Il y a de nombreuses années, alors que j’étudiais le Nyaya et le Vedanta, mon professeur de Nyaya a dit : « La nature de l’intellect est définitivement orientée vers la vérité ». À l’époque, je ne comprenais pas les implications profondes de cet énoncé.
Par Satyanarayana Das Babaji
Il y a de nombreuses années, alors que j’étudiais le Nyaya et le Vedanta, mon professeur de Nyaya avait dit :
tattva-pakṣa-pāto hi dhiyāṁ svabhāvaḥ
« La nature de l’intellect est définitivement orientée vers la vérité ».
À l’époque, je ne comprenais pas la portée profonde de cet énoncé. Récemment, alors que j’enseignais le Sankhya-karika (64), je suis tombé sur le même énoncé dans le commentaire de Vacaspati Mishra. J’ai alors mieux compris la nuance derrière le fait d’accepter les paroles des autres comme la vérité. L’intellect est biaisé à croire plutôt qu’à douter. Nous avons tendance à croire d’abord et à douter seulement lorsque c’est nécessaire.
Pourquoi est-ce le cas ? Si nous doutons de chacune de nos expériences, il nous sera impossible de fonctionner. Par exemple, lorsque nous avons soif, nous achetons une bouteille d’eau. Si nous doutons que l’eau soit réellement de l’eau, notre soif ne sera jamais étanchée, ou, si nous doutons d’avoir vraiment soif, nous ne ferons même pas d’effort pour obtenir de l’eau. Nous croyons et acceptons si facilement nos expériences sensorielles car ne pas le faire rendrait même les fonctions les plus simples de la vie – comme manger et boire – presque impossibles à accomplir.
Ainsi, nous avons tendance à croire ce que nous voyons et entendons, et à ne douter que si et quand cela est nécessaire. C’est ce qu’on appelle svatah-pramanya-vada (« décision qui n’est soumise qu’à sa propre autorisation »).
Il y a encore une autre raison plus profonde pour laquelle nous avons tendance à croire. Lorsqu’un de nos sens cognitifs, comme les yeux, entre en contact avec un objet visible, comme un stylo, l’image de ce dernier est envoyée des yeux à l’esprit. L’esprit envoie alors l’image à l’intellect, qui recherche une image similaire (samskara) conservée dans sa mémoire (chitta). En trouvant une image correspondante, l’intellect se rend compte que l’image est celle d’un stylo, et l’esprit saisit ainsi l’expérience.
Si nous doutons que notre intellect corresponde correctement à l’image entrante, nous pouvons « repenser » la perception. Cela retarde considérablement le temps nécessaire pour saisir une expérience. Imaginez si nous doutions constamment de chaque jugement porté par notre intellect. Il faudrait alors quelques minutes pour traiter des expériences qui ne durent que quelques nanosecondes, et nous serions incapables de suivre le cours du temps. Il serait impossible de porter des jugements ou prendre des décisions en temps réel.
Par ailleurs, cela explique également pourquoi les « premières impressions » sont si importantes. La première fois que notre intellect déchiffre une expérience spécifique, il conserve l’information dans la mémoire et cette impression conservée devient le modèle auquel seront comparées toutes les expériences ultérieures de choses similaires. Les expériences ultérieures sont interprétées à travers le prisme de la toute première impression. Cela explique également pourquoi les expériences de l’enfance exercent une telle influence sur le reste de notre vie.
Cependant, il y a un effet secondaire négatif de cette tendance mentale : elle nous rend susceptibles d’être trompés. Si un escroc nous dit quelque chose, nous avons tendance à le croire. Nous ne doutons pas tant qu’on ne nous donne pas une raison de le faire, après quoi il est souvent trop tard. D’ici là, nous avons déjà été trompés. Tout au long de l’histoire, même les personnes les plus intelligentes ont été trompées en raison de leur tendance à croire ou à faire confiance. Il n’est pas étonnant qu’une personne comme Bernie Madoff ait trompé astucieusement des sociétés très prospères pour des millions de dollars, rien qu’avec ses mots et son comportement charismatique.
La tricherie et la trahison se produisent surtout dans les relations amoureuses. Nous ne croyons pas que notre partenaire soit capable de nous tromper. Même si nous voyons des signaux d’alarme, nous avons tendance à les négliger en raison de notre tendance naturelle à croire. De ce fait, des individus et des organismes qui s’adonnent à des activités trompeuses se livrent à une « démonstration d’amour » intense face à leurs victimes, ce qui génère chez elles premières impressions, lesquelles ne seront réfutées qu’après une longue période de temps.
Nous supposons naturellement que les personnes à qui nous avons affaire sont honnêtes. Ce n’est que lorsque nous y sommes forcés que nous cessons d’y croire et parfois, même pas dans ce cas ! Les dirigeants, les parents et les amis continuent souvent à tricher, et nous continuons à croire, même face à des mensonges flagrants et à des preuves solides de tromperie. Pis encore, nous trouvons un moyen de rationaliser et de justifier le comportement déviant d’un leader, d’un amant ou d’un ami. De plus, les êtres humains s’opposent au changement. La peur de l’inconnu nous oblige à tarder encore à entretenir de sérieux doutes sur ce que nous croyons et acceptons.
Le parti pris de croire est utile et essentiel, mais nous devons nous protéger de ses effets secondaires négatifs en étant plus vigilants et perspicaces face aux signaux d’alarme qui apparaissent lorsque d’autres expériences ne correspondent pas à nos « premières impressions ».
The Gopi’s happiness and suffering is not independent of Krishna. If Krishna is not suffering, then the Gopi’s are not suffering. If Krishna is happy, even in separation from them, the Gopis feel happy because Krishna is happy. Our problem is that our happiness and suffering is independent of Krishna and Guru. Therefore, we approach Guru with the unconscious desire that he can make us feel happy, not the other way around.
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