Personne ne déchoit du Vaikuntha (Bhagavat Sandarbha, 51) – Partie 1

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Personne ne tombe de cette demeure.

Suite du Bhagavat Sandarbha, l’anuccheda 51 :

Shrila Jiva Gosvami

(3) Personne ne déchoit de cette demeure (tato’skhalanam). Shri Kapiladeva dit :

atho vibhūtiṁ mama māyayācitām
aiśvaryam aṣṭāṅgam anupravṛttam
śriyaṁ bhāgavatīṁ vāspṛhayanti bhadrāṁ
parasya me te’śnuvate tu loke

« Par la suite, ils n’aspirent à aucune opulence accumulée pour eux par Ma maya, ni pour les huit pouvoirs yogiques paranormaux qui s’ensuivent, ni même pour la gloire transcendante de Dieu et pourtant, ces dons bénins leur sont accessibles sans effort dans Ma demeure suprême ». (SB 3.25.37)

« Par la suite » (atho) signifie « après la suppression de l’ignorance ». « Par Ma maya » (mama mayaya) signifie « par Ma miséricorde envers le dévot ». « Accumulée » (acitam) signifie, « rendue manifeste ou disponible pour le bien de ces dévots ». « Opulence » (vibhuti) fait référence à l’attirail approprié pour le plaisir et « aishvarya », aux huit pouvoirs yogiques paranormaux (ashtangaishvaryam), tels que l’anima (atomisation). Ces pouvoirs « s’ensuivent » systématiquement (anupravrittam), c’est-à-dire qu’il est de leur nature même d’être mis à disposition [à la suite de la pure dévotion]. Les dévots ne désirent rien de ce qui précède, ni même « la gloire transcendante de Dieu » (bhagavatim shriyam), qui se réfère ici à la majesté connue sous le nom de sarshti, ou en d’autres termes, aux opulences divines qui sont propres au Seigneur Lui-même. La raison pour laquelle ils ne désirent pas une telle opulence est qu’ils n’aspirent qu’à étendre la félicité de Dieu par l’abandon à un amour et un service de dévotion brûlants. Même s’ils ne désirent aucun des cadeaux indiqués ci-dessus, ils en bénéficient certainement (ashnuvate), ce qui signifie qu’ils deviennent pleinement disponibles pour eux, dans Ma demeure suprême (loke) connue sous le nom de Vaikuntha.

Cela montre l’affection particulière que le Seigneur porte pour Ses dévots, ce qui est également illustré par la bénédiction donnée à Sudama, le fleuriste de Mathura :

« Sudama supplia le Seigneur d’être béni d’une dévotion sans faille pour Lui, l’Âme de toute existence, d’une amitié sincère envers Ses dévots et de la plus large et la plus haute compassion envers tous les êtres vivants. Non seulement le Seigneur accorda à Sudama tout cela, mais Il lui accorda également une prospérité sans cesse croissante pour sa famille [ainsi que la force, la longévité, la renommée et la beauté] ». (SB 10.41.51-52)

Le verset de Kapiladeva montre également l’absence d’intérêt de la part des dévots pour ces opulences. Les phrases, « après la suppression de l’ignorance » (atho) et « accumulée pour eux par Ma miséricorde » (mama mayayacitam) indiquent que de telles opulences ne leur sont en aucun cas préjudiciables. De plus, en disant « accumulée par Ma maya » (mayayacitam), Kapiladeva indique que toutes les opulences, y compris celles des royaumes les plus élevés comme Brahma-loka, sont pleinement disponibles pour ces dévots en tant que moyens d’éprouver une nouvelle expérience. Pourtant, ils n’en font pas usage, les considérant comme totalement dépourvues de signification ou de substantialité et, de ce fait, peu convenables pour eux.

La Shruti dit également : « Tout comme la jouissance acquise dans ce monde par le karma périt en temps voulu, il en va de même pour le plaisir céleste atteint par des actions pieuses » (ChU 8.1.6). Et d’ajouter : « Ceux qui quittent leur corps après une reconnaissance continue du Seigneur et des réalités véritablement dignes de désir, voyagent librement dans tous les mondes ».

