La mémoire et l’imagination : sont-ce un avantage ou une malédiction ?

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Les êtres humains sont une espèce exceptionnelle en raison de leurs sens intérieurs qui ont la capacité de fonctionner dans le passé et dans le futur. Le progrès de l’humanité – qu’il soit matériel ou spirituel – est dû à ces deux capacités.

Les êtres humains sont une espèce exceptionnelle en raison de leurs sens intérieurs qui ont la capacité de fonctionner dans le passé et dans le futur. Le progrès de l’humanité – qu’il soit matériel ou spirituel – est dû à ces deux capacités. Premièrement, nous avons la mémoire qui nous permet d’apprendre du passé. Deuxièmement, nous avons le pouvoir d’imaginer, ce qui nous permet de planifier l’avenir. Nous pouvons tirer parti de nos expériences passées et corriger nos erreurs. Nous sommes ainsi mieux équipés que les autres espèces pour faire face aux problèmes et aux difficultés.

En revanche, les animaux ont une mémoire très limitée et peu d’imagination. C’est comme s’ils n’avaient pas de sens internes. La plupart des animaux fonctionnent dans le moment présent. Un chien reçoit son repas et ne se soucie pas de son prochain repas. Certains animaux et oiseaux conservent leur nourriture, mais ce comportement est plus un instinct qu’un plan bien pensé. Par instinct, les animaux se comportent d’une certaine manière et ne cherchent pas à s’améliorer. D’une certaine manière, un animal reste tel qu’il est dès sa naissance, il ne devient jamais un meilleur animal. De nombreuses espèces de vie se sont éteintes car elles n’avaient pas ces deux capacités de mémoire et d’imagination et ne pouvaient de ce fait pas apprendre des expériences passées ni planifier pour se protéger des calamités futures.

S’entraîner et utiliser ces facultés

Cependant, les êtres humains ont amélioré leur vie et sont mieux équipés pour faire face aux problèmes. Les êtres humains peuvent grandir et devenir surhumains en utilisant ces deux facultés de mémoire et d’imagination. Lorsqu’un enfant naît, il est comme un animal. Il ne peut ni marcher, ni parler, ni planifier quoi que ce soit. Mais à mesure que l’enfant grandit, ses facultés se développent. Ensuite, selon la manière dont les facultés sont formées et utilisées, il peut devenir une personne talentueuse ou une mauvaise personne. À la naissance, tous les bébés sont fondamentalement égaux et il n’y a pas beaucoup de différences entre leurs capacités. Mais à mesure qu’ils grandissent, ils développent leur caractère et leurs qualités en faisant usage de ces deux facultés. Ils ont le potentiel de devenir experts dans un domaine particulier et d’obtenir des résultats extraordinaires. Un tel développement n’est pas possible pour un animal.

Toutefois, il y a un revers à ces deux facultés, comme c’est d’ailleurs le cas de toute autre capacité. Tout pouvoir peut être utilisé, abusé, mal utilisé, non-utilisé, sur-utilisé ou sous-utilisé. Les résultats de chaque capacité sont différents. C’est ce qui apporte de la variété à la société humaine, plus que dans toute autre espèce.

Par exemple, tout comme Mahatma Gandhi est devenu un grand leader et a influencé positivement la société, un autre être humain peut devenir un grand criminel et apporter la destruction. En tant que bébés, il n’y avait peut-être pas beaucoup de différence entre Gandhi et Hitler, mais en grandissant, ils ont emprunté deux chemins très différents dans la vie. Mahatma Gandhi est devenu le messager et le propagateur de la paix et de la non-violence, tandis qu’Hitler est devenu l’orchestrateur d’une guerre mondiale et a contribué au massacre de millions de personnes.

Les problèmes mentaux dus aux souvenirs

De même que tout progrès social est dû aux facultés de mémoire et d’imagination, la souffrance est aussi le résultat de ces deux facultés. À cause de leur passé, les gens souffrent de différents types de problèmes mentaux tels que les phobies, les traumatismes et la psychose. S’il n’y avait pas de mémoire, il n’y aurait pas de phobies. Parfois, les gens se demandent pourquoi nous ne nous souvenons pas de nos vies passées. Se souvenir des douleurs et des traumatismes de cette vie est déjà assez gênant, imaginez si nous pouvions nous souvenir des dix dernières vies ! À quel point ce serait traumatisant ? En revanche, les animaux ne sont pas traumatisés comme le sont les humains par leur passé.

Les êtres humains peuvent se protéger mieux que toute autre espèce. Ils sont assez puissants pour apprivoiser un lion, monter un éléphant, mettre en cage un oiseau et préparer le petit-déjeuner d’un animal aquatique. Pourtant, les êtres humains sont plus craintifs que toute autre espèce car ils s’imaginent que quelque chose de négatif se produira, même lorsqu’une telle possibilité n’existe pas. En fait, s’il n’y avait pas d’imagination, il n’y aurait pas de peur. Vous pouvez le voir sur le visage d’un bébé, lequel a l’air très paisible parce qu’il n’imagine pas, il vit dans le présent et apparaît ainsi mignon et attirant.

Le bon usage des sens internes

Le but de la société védique était d’utiliser ces deux facultés pour rendre sa vie paisible et heureuse ici sur terre ainsi que pour atteindre le but ultime de la vie, la moksha ou le prema. Krishna donne deux instructions en concluant Son discours à Arjuna, qu’Il appelle les enseignements les plus confidentiels. Pour la mémoire, Il dit qu’Arjuna devrait penser à Lui, man-mana (Bhagavata Gita 18.65), ce qui signifie se souvenir de Lui et Il lui demander de se mettre sous Sa protection, mamekam sharanam vraja, et, par conséquent, de ne pas avoir peur, ma shucah (Bhagavata Gita 18.66). Si nous prenons refuge auprès de Krishna et que nous nous souvenons de Lui, alors nous devenons libérés de la peur, du stress et de l’anxiété car nous savons que Krishna protège Ses dévots et ce, en toutes circonstances. Il n’y a rien à craindre, même dans les pires situations. Se souvenir de Krishna et s’abandonner à Lui sont le bon usage des sens internes.

Cette instruction semble simple et claire : prendre refuge auprès de Krishna et de se lib´erer de la peur et de la souffrance. Cependant, nos sens internes peuvent également nous empêcher de nous abandonner vraiment à Shri Krishna. C’est le sens de l’imagination qui nous fait craindre l’abandon, lequel est la panacée même contre la peur. Nous imaginons comment nous deviendrons impuissants et sans importance si nous nous abandonnons à Lui ou, pis encore, notre imagination nous amène à croire que nous sommes abandonnés alors qu’en réalité nous ne le sommes pas. Pour compliquer les choses, le sens de la mémoire nous empêche de nous abandonner car nous avons eu une expérience désagréable d’abandon dans le passé.

Rester indépendant

Bien que l’instruction de Krishna soit de penser à Lui. Au lieu de cela, nous ne pensons qu’à nous-mêmes. Nous pensons qu’il est merveilleux de rester indépendants, et, ainsi, nous pensons qu’il est plus intelligent de ne pas nous abandonner. Nous pensons à nos propres besoins et à la manière d’utiliser le guru et Krishna pour les satisfaire. Ainsi, nous continuons à agir de manière égoïste, en restant indépendants, même après avoir pris refuge auprès d’un guru. Nous utilisons la spiritualité et le guru pour servir et répondre à nos propres besoins au lieu de faire l’inverse. La manière dont nos sens internes nous poussent à agir mal est très subtile. Nous ne pouvons pas le voir. Par conséquent, nous n’essayons pas de changer car nous ne pensons pas avoir de problème. Par conséquent, nous ne faisons pas de progrès spirituel. Cependant, nous pensons que nous faisons des progrès spirituels et ne remarquons que ceux qui ne le font pas autour de nous. En conclusion, nos progrès dépendent de la manière dont nous utilisons ces deux facultés spécifiques que sont la mémoire et l’imagination.

Satyanarayana Dasa

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