Shudra ou vaishya ?

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J’ai assez souvent entendu l’expression : « Dans le Kaliyuga, tout le monde est un shudra » – « kalau shudrah sambhvah ». Cela dit, je suis incapable d’en retracer la source.

J’ai assez souvent entendu l’expression : « Dans le Kaliyuga, tout le monde est shudra » – « kalau shudrah sambhvah ». Cela dit, je suis incapable d’en retracer la source. Cependant, il y a un autre verset qui dit que tout le monde est né en tant que shudra :

janmanā jāyate śūdraḥ saṁskārāt dvija ucyate
śāpānugraha-sāmarthaṁ tathā krodhaḥ prasannatā
(Le Skanda Purāṇa, « Nāgara Khaṇḍa » 239.31)

« Un homme naît en tant que shudra et c’est par un samskara approprié qu’il devient un brahmana. Une telle personne a la capacité de maudire lorsqu’elle est en colère et de bénir lorsqu’elle est contente ».

Certains érudits soutiennent que le verset devrait dire « janmana jayate brahmana… » (« Né en tant que brahmana, l’on devient un véritable deux-fois-né grâce à une culture appropriée »), au lieu de « janmana jayate shudra » (« Bien que né comme un shudra, l’on devient un brahmana grâce à une culture appropriée »).

J’ai réfléchi sur l’idée que tout le monde dans le Kaliyuga est un shudra. Je pense que, du moins pour le moment, la plupart d’entre nous sont des vaishyas. Peut-être que les choses changeront pour le meilleur ou pour le pire à l’avenir, mais à l’heure actuelle, l’état d’esprit vaishya semble prévaloir.

Les vaishyas modernes peuvent être divisés en deux catégories : explicites et implicites. Il est facile de reconnaître les vaishyas explicites : ils dirigent une entreprise, une industrie, un bureau ou un magasin, ou même un chariot poussé à la main sur le bord d’une route, un panier de fleurs fixé sur un support pliant, ou juste quelques sacs suspendus sur une bicyclette. Certains vous approchent dans la rue avec une brochure vantant les vertus de leur produit ou la jettent dans votre voiture si une vitre est ouverte. Certains frappent à votre porte. D’autres envoient des courriels indésirables : chaque fois que je consulte mes courriels, j’y trouve toujours des publicités visant à me vendre quelque chose, des billets d’avion à l’autodéfense.

En voyant tout cela, je me demande où sont les shudras. Ne sont-ils pas censés être partout ? Analysons les métiers relatifs aux varnas, tels que Narada les a décrits au roi Yudhishthira (SB 7.11.14-20), ce passage étant la description la plus courante de ces métiers. Comme aucun pays ne respecte les principes des dharma-shastras, les varnas n’existent pas dans le monde moderne sous leur forme initiale. Pourtant, les varnas continuent d’exister de manière quelque peu mélangée (« varna-sankara ») car ce sont essentiellement des archétypes psychologiques intrinsèques avec leurs actions correspondantes (« guna-karma »). Par conséquent, la description des métiers associés aux varnas donnée par Narada reste pertinente pour le monde moderne :

« Un brahmana doit étudier les shastras, les enseigner aux autres, faire des yajnas pour lui-même, officier en tant que prêtre pour autrui, accepter la charité et donner la charité. La charité est une forme de rémunération pour les autres actes. Il peut le mendier ou n’accepter que ce qui vient automatiquement ».

Un kshatriya a le droit de recevoir des cadeaux de ses sujets et peut également prélever des impôts (mais pas sur les brahmanas). Il peut accomplir les devoirs de brahmana, sauf pour recevoir la charité.

Un vaishya vit de l’agriculture, de l’élevage et des affaires.

Un shudra travaille pour les autres et reçoit en retour un salaire ou une bourse.

En cas d’urgence, il est possible d’accepter des occupations associées à un varna inférieur. Cependant, un kshatriya, peut également accepter les devoirs d’un brahmana, s’il le faut. Les brahmanas et les kshatriyas peuvent accomplir les devoirs de vaishya en cas d’urgence, mais ils ne peuvent pas accomplir les devoirs de shudra. Ce qui est intéressant, c’est que, plus que tout autre, les occupations d’un vaishya peuvent se répandre sur d’autres varnas.