Cela soulève un doute : si le Vaikuntha n’est qu’une autre planète (loka) sans distinction des autres planètes [comme le Siddha-loka et ainsi de suite], alors tôt ou tard, le plaisir [de ce royaume] que l’on éprouve prendra fin. En réponse, le verset suivant est prononcé :

na karhicin mat-parāḥ śānta-rūpe 
naṅkṣyanti no me’nimiṣo leḍhi hetiḥ
yeṣām ahaṁ priya ātmā sutaś ca
sakhā guruḥ suhṛdo daivam iṣṭam

« Dans cette demeure de sérénité inaltérable, ne se trouvent que ceux qui se connaissent et se sentent M’appartenir entièrement. Ils ne seront jamais détruits ; Ma roue qui ne cligne jamais ne dévore pas ceux pour qui Je suis le Bien-aimé absolu, leur propre Soi, leur fils, leur ami, leur précepteur, leur parent, leur bienfaiteur et leur adorable Seigneur ». (SB 3.25.38)

L’expression « de sérénité inaltérable » (shanta-rupe) fait référence à la demeure suprême, le Vaikuntha [mentionnée dans le verset précédent], qui est paisible par nature, c’est-à-dire qui est libre de tout changement ou altération qui pourrait perturber la continuité de la sérénité. Tous ceux qui y résident se connaissent et se sentent M’appartenir entièrement (mat-parah). Ils ne sont jamais détruits (no nankshyanti), ce qui signifie qu’ils ne sont jamais privés des moyens d’éprouver expérience [précités]. « Ma roue qui ne cligne pas » (animisho me hetih), c’est-à-dire Mon disque sous forme de temps, ne les dévore pas (no ledhi). Comme indiqué dans la Shruti : « Il ne revient pas » (ChU 8.15.1). La Gitopanishad déclare également :

« Ô Arjuna, toutes les planètes jusqu’à la planète la plus élevée, le Brahma-loka, sont des lieux de retour, mais celui qui atteint Ma demeure ne renaît jamais plus ». (La Bhagavad Gita 8.16)

En commentant le nom Parayana dans son Sahasra-nama-bhasya (75), Shankaracarya écrit : « Cette demeure est suprême (param) ou, en d’autres termes, la plus excellente, d’où on ne va nulle part (ayana), c’est-à-dire où il n’y a pas de peur du retour (punar-avritti-sanka-rahitam), c’est pourquoi cet endroit s’appelle Parayana. Si le terme apparaît au masculin, alors il doit être pris comme un composé bahuvrihi, c’est-à-dire comme une épithète du Seigneur [ce qui donne le sens suivant : « le Seigneur, dont la demeure suprême est sans retour »].

Se libérer de la peur de la chute ou de la destruction n’est pas l’étendue absolue de la gloire des dévots. Le Seigneur Kapila l’explique plus en détail dans la seconde moitié du verset : « Ceux pour qui Je suis le Bien-aimé absolu, leur propre Soi, leur fils, leur ami, leur précepteur, leur parent, leur bienfaiteur et leur adorable  Seigneur ». Cela signifie que pour de tels dévots, il n’y a pas d’Entité autre que Moi [le Seigneur], qui suis celui pour qui existe leur amour. Sinon, cet énoncé peut être pris comme une référence au Goloka [au lieu de Vaikuntha], car c’est seulement là que les gopas, dotés d’un éventail complet de telles attitudes, résident éternellement.

Là encore, les deux dernières lignes du verset peuvent être considérées comme une réponse à la question suivante : « Qui sont les personnes qui atteignent cette demeure après avoir été libérées de l’ignorance ? » L’idée est la suivante : certaines personnes, comme les sages décrits dans l’« Uttara-khanda » du Padma Purana, Me désirent comme leur époux bien-aimé (priyah), tandis que d’autres, comme les quatre Kumaras, Me considèrent comme « leur propre Soi » (atma), c’est-à-dire directement comme le Brahman, d’autres encore Me comprennent par les autres moyens mentionnés ci-dessus ; seules de telles personnes [qui se connaissent comme appartenant entièrement à Moi à travers l’une de ces dispositions] peuvent atteindre le Vaikuntha. Le mot « suhridah », « ami intime », est au pluriel, parce que ces amis sont de différents types.

Dans la même veine, Shri Narada dit dans le quatrième chant:

« Ceux qui sont établis dans une quiétude inaltérable, qui sont équanimes, purs et qui font plaisir à tous les autres êtres vivants, vont sans effort dans cette demeure d’où personne ne déchoit (acyuta-padam) car ils entretiennent des liens d’amitié avec les dévots bien-aimés de l’infaillible Seigneur ». (SB 4.12.37)

À suivre

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