Nama-aparadhas : la première offense

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Si nous voulons atteindre notre destination, nous devons suivre le bon itinéraire et éviter le mauvais itinéraire. De plus, nous devons connaître la distinction entre les deux.

Critiquer un dévot

Si nous voulons atteindre notre destination, nous devons suivre le bon itinéraire et éviter le mauvais itinéraire. De plus, nous devons connaître la distinction entre les deux. Tout comme pour suivre un processus particulier nous devons d’abord le comprendre clairement, de la même manière, pour éviter quelque chose, nous devons clairement comprendre ce qui doit être évité. Dans la communauté des Gaudiya Vaishnavas, une grande importance est accordée au nama-japa et au nama-kirtana. Les deux sont des pratiques merveilleuses. Il est également stipulé d’éviter les offenses. C’est aussi très important. Cependant, tout le monde n’a pas une compréhension suffisante des offenses. Shri Jiva Gosvami explique davantage la signification des offenses contre le nom. Dans l’anuccheda suivant, il parle de la première offense.

Anuccheda 265.3

Dès la première offense, à savoir « critiquer les véritables dévots de Bhagavan (les sats) est une grave offense contre le nom », il devient clair que commettre des violences physiques envers un dévot est si offensant que cela défie toute description verbale. Le blasphème des dévots et d’autres offenses similaires sont décrits dans un dialogue entre Shri Markandeya et Bhagiratha dans le Skanda Purana :

« Ces insensés qui blasphèment les saints Vaishnavas déchoient avec leurs ancêtres dans l’enfer appelé Maharaurava. Il y a six fautes qui conduisent à une telle chute : tuer les Vaishnavas, les critiquer, leur en vouloir, ne pas les saluer, se mettre en colère contre eux et ne pas éprouver de bonheur en les voyant ».

Même le simple fait d’entendre la critique envers un Vaishnava est une offense, comme l’a dit Shuka :

« Celui qui entend la critique de Bhagavan ou de Ses dévots et ne quitte pas le lieu [où une telle offense est énoncée] perd toute sa piété et va en enfer ». (SB 10.74.40)

Lorsqu’il est dit qu’une personne doit quitter le lieu où la critique de Bhagavan ou de ses dévots est perpétrée, cela s’applique spécifiquement à celui qui est incapable de répondre [à une telle critique]. Si quelqu’un en est capable, il doit couper la langue de celui qui critique, et s’il n’est même pas capable de le faire, il doit abandonner sa vie, comme l’a dit la déesse Sati :

« Si des êtres humains de nature frivole critiquent le vénérable Seigneur (Isha), le protecteur du dharma, et que l’on est incapable d’y répondre, l’on doit se boucher les oreilles et quitter cet endroit. Si, cependant, on en a la capacité, l’on devrait couper de force la langue fétide du blasphémateur, ou même renoncer à sa propre vie. C’est la voie de la vertu (dharma) ». (SB 4.4.17)

Commentaire de Satyanarayana Dasa

Le nom n’est pas un son matériel mais une entité consciente et bienheureuse (caitanya-rasa-vigrahah), non différente de Krishna Lui-même (abhinnatvan nama-naminoh, BRS 1.2.233). Tout comme le chant plaît au nom, les offenses lui déplaisent. À y regarder de plus près, les offenses sont des actions qui vont à l’encontre du sentiment d’amour. Par exemple, la première offense est de critiquer les dévots de Bhagavan. Tout le monde sait que si vous aimez quelqu’un, vous ne devriez pas critiquer ceux qui sont chers à votre personne bien-aimée. Bhagavan, ou Son nom, aime Ses dévots. Si quelqu’un critique les dévots, le nom ne sera pas satisfait de cette personne.