Les brahmanas modernes englobent les intellectuels, tels que les poètes, les écrivains, les enseignants, les scientifiques, les prêtres et les gurus. Si nous étudions la vie de ces personnes, cependant, nous les retrouverons presque toutes impliquées d’une manière ou d’une autre dans la vente de quelque chose (une activité fondamentalement vaishya). Peut-être qu’elles vendent des objets tangibles comme des livres ou des choses intangibles comme des connaissances ou des conseils.

Lorsque vous vendez quelque chose, vous devez en faire la publicité. La plupart des brahmanas modernes ont de ce fait une certaine présence sur les réseaux sociaux. Cela est un exemple de vaishya implicite. Contrairement aux vaishyas explicites, les vaishyas implicites n’ont pas de salles d’exposition ni de vitrines, mais ils passent beaucoup de temps à persuader, à influencer et à convaincre les autres que leur produit ou service vaut la peine d’être payé. C’est pourquoi chaque métier, qu’il soit celui d’un brahmana, d’un kshatriya ou d’un shudra a pris une saveur implicite de vaishya. Toutes les organisations privées, qu’elles soient dans le domaine de l’éducation, de la sécurité ou des services, sont gérées comme des entreprises. Les hôpitaux et les universités des brahmanas fonctionnent selon un modèle commercial. La plomberie, le service de ménage et la construction des shudras fonctionnent également selon un modèle commercial. Même l’armée et le gouvernement des kshatriyas fonctionnent sur un modèle commercial. Les médecins vendent des remèdes et des médicaments. Les avocats vendent des arguments. Les professeurs vendent des cours. Les écrivains vendent des livres. Les scientifiques et les chercheurs vendent des hypothèses pour obtenir des financements. Les politiciens se vendent et vendent leurs promesses de votes ou de loyauté. Même l’armée doit vendre ses plans et ses objectifs de financement.

Les organisations d’aide sociale à but non lucratif et les organisations spirituelles ou religieuses ont toutes besoin de financement. Pour cela, elles doivent vendre leurs idées et faire connaître leurs activités.

En effet, nous sommes devenus nous-mêmes un produit ! Nous avons des sites de rencontre et nous utilisons Facebook, Instagram, etc., pour convaincre les autres que nous valons leur temps, leur attention et leur argent. Il n’est pas étonnant que nous ne nous habillions pas pour nous-mêmes mais pour les autres, pour les inciter à nous acheter sous une forme ou une autre. Nous faisons des choses dans notre vie quotidienne uniquement pour être perçus comme un bon produit à vendre.

Par exemple, demandez-vous : « Pourquoi j’utilise Facebook ? »

Vous n’avez pas un point que vous souhaitez promouvoir ? Vous n’avez pas un « public » que vous souhaitez atteindre ? N’avez-vous pas de nouvelles que vous essayez de diffuser ? Ce sont toutes des manières de vous vendre, de vendre vos points de vue ou vos actualités. 

Pensez aux émotions que vous éprouvez lorsque vous utilisez Facebook. Lorsque vous publiez quelque chose que vous pensez être exact et important, mais que quelqu’un y répond avec une remarque contraire, ignorante ou grossière, comment vous sentez-vous ? Probablement méprisé et cela vous met en colère ou vous rend triste. Pourquoi éprouvons-nous de l’émotion à propos de telles choses ? Nous l’éprouvons car ces remarques et ces « pouces en bas » signifient que quelqu’un ne nous achète pas, qu’il n’adhère pas à notre idée, à notre opinion.

Nous sommes presque tous des vaishyas implicites et cela a profondément influencé notre psyché. Comme il s’agit d’un phénomène très nouveau, exacerbé par Internet, il n’est pas bien reconnu. Ainsi, je pense que dans le Kaliyuga tout le monde est un vaishya et non un shudra.

Satyanarayana Dasa

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    If it was possible to make a change by being in anxiety, then you should take out more time for worrying. Schedule it as part of your day, just like taking time each day for eating. But, it doesn’t work like that. Most of the time people worry for no good reason. Worrying does not accomplish anything other than distract you from the present moment, where peace patiently awaits you.

    — Babaji Satyanarayana Dasa
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