sri Gadadhara Pandita ou de quelqu’un d’autre, cela ne réduit en rien la grandeur de Sri Rupa-Sanatana, tout comme cela ne change en rien notre philosophie non plus. Tant que nous sommes d’accord sur le siddhanta, il n’y a aucun problème, même si nos convictions sur certains faits historiques sont différentes.
Question : Bien que Narottama chante « Gadadhara mora kula » [Gadadhara est ma famille], cela pourrait être une métaphore ou une apologie poétique. Autrement, la phrase « pati mora gauracandra » [époux de Gauracandra] qui se trouve dans le même chant devrait signifier que Narottama est un nagari ou un homosexuel, n’est-ce pas ?
Réponse : Le mot pati n’a pas toujours le sens d’« époux ». Il signifie « protecteur », « maître » ou « Seigneur », comme dans les mots composés jagatpati (Seigneur de l’univers) et satvatpati (maître des Satvatas), qui s’appliquent à Krishna. De ce fait, le chant cité ci-dessus peut être compris de manière métaphorique, ou bien il peut nous renseigner sur certains faits plus concrets.
Question : Il est dit dans le Bhakti Ratnakara (1.598-602) que Vidyavachaspati fut l’enseignant spirituel de Sri Sanatana Goswami : « bhaṭṭācāryaṁ sārvabhaumaṁ vidyā vācaspatin gurun ». Sanatana cite avec respect le nom de son guru dans un livre intitulé Sri Dasama Tippani. Par conséquent, il semble qu’il eût reçu diksha de Vidyavacaspati et non de Sri Gadadhara Pandit.
Réponse : Le mot guru signifie toute personne respectable : que ce soit un enseignant ou un proche. Il ne renvoie pas toujours au diksha-guru. Il nous faut comprendre le sens d’un mot dans son contexte culturel. À présent, le mot guru, tel qu’employé dans les cercles spirituels, semble s’employer dans un sens unique, à savoir la personne qui donne l’initiation. Néanmoins, si nous nous référons à un dictionnaire de sanskrit, nous verrons que ce mot peut avoir plusieurs sens. Dans la littérature sanskrite, le mot guru n’est pas compris dans le même sens qu’il l’est aujourd’hui. En réalité, le mot guru peut difficilement être employé avec la même signification que l’on lui donne de nos jours. Le sens le plus proche renvoie à la personne qui accomplit l’upanayana-samskara : la cérémonie du cordon sacré réalisée pour les garçons à l’âge de huit-onze ans. Il faut savoir comment un auteur utilise les mots et quel sens il leur attribue. Ainsi, il est nécessaire d’étudier selon la tradition et de connaître le contexte culturel. Les mots changent de sens au fil du temps. Nous devons garder cela à l’esprit.
Vidya Vacaspati enseignait à Sanatana Goswami, ce qui ne signifie pas nécessairement qu’il eût donné diksha à ce dernier. En réalité, la traduction ci-dessus indique « l’enseignant spirituel ». Sanatana Goswami étudiait de Vidya Vacaspati avant sa rencontre avec Mahaprabhu. On suppose qu’après être devenu un fidèle de Mahaprabhu, quelqu’un lui donna la vaisnava-diksha. Il est bien connu que parmi les membres du Panca-tattva, Gadadhara Pandita fut le seul à être resté avec Mahaprabhu à Puri. Nityananda Prabhu et Advaita Acarya n’y habitaient pas. De ce fait, il est fort probable que Sri Sanatana et Sri Rupa reçurent la diksha de Gadadhara Pandita, qui est censé être Srimati Radha. L’on estime que Mahaprabhu apparut pour donner le Radha-bhava, il est logique, de ce fait, qu’Il demanda à Sri Rupa et Sanatana de recevoir le mantra de Sri Gadadhara Pandita, étant donné qu’eux deux étaient les principaux partisans de Sa siddhanta.
Question : Dans l’invocation du Laghu-bhagavatamrita (1.5), il est écrit : « Ce livre est un résumé du Sri Brhad-bhagavatamrtam, qui fut manifesté par les paroles de mon maître ». J’en déduis que Rupa Goswami était un disciple de Sanatana Goswami.
Réponse : Le terme sanskrit exact utilisé est mat-prabhupada, « mon maître ». Cela ne signifie pas que Sanatana soit son diksha guru. C’est un titre honorifique. Parmi les dévots, l’on a l’habitude de s’appeler prabhu. Ainsi n’y a-t-il aucune différence entre les mots prabhu et prabhupada, contrairement à ce que les gens pensent. En ajoutant pada après prabhu, le terme devient plus respectueux, mais le sens reste le même.
Question : Dans le Bhakti Rasamrita Sindhu, Rupa Goswami dit également que c’est Sanatana Goswami qui est son guru, et non Gadadhara : « visrāma mandiratayā tasya sanātana tanor mad īśasya ». Et Jiva Goswami de commenter : « atha nija nijeṣṭa-devāvatārena nija guruṁ stavan prārthayate ».
« Que ce livre intitulé L’Océan du nectar composé de bhakti-rasa serve toujours de lieu de repos à mon Seigneur, manifesté sous la forme de Sanatana [Goswami] pour Son plaisir ». [BRS 1.1.3]
Jiva Goswami commente : « En faisant l’éloge de son guru Sanatana en tant qu’avatara de son Seigneur adoré, l’auteur fait une prière. Cet ouvrage est intitulé L’Océan du nectar, le nectar n’étant autre que le bhakti-rasa. Que ce texte serve de lieu de repos à mon Seigneur Sri Krsna qui, bien que toujours situé dans Sa propre forme (sanatana-tanoh), se manifeste sous tant d’autres formes, dont le corps de Sanatana ».
Réponse : Le verset n’utilise aucunement le mot « guru ». Le commentateur, Sri Jiva Goswami, dit que l’auteur prie son guru. Le mot « guru » peut signifier « un maître initiateur », « un enseignant » ou juste « un frère aîné ». Si quelqu’un l’emploie dans le sens de « guru initiateur », cela me convient, mais ce n’est pas comme cela que je l’entends.
Comme je l’ai évoqué par ailleurs, le problème réside en ce que par le passé, il n’était pas d’usage de révéler publiquement le nom de son guru. Je donne l’exemple de mon gurudeva : il avait publié plus de quatre-vingts livres et ayant lu la plupart d’entre eux, je n’ai jamais vu le nom de son propre guru mentionné une fois, même pas une fois. Je ne l’ai jamais entendu prononcer le nom de son guru, sauf lors d’occasions très spéciales. Par conséquent, il est difficile de connaître le nom du guru des Vaishnavas traditionnels à partir de leurs écrits. Non pas qu’ils ne le mentionnent jamais, mais ce n’est pas quelque chose de très courant. Une autre source de confusion est le mot guru lui-même qui revêt plusieurs significations, outre celle du maître initiateur.
A person who has desire for their own pleasure, kama, cannot have desire to please Krishna, prema. These two things do not go together. Just as you do not see light and darkness together, pleasure for self and pleasure for Krishna can’t go together.
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