Deux divisions de la pure bhakti – Partie 1

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Fondé sur l’explication de Shri Vishvanatha Chakravarti Thakura des déclarations de Shri Kapila dans le 25ème chapitre du troisième chant du Srimad Bhagavata, l’article suivant décrit les deux divisions de la pure dévotion, connues sous le nom de vaidhi et raganuga.

Fondé sur l’explication de Shri Vishvanatha Chakravarti Thakura des déclarations de Shri Kapila dans le 25ème chapitre du troisième chant du Srimad Bhagavata, l’article suivant décrit les deux divisions de la pure dévotion, connues sous le nom de vaidhi et raganuga

devahutir uvaca
kācit tvayy ucitā bhaktiḥ kīdṛśī mama gocarā
yayā padaṁ te nirvāṇam aṣjasānvāśnavā aham (SB 3.25.28)

« Devahuti demande à son fils, Kapila : “Quel est selon Toi le meilleur type de bhakti que je puisse pratiquer pour atteindre Tes pieds divins ?” » 

Le Seigneur Kapila commence Sa réponse en définissant la bhakti :

devānāṁ guṇa-liṅgānām ānuśravika-karmaṇām
sattva evaika-manaso vṛttiḥ svābhāvikī tu yā
animittā bhāgavatī bhaktiḥ siddher garīyasī (SB 3.25.32)

jarayaty āśu yā kośaṁ nigīrṇam analo yathā (SB 3.25.33)

« La bhakti est la fonction naturelle de l’esprit et des sens (de cognition et d’action) en relation avec Krishna, et aucun autre Seigneur, [accomplie] avec une motivation unique [et] exempte de désirs matériels. Elle est plus grande que toute autre perfection et est supérieure même à la libération. Elle détruit immédiatement le corps subtil tout comme le feu de la digestion dans l’estomac consume la nourriture ».

Shri Vishvanatha Chakravarti Thakura écrit une explication détaillée sur ces versets comme suit :

« Shri Kapila définit le meilleur type de la pure dévotion comme le fonctionnement de l’esprit et des sens sans les gunas inférieurs, exclusivement pour le bien du “Sattva”. En général, le sattva se réfère à l’un des trois gunas, mais ici il se réfère à Krishna, dont le corps est suddha-sattva. De ce fait, la bhakti n’est accomplie pour aucun autre deva.

Le terme “eka-manasa” dans le SB 3.25.32 signifie une personne dont l’esprit n’est que d’un seul type. Il a le désir de comprendre le nom, la forme, etc., du Seigneur, avec l’intention de Lui offrir un service, et sans aucune motivation de L’abandonner après avoir atteint la perfection comme conséquence d’un tel acte. Ainsi, la bhakti que Kapila recommande à Sa mère est distincte de la bhakti motivée par l’égoïsme pratiquée par les yogis et les jnanis.

Le terme “eka-manasa” peut également signifier une personne dont l’esprit est établi uniquement dans le service et non dans le jnana et le karma. Le mot “guna-linganam” signifie les sens qui perçoivent les objets des sens tels que le son, etc. Le mot “devanam” désigne la divinité qui préside les sens ou les sens qui sont engagés avec les objets des sens liés à la dévotion. Le mot “vrtti” signifie l’activité de ces sens. “Animitta” signifie sans aucune motivation matérielle.

Ainsi, par l’agencement naturel des mots dans le premier verset (32), la bhakti est définie comme des activités sensorielles accomplies exclusivement en relation avec le suddha-sattva (Shri Hari) sans aucune motivation matérielle. Le terme “sattva eva” (seulement en Bhagavan) doit être appliqué à la fois à l’esprit (eka manasa) et à la fonction (vritti) des sens suivant la logique du “globe oculaire du corbeau” (kakakshi golaka nyaya). Comme l’on pense que le corbeau n’a qu’un seul globe oculaire qui regarde à travers une orbite ou l’autre, selon les besoins, de la même manière un mot peut avoir simultanément deux fonctions dans une phrase. Ici, le mot “sattva” n’est prononcé qu’une seule fois, mais il s’applique à la fois à l’esprit et aux sens.

Dans ce verset, le mot “sattva” ne signifie pas la dévotion aux déités situés dans le sattva-guna, comme Brahma ou Rudra. Pour que cela soit clair, l’adjectif “bhagavati” a été utilisé en lien avec la bhakti, ce qui rend explicite le fait que cette bhakti supérieure se concentre sur Bhagavan, non sur d’autres divinités. Le mot “sattva” signifie aussi la nature essentielle (-tva) d’un dévot (sat). En ce sens, le mot signifie avoir une détermination en un seul point. [À titre d’exemple, cela peut être une détermination de] devenir comme les dévots. Ainsi, la bhakti est définie comme l’utilisation des sens avec la mentalité exclusive de devenir un Vaishnava ».

Pas de bhakti sans abandon

Selon Shri Kapila, les activités des sens indépendants d’une relation avec Dieu ne sont pas de la bhakti. Cela implique également que tenter des activités de dévotion sans s’abandonner à un enseignant spirituel qualifié n’est pas de la bhakti. Au contraire, la bhakti est le comportement d’un dévot qui adhère à l’activité et au mantra qui lui sont prescrits par un enseignant spirituel qualifié. Pour clarifier cela, Shri Kapila a utilisé l’expression « anushravika-karmanam » (« activités découlant du fait de suivre l’instruction »). Le sens premier d’anushravika est d’entendre (shrava) de la bouche (anu) de l’enseignant. Shri Vishvanatha Chakravarti extrapole l’étymologie avec plus de précision en disant que puisque le mot « anushrava » signifie entendre du guru, cela signifie de ce fait entendre le mantra prescrit par le guru. Les activités (karmanam) prescrites par le guru en relation avec le mantra sont appelées « anushravika-karmanam ».

Par conséquent, le mot « anushravika-karma » inclut les devoirs réguliers (nitya karma) d’une personne qui a reçu un mantra d’un maître spirituel. Les tâches régulières comprennent des activités quotidiennes du maintien de la santé corporelle, y compris des activités telle que l’évacuation et la miction.

L’on peut douter que de telles activités de base puissent faire partie de la bhakti, ainsi Shri Vishvanatha Chakravarti Ṭhakura cite-t-il le verset suivant du Vishnu Rahasya Tantra :

utsargan malamutradeś citta svastyam yato bhavet
ataḥ payu rupastam ca tadā rādhā sādhanam

« L’anus et les organes génitaux sont également utilisés dans la pratique de dévotion car la santé reste solide grâce à une évacuation et une urination appropriées ».

Comme le corps est essentiel à la pratique de la bhakti, les fonctions banales telles que l’urination et l’évacuation sont incluses dans les activités de la bhakti car elles maintiennent la forme physique de ce corps.

De cette façon, la vaidhi sadhana bhakti, qui est incitée par des injonctions scripturaires, a été définie. Ensuite, par l’utilisation du mot « tu », Shri Kapila indique un changement de sujet vers un sujet spécial : la bhava bhakti, la perfection de la sadhana bhakti, identifiée par Shri Kapila par l’expression « bhaktih siddheh » (SB 3.256.32). Un autre sens apparaît lorsque le mot « siddhi » est pris avec le mot suivant, « gariyasi ». Il signifie que la bhakti est supérieure (gariyasi) à toute autre perfection (siddhi), y compris la libération (mukti). Le mot « gariyasi » est employé sous sa forme comparative et il indique que même la bhakti au stade de la pratique est supérieure à la mukti ou la libération impersonnelle.

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