Si tel est le cas même avec la critique, alors il va sans dire que blesser un dévot de quelque manière que ce soit est une offense extrêmement grave et extrêmement déplaisante à Bhagavan. Cela devient évident à partir de l’histoire du roi Ambarisha et du sage Durvasa, décrite dans les chapitres quatre et cinq du neuvième chant. De nombreuses histoires dans le Bhagavata Purana, telles que celles du roi Citraketu, de Vrittrasura, du roi Indradyumna, d’Ajamila et de Daksha, sont décrites pour expliquer les subtilités relatives aux offenses contre le nom. En réalité, l’ensemble du Bhagavata peut être considéré comme une tentative d’éduquer les pratiquants spirituels au sujet des offenses contre le saint nom, l’importance de chanter le nom et la pure dévotion envers Krishna. Cela est fait car dans le Kaliyuga, le chant du nom est le yuga-dharma prescrit (SB 11.5.31-32), et le Bhagavata Purana s’est manifesté spécifiquement pour fournir une vision aux gens de Kali, lesquels sont aveuglés par l’ignorance (SB 1.3. 44).

Tout comme critiquer un dévot est une offense, entendre des critiques sans s’y opposer en est une également. Pour cette raison, Sati recommande trois manières d’y répondre. La première est de couper la langue de celui qui critique. Si la personne est incapable de le faire, alors elle doit renoncer à sa propre vie. Si cela n’est pas possible non plus, alors il faut immédiatement se couvrir les oreilles et quitter le lieu. Sur ces trois, les deux premières recommandations ne doivent pas être prises à la lettre, du moins non pas dans le contexte de la vision morale moderne. Au contraire, elles sont destinées à nous faire comprendre la sévérité même d’entendre la critique des Vaishnavas et la nécessité d’une action appropriée pour y remédier. Par conséquent, il faut soit essayer de réfuter verbalement le critique, soit quitter les lieux. Mais il ne faut pas rester neutre et surtout ne pas apprécier la critique ou la soutenir.

Lorsque Draupadi fut insultée dans l’assemblée des Kauravas, de grandes personnalités comme Bhishma ne s’y opposèrent pas. Ainsi, toutes les personnes qui ne soulevèrent pas d’objection ou qui ne quittèrent pas l’assemblée devinrent impliquées dans l’offense. De même, lorsque Daksha critiqua Shiva pour ne pas l’avoir honoré, ceux qui soutinrent Daksha subirent des conséquences de l’offense. Parmi eux, des êtres comme Bhaga et Pusha reçurent une punition spéciale. Bhaga perdit ses yeux et Pusha ses dents.

Dans ce contexte, il est à noter que lorsque le roi Parikshit partit à la conquête du monde et vit un taureau battu par Kali personnifié sous l’apparence d’un barbare (mleccha), il comprit que le taureau n’était pas ordinaire : ce fut un être divin sous la forme d’un taureau. Ayant interrogé le taureau sur son sort, il ne blâma pas Kali. Il répondit qu’il existait de nombreuses opinions contradictoires parmi les théoriciens quant à la cause de la souffrance d’un être vivant : le soi, la providence, le karma et la nature acquise. De ce fait, il était incapable d’identifier la cause de son propre sort. En entendant cette réponse étonnamment objective, le roi Parikshit fit une déclaration révélatrice qui nous instruit sur la question de la non-attribution de blâme sur les autres. Il prononça les paroles suivantes :

« O toi qui as réalisé l’essence du dharma (dharma-jna) ! Ce que tu dis est parfaitement conforme au dharma [car bien que tu connaisses ton agresseur, tu ne l’identifies pas et parles comme si tu étais indécis à ce sujet]. Ainsi, tu es le dharma personnifié sous forme d’un taureau. [Et quelle est la faute dans le fait d’identifier un offenseur ?] Les dharma-shastras disent que le résultat qu’un offenseur doit récolter est également obtenu par son accusateur ». (SB 1.17.22)

Dans la même veine, Krishna a conseillé à Uddhava de ne ni louer ni condamner la nature et les actions d’autrui (SB 11.28.1-2).

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