Parfois, il est suggéré que le jiva tombe car il est envieux de Krishna, mais comme cela a été souligné plus tôt, la maya n’est pas présente dans le Vaikuntha, alors d’où pourrait provenir une telle envie ? Dans la Bhagavad Gita (13.7), le Seigneur dit que la haine, ou l’envie, est liée au corps matériel.
Suite du commentaire de Satyanarayana Das Babaji
Parfois il est suggéré que le jiva déchoit car il est envieux de Krishna, mais comme cela a été souligné plus tôt, la maya n’est pas présente dans le Vaikuntha, alors d’où pourrait provenir une telle envie ? Dans la Bhagavad Gita (13.7), le Seigneur dit que la haine, ou l’envie, est liée au corps matériel.
Certains soutiennent que l’envie surgit lorsque l’on voit Krishna s’amuser avec les gopis. Or, il est expliqué que les dévots tirent un plaisir bien plus grand en servant d’autres dévots, qui sont en directe compagnie avec Krishna, qu’en Le servant directement. Le Seigneur Shri Caitanya Mahaprabhu a prié pour devenir un serviteur du serviteur. Le Bhakti-rasamrita-sindhu considère que suivre les traces des habitants de Vraja est la plus haute humeur de service. De plus, le Caitanya-caritamrita dit que les gopis tirent dix mille fois plus de plaisir en voyant Krishna qu’Il n’en tire Lui-même en les voyant. Alors comment un dévot pourrait-il se sentir insatisfait de sa position de serviteur ? Cela signifierait que la conclusion largement diffusée sur le fait de devenir un serviteur du serviteur est défectueuse. En fin de compte, ce serait un défaut de la part de Krishna de ne pas être capable de satisfaire Ses serviteurs. De plus, tout le monde ne sert pas directement Krishna, cela impliquerait de ce fait qu’il y a beaucoup de dévots au Vaikuntha qui éprouvent de l’envie.
Le Srimad Bhagavatam déclare que la pure bhakti est exempte de tout type de duplicité et est destinée uniquement aux dévots non envieux (nirmatsarāṇām satām, SB 1.1.2). Le Seigneur promet également dans la Bhagavad Gita : « Je fais en sorte de pourvoir à ce qui leur manque et de préserver ce qu’ils ont » (yoga-kṣema vahāmy aham, BG 9.22). Alors, lorsque le dévot est par nature exempt d’envie et, en réalité, de toute forme d’égocentrisme, et que le Seigneur est capable de pourvoir aux besoins de Ses dévots et de prendre soin d’eux dans une mesure illimitée, comment quelqu’un pourrait-il se sentir insatisfait, devenir envieux et partir ?
Qui plus est, si les jivas déchoient, le font-ils uniquement depuis le Krishnaloka et non depuis d’autres planètes de Vaikuntha ? Si tel était le cas, alors le Krishnaloka devrait être considéré comme inférieur aux planètes de Vaikuntha du fait d’être un lieu moins sûr. Cette hypothèse contredit les écritures, notamment la Brahma-samhita qui décrit le Krishnaloka comme la sphère la plus élevée. Deuxièmement, si tout le monde ne déchoit que du Krishnaloka, alors comment se fait-il que plus tard certains deviennent des dévots d’autres avataras, comme Rama ou Nrisimha, et atteignent finalement le Vaikuntha ? Cela signifierait qu’ils ne retournent pas dans leur foyer d’origine, mais dans un foyer nouveau. Comment pourraient-ils changer leur disposition naturelle d’amour envers Krishna pour un autre avatara ?
S’il était possible de déchoir du Vaikuntha, la question de Yudhishthira Maharaja à Narada Muni concernant la descente de Jaya et Vijaya n’aurait aucun sens :
« Quel type de malédiction horrible pourrait affecter même les bhaktas de Vishnu qui sont libérés et qui est cette personne qui pourrait maudire même les compagnons du Seigneur ? Pour les dévots inébranlables du Seigneur, prendre naissance dans ce monde matériel est impossible. Je n’arrive pas à y croire [à l’histoire de la malédiction de Jaya et Vijaya], les corps des habitants du Vaikuntha sont complètement spirituels, n’ayant rien à voir avec le corps matériel, les sens ou l’air vital. Par conséquent, veuille expliquer comment les compagnons de la Personne Suprême furent maudits pour descendre dans des corps matériels comme des gens ordinaires ». (SB 7.1.34-35)
Le processus de la compréhension fonctionne normalement par le traitement d’idées et d’évènements par rapport à notre expérience matérielle, laquelle concerne des objets et des actions qui ont un début et une fin. Le concept de nitya-baddha, ou d’un être perpétuellement lié, n’est pas facile à saisir. Si le mot « nitya » (éternel) dans la phrase « nitya-baddha » est pris au sens strict, cela impliquerait que l’asservissement du jiva n’a ni commencement, ni fin. Toutes les traditions de sagesse acceptent que le jiva puisse être libéré de l’asservissement à la matière. Par conséquent, le terme « nitya » ne s’applique pas au futur au sens d’infini. Il implique plutôt une continuité indéfinie jusqu’au moment de l’éveil. Alors, si une âme devait déchoir du Vaikuntha, son asservissement à la matière commencerait à ce moment-là, auquel cas le terme « nitya » n’aurait aucun rapport avec le passé. Ainsi, d’un point de vue à la fois du futur et du passé, le terme perdrait toute signification. Alors pourquoi dans ce cas utiliser le mot « nitya » ? Ou pourquoi utiliser le mot « anadi » (sans commencement), dans les phrases « nitya-baddha » et « anadi-karma », alors que la chute indique un début définitif ? Pourquoi ne pas simplement dire que nous sommes baddha au lieu de dire nitya-baddha ?
Certains interprètent le terme « anadi » au sens non technique comme un temps immémorial. Ce manque de précision, cependant, est trompeur car il implique que l’origine de notre état conditionné ne peut pas être retracée simplement parce qu’il s’est produit il y a très longtemps. Il n’en est rien. Au contraire, nous ne pouvons pas retracer le commencement car il est sans commencement. Comment retracer quelque chose qui n’existe même pas, étant donné que l’asservissement à la matière n’est en vérité rien d’autre que l’inexistence sans commencement de la conscience du Réel ?
Si quelqu’un déchoit du Vaikuntha, comment ce lieu peut-il être considéré comme supérieur aux planètes célestes matérielles ? Quelqu’un pourrait répondre que tout le monde sans exception doit déchoit des planètes supérieures, mais seuls ceux qui n’ont jamais été dans le monde matériel sont sujets à déchoit du Vaikuntha. C’est alors dans ce sens que le Vaikuntha est considéré comme étant supérieur, mais où est la preuve shastrique d’une telle hypothèse ? Le Vaikuntha est un endroit sans angoisse. Les triples misères n’y existent point. Ses habitants n’y souffrent pas des affres de la naissance, de la mort, de la maladie et de la vieillesse. Si la menace d’en déchoir existait, les habitants du Vaikuntha seraient anxieux à ce sujet. Et plus un habitant y éprouvait de joie, plus il éprouverait d’anxiété à l’idée d’en être séparé. Puisque la félicité éprouvée dans le Vaikuntha est supérieure même à la félicité du Brahman (brahmananda), l’anxiété de la perdre devrait être immense. Mais qui accepterait que le Vaikuntha soit un lieu d’angoisse, encore moins, le lieu d’angoisse suprême ? Que dire de déchoir, il n’est même pas possible d’y glisser. C’est pourquoi Shri Jiva Gosvami a utilisé le mot « askhalanam » et non « apatanam » !
Ainsi, la conclusion est que l’être vivant ne déchoit pas du Vaikuntha. Et la bonne nouvelle est que bien que nous soyons des nitya-baddhas – perpétuellement asservis à la matière –, nous pouvons atteindre la libération et devenir nitya-muktas.
Ainsi se termine le commentaire de Satyanarayana Dasa sur l’anuccheda 50
There are two popular sayings in English: Truth is bitter; Ignorance is bliss. Which one will you choose? You have to decide whether you want ignorance or Truth. If you want to follow the Truth, your friends and family members will most probably turn against you. But if you want to remain in ignorance, you will have the whole world with you. If you want to go for the Truth, then don’t hope for big company. You have to walk alone. You should be prepared to walk alone for the Truth.
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