L’influence des offenses – Partie 6

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De même, l’éléphant Gajendra – alors qu’il était occupé par des activités sensuelles – est un exemple d’un dévot qui s’est absorbé dans des objets qui ont entravé sa dévotion à cause d’une offense.

Les offenses ralentissent la bhakti

De même, l’éléphant Gajendra – alors qu’il était occupé par des activités sensuelles – est un exemple d’un dévot qui s’est absorbé dans des objets qui ont entravé sa dévotion à cause d’une offense.

Nous allons maintenant examiner le bhakti-shaithilya, l’affaiblissement de la bhakti, qui est la quatrième conséquence des aparadhas. À cause de cet affaiblissement de la dévotion, le pratiquant devient de plus en plus obsédé par le bonheur et la détresse liés à son propre corps, aux autres êtres vivants et à la nature matérielle. Ceux qui sont fermement engagés dans la bhakti, cependant, ne sont pas intéressés par un tel bonheur et une telle détresse matériels. Cela est exprimé dans le Sahasra-nama stotra (131) :

« Pour les dévots de Bhagavan Vasudeva, il n’y a rien de mauvais augure. Ils n’ont pas peur de la naissance, de la mort, de la vieillesse et de la maladie ».

Lorsqu’un pratiquant authentique de la bhakti exprime le désir de préserver son corps physique, il le fait avec un désir d’améliorer son adoration de Bhagavan et non seulement pour protéger le corps. Par conséquent, ce type de désir n’est pas préjudiciable au but essentiel de la bhakti. Ainsi, si malgré un discernement suffisant une personne est incapable de dissiper cette faiblesse tout en sachant qu’il s’oppose au but de la bhakti et en se livrant périodiquement à des actes de dévotion selon son goût, il faut comprendre que c’est la conséquence d’une offense. Si, toutefois, une personne est ignorante et, de ce fait, incapable de déduire l’existence d’une telle offense, son offense est annihilée même par un peu de pratique de la bhakti et elle est capable d’atteindre la perfection. Cela est dû au fait que Bhagavan, qui est miséricordieux envers les déchus, accorde une plus grande faveur aux ignorants qui n’ont pas la capacité de faire la distinction entre le bien et le mal. Mais si quelqu’un a suffisamment d’intelligence pour faire la distinction [entre le bien et le mal] et est toujours impliqué dans des offenses, cela est dû à une méchanceté excessive du cœur. D’autre part, si une personne commet une offense parce qu’elle n’a pas la capacité de comprendre qu’il s’agit d’une offense, un tel acte n’est pas dû à la fausseté du cœur.

Comme mentionné précédemment, le roi Shatadhanu a dû prendre naissance en tant que chien simplement parce qu’il avait critiqué dans une brève conversation les Védas et des Vaishnavas, même si immédiatement après il s’est engagé dans le culte de Bhagavan, comme cela est prescrit. Ainsi, bien que le fait d’être soumis à un obstacle aussi sévère puisse sembler excessif, c’était en réalité approprié car le roi était érudit et capable de comprendre l’inconvenance de son action.

En ce qui concerne les ignorants, comme la souris qui a mangé les mèches de ghee dans le temple, le démon mangeur d’hommes qui avait l’intention de manger le sadhu ou l’homme qui nettoyait un temple pour y prendre du plaisir avec une prostituée, ils atteignirent tous la perfection, bien qu’étant engagés dans un comportement offensant. C’était aussi approprié car ils n’avaient pas conscience de commettre une offense. Comme il n’y avait pas de méchanceté de cœur, l’influence de leur service l’emportait sur la conséquence de leurs offenses.

Nous allons maintenant analyser la bhaktyadi-kitabhimanitvam, ou l’orgueil dérivé de l’exercice de la dévotion, qui est la cinquième conséquence des aparadhas. Lorsque le pratiquant devient fier des activités de dévotion qu’il accomplit, c’est le résultat d’une offense car cela donne lieu à d’autres offenses, telles que le manque de respect aux Vaishnavas. Cela a été vu dans le cas de Daksha qui, à cause d’une offense antérieure commise envers Shiva, est devenu offensant envers Shri Narada Muni lorsqu’il a repris naissance en tant que fils des Pracetas.

Ainsi, le principe énoncé plus haut selon lequel les activités de dévotion accomplies même une fois produisent le fruit de la dévotion est certainement vrai, à condition qu’il n’y ait pas d’offenses, antérieures ou actuelles. Au moment de la mort, cependant, si l’on parvient d’une manière ou d’une autre à accomplir n’importe quel type de service de dévotion, ne serait-ce qu’une seule fois, cela suffit et ce, quelles que soient les circonstances. Or, au moment de la mort, seule une personne qui a perfectionné son adoration de Bhagavan – que ce soit dans cette vie ou dans la vie passée –, est capable de chanter le nom de Bhagavan ou de s’engager dans une autre activité de dévotion ne serait-ce qu’une seule fois. À ce moment-là, le service manifeste son influence et après que le dévot aura abandonné ce corps, il accordera au dévot une vision directe de Bhagavan. Cela est également confirmé par Bhagavan Krishna dans la Bhagavad Gita :

« O fils de Kunti, au moment de la mort, une personne s’attarde sur un objet particulier et après avoir quitté son corps, elle atteint cet état d’être, ayant été constamment préoccupée par la pensée à cet objet ». (BG 8.6)

Comme celui qui est capable de chanter au moment de la mort est déjà considéré comme étant exempt d’offenses, la récitation du nom n’est pas nécessaire pour supprimer les offenses. Cela a été observé dans le cas d’Ajamila. Cependant, les Yamadutas n’ont pas atteint une telle perfection, bien qu’ils eussent entendu le nom de Bhagavan. Ajamila a décrit sa bonne fortune au moment de la mort :

« Bien que je sois très malheureux, j’ai dû accomplir dans le passé des actions pieuses  grâce auxquelles j’ai été béni avec la vision de ces dévots exaltés. En les voyant, mon cœur s’est rempli de joie ». (SB 6.2.32)

Svamipada commente : « Le mot “mangalena”, “par bonne fortune”, signifie par une grande piété accomplie dans le passé ».

Commentaire de Satyanarayana Dasa

La quatrième conséquence de l’offense est le relâchement ou l’affaiblissement de la dévotion. De nombreux sadhakas sont très enthousiastes à propos de la bhakti au début et ils font de bons progrès, mais après un certain temps leur enthousiasme se relâche. Cela s’explique par le fait qu’ils commencent à penser qu’ils sont meilleurs que les autres, y compris leurs aînés. Ils commencent à chercher des défauts chez les autres dévots au lieu d’engager leur esprit dans le service. En effet, chercher des défauts devient un passe-temps majeur au nom du sadhu-sanga. Lorsqu’ils se rencontrent, de tels sadhakas aiment à parler des déficiences des autres au lieu de s’engager dans le Hari-katha.

Comme conséquence de cette offense, ils perdent eux-mêmes l’enthousiasme pour la bhakti. Certains d’entre eux développent lentement plus d’intérêt à prendre soin de leur corps, de leur famille ou de leurs biens, et ne trouvent pas de temps pour la bhakti. Il n’y a rien de mal à prendre soin de toutes ces choses si le but est la bhakti. Au fond, toutes ces choses peuvent être utilisées dans le service, mais il y a une frontière très mince entre prendre soin de ces choses pour le bien de la bhakti et le faire indépendamment. Certains parlent même de leur importance dans la bhakti mais passent tout leur temps et leur énergie à ne s’occuper que d’elles. C’est ce qui est désigné par la « méchanceté du cœur ». De telles personnes ne peuvent pas obtenir la grâce et si elles l’obtiennent, elles ne peuvent pas l’apprécier. Les offenses rendent le cœur dur et l’intelligence tordue. De telles personnes n’utilisent l’intelligence que pour rationaliser leur comportement matérialiste et leurs attachements, allant même jusqu’à donner des références scripturaires. La preuve de leur nature méchante est que progressivement elles s’éloignent de la bhakti et deviennent complètement absorbées par des activités matérialistes.

Cependant, si l’on est sincère, alors même un petit acte de dévotion apportera des résultats rapides. Cela s’explique par le simple fait que Bhagavan Lui-même est simple et il ne peut y avoir aucune méchanceté dans une relation amoureuse.

Sous ce prisme, Shri Jiva Gosvami analyse les histoires du roi Shatadhanu et de la souris. Satadhanu était un érudit et avait la capacité de faire la distinction entre le bien et le mal, mais il s’est engagé dans une action interdite. Par conséquent, il a dû passer par une série de naissances sous-humaines commençant par celle d’un chien. D’un autre côté, la souris n’avait pas une telle capacité et bien qu’elle ait commis une offense en volant des mèches de ghee dans le temple, l’acte insignifiant que de sauter de haut en bas avec la mèche de ghee collée à ses dents l’a élevée au rang de dévote dans sa vie suivante. La conclusion est qu’une offense commise en connaissance de cause entraîne une réaction très terrible.

La cinquième conséquence de l’offense est l’orgueil. La bhakti devrait nous faire sentir humble. Pourquoi ? Elle nous fait sentir humble car personne n’a de quoi être fier. Notre véritable identité est que nous sommes plus petits qu’un atome et n’avons aucune capacité à faire quoi que ce soit indépendamment de Bhagavan. L’appareil physique autour de l’atma ne nous appartient pas, il ne nous est donné que pour une courte durée. De plus, il n’y a rien de stable dedans. Tout est en mouvement. Alors, pourquoi être fier des panaches empruntés qui s’estompent à chaque seconde ?

L’orgueil conduit à d’autres offenses. Une personne orgueilleuse insultera et critiquera les autres. De ce fait, c’est la conséquence la plus dangereuse de toutes. Même si quelqu’un est faible dans la bhakti ou perd la foi, il peut ne pas commettre d’autres offenses. Mais si quelqu’un est orgueilleux, il commettra forcément des offenses. Cet état d’esprit est si sévère qu’il perdurera même dans la vie prochaine. Cela se voit dans l’histoire de Daksha. Il était l’un des fils de Brahma et un progéniteur. Il a insulté Shiva juste parce que ce dernier ne s’était pas levé lorsqu’il était arrivé dans la salle de réunion où de nombreux devas et sages s’étaient rassemblés. La femme de Shiva, Sati, s’est immolée devant son père et en conséquence, Virabhadra lui a coupé la tête. Après cela, Daksha est né de nouveau sous le nom de Daksha en tant que fils des Pracetas. Fier de sa position, dans cette nouvelle vie il a de nouveau offensé le grand dévot Narada.

Auparavant, il a été dit que même un seul acte de bhakti apporte la perfection, mais si quelqu’un a commis des offenses dans la vie passée ou présente, il faut alors accomplir la bhakti à plusieurs reprises jusqu’à ce que les offenses aient été effacées. Krishna dit que l’on atteint tout ce à quoi l’on pense au moment de la mort. Si quelqu’un chante le nom de Bhagavan ou pense à Lui à ce moment-là, alors il deviendra parfait. Il s’ensuit alors que ce n’est que si une personne est exempte d’offenses qu’elle peut chanter le nom de Bhagavan au moment de la mort. Ce fut le cas d’Ajamila : bien qu’il fût un pécheur, il était libre de toute offense. C’était un cas très particulier car généralement, une personne pécheresse est aussi un délinquant. Or, les Yamadutas n’ont pas obtenu le bénéfice du nom ou du dialogue avec les Vishnudutas car ils avaient commis l’offense en considérant les gloires du nom comme un artha-vada ou une exagération.

Anuccheda 160

Seule une personne innocente peut chanter le saint nom au moment de la mort

Ajamila a exprimé le même sentiment dans ce verset par concomitance négative :

« Si je n’avais pas accompli quelque piété dans ma vie passée, alors que j’étais sur le point de mourir, un homme des plus corrompus et le mari d’une prostituée, il n’aurait pas été possible pour le saint nom de Bhagavan Vishnu d’apparaître sur ma langue ». (SB 6.2.33)

Le sens de cette déclaration est clair.

Commentaire de Satyanarayana Dasa

Ici, Ajamila laisse entendre que s’il n’avait pas été exempt d’offenses, il ne lui aurait pas été possible de prononcer « Narayana » au moment de la mort. D’après le verset précédent, nous comprenons qu’il a pu côtoyer certains dévots. C’est grâce à leurs bénédictions qu’il a donné le nom de Narayana à son fils.

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    Satyanarayana Dasa
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    If it was possible to make a change by being in anxiety, then you should take out more time for worrying. Schedule it as part of your day, just like taking time each day for eating. But, it doesn’t work like that. Most of the time people worry for no good reason. Worrying does not accomplish anything other than distract you from the present moment, where peace patiently awaits you.

    — Babaji Satyanarayana Dasa
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