L’influence des offenses – Partie 1

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Dans le Bhakti Sandarbha, Shri Jiva Gosvami parle de la suprême puissance de la bhakti. Il écrit que même un semblant de bhakti, bhaktyabhasa, a le pouvoir d’accorder la libération (anuccheda 153). Pour le démontrer, il cite quelques histoires tirées de différents Puranas.

Jiva Gosvami avec ses élèves

Dans le Bhakti Sandarbha, Shri Jiva Gosvami parle de la suprême puissance de la bhakti. Il écrit que même un semblant de bhakti, bhaktyabhasa, a le pouvoir d’accorder la libération (anuccheda 153). Pour le démontrer, il cite quelques histoires tirées de différents Puranas. Comme les non-dévots ont du mal à croire dans les histoires, Shri Jiva Gosvami met d’abord en garde contre la mentalité du doute, il explique ensuite les effets produits par les offenses. À mon avis, cet anuccheda sera utile aux pratiquants de la bhakti car c’est une connaissance très pratique. J’ai exclu la première partie de l’anuccheda 153 qui décrit des histoires qui sont liées au bhaktyabhasa. Mon intention principale est d’informer les lecteurs sur la gravité des offenses et leurs conséquences afin que les pratiquants sérieux de la bhakti sachent où ils en sont et puissent s’en protéger.

Traduction de l’anuccheda 153

Les gloires du Saint Nom sont bien connues à partir des exemples d’Ajamila et de tant d’autres. Les principes relatifs au pouvoir du Saint Nom sont traités dans des livres tels que le Shri Bhagavan-nama-kaumudi. Les écritures mettent spécifiquement en garde contre le fait de considérer ces gloires comme de simples éloges. Un tel acte a été spécifiquement mentionné dans le Padma Purana (« Brahma-khanda » 25.16) comme l’une des offenses contre le Saint Nom.

Dans la Katyayana Samhita, il est dit :

« Celui qui considère les gloires du Saint Nom comme imaginaires est le plus pécheur parmi les hommes et il descendra certainement en enfer ». 

Dans la Brahma Samhita (qui n’est pas le livre bien connu découvert par Shri Chaitanya Mahaprabhu en Inde du Sud), le Suprême Bhagavan dit à Bodhayana : «  Celui qui entend les divers résultats obtenus par le chant de Mon Saint Nom et qui non seulement n’y croit pas, mais les considère comme des exagérations, est jeté par Moi-même dans l’océan de la misère, ses membres étant tourmentés par une multitude de graves afflictions ».

Il s’ensuit que c’est une offense de considérer comme fausses les gloires d’autres activités de dévotion qui incluent le chant des noms de Bhagavan.

Il est possible de ne pas faire l’expérience du fruit de diverses activités de dévotion dans sa vie actuelle, tout comme il est possible d’entendre les écritures parler des personnes qui dans le passé n’ont pas atteint le résultat escompté. Il est nécessaire de comprendre que dans tous ces cas le pouvoir du Saint Nom ne s’est pas manifesté à cause d’offenses graves, telles que considérer les gloires du Saint Nom comme étant imaginaires ou manquer de respect à l’égard des Vaishnavas. Par conséquent, Shri Shaunaka a dit : 

« Hélas, le cœur qui ne fond pas en récitant les noms de Bhagavan Hari est aussi dur que de la pierre. Lorsque le cœur fond, les larmes coulent des yeux et les poils du corps se dressent en extase ».  (SB 2.3.24)

À l’heure actuelle, il est vrai qu’en général les gens ne ressentent pas de résultat du chant à cause des offenses. Un exemple tiré des écritures de quelqu’un qui n’a pas obtenu le résultat du chant à cause d’une offense se trouve dans l’histoire du roi Nriga, lequel a dit :

« Ô Keshava, comme j’étais fidèle aux brahmanas, généreux en offrande de charité, dévoué à Toi et soucieux d’obtenir une vision directe de Ta personne, le souvenir de ma vie passée n’a jusqu’à présent pas été perdu ». (SB 10.64.25)

Le roi Nriga a prononcé ces mots après avoir été libéré du corps d’un caméléon par le contact des pieds de lotus de Bhagavan Shri Krishna (le roi avait été amené à la demeure de Yamaraja et avait reçu le corps d’un caméléon comme punition pour avoir offert par inadvertance la même vache en charité à deux brahmanas différents). Étant donné que le roi Nriga était dévoué à Krishna, comme le montre le verset ci-dessus, pourquoi a-t-il été puni par Yamaraja ? En réalité, le fait qu’il a été envoyé à la demeure de Yamaraja contredisait l’ordre de Yamaraja lui-même :

« Apportez-moi seulement les injustes dont les langues ne font pas vibrer le nom ou les qualités de Bhagavan, dont les esprits ne songent pas aux pieds de lotus de Bhagavan, dont les têtes ne s’inclinent même pas une seule fois devant Bhagavan Shri Krishna et qui ne rendent aucun service à Bhagavan Shri Vishnu ». (SB 6.3.29)

Le roi Nriga avait entendu les conclusions des écritures. Il faut en conclure qu’il était coupable d’avoir considéré les gloires de la bhakti comme une exagération. Si ce n’était pas le cas, il n’aurait pas attaché autant d’importance au simple acte de charité et n’aurait pas négligé le service offert à Bhagavan. Au contraire, comme Ambarisha Maharaja, il aurait été exclusivement absorbé dans l’exécution de la bhakti, laquelle possède réellement la grandeur dont parlent les écritures. Si l’on commet une telle offense, alors la bhakti diminue, comme indiqué dans le « Namaparadha-bhanjana-stotra » se trouvant dans le Padma Purana :

« Il s’agit bien d’un fait avéré : un seul nom apparaissant sur la langue d’une personne, dans l’esprit ou dans l’oreille, qu’il soit énoncé correctement ou incorrectement, et avec ou sans l’intervention d’autres syllabes, délivre certainement cette personne. Mais si le même nom est utilisé par des personnes athées et avides de profiter du corps, de la richesse ou d’avoir des adeptes, alors, ô vipra, le résultat ne se manifestera pas aussi rapidement ».

Il s’ensuit que le Saint Nom ne manifeste pas son résultat aux personnes athées qui sont avides des plaisirs du corps, de la richesse et ainsi de suite, et qui commettent les dix offenses en commençant par un manque de respect envers le guru.

Dans le « Dvaraka Mahatmya » de la section « Prahlada-samhita » du Skanda Purana, il est dit :

« Si une personne manque de respect à un Vaishnava, alors Bhagavan Shri Vishnu, l’Âme de l’univers, ne sera pas content de lui, même s’il vénère Bhagavan pendant des centaines de vies ».

Ailleurs dans le Skanda Purana, le dialogue entre Markandeya et Bhagiratha fait ressortir :

« Si une personne ne s’approche pas d’un Vaishnava après l’avoir vu de loin, Bhagavan Hari n’acceptera pas douze années d’adoration offertes par une telle personne. Si après avoir vu un dévot vipra on ne l’adore pas en lui rendant hommage, Bhagavan Hari ne pardonne pas les péchés d’une telle personne ».

De même, il existe de nombreuses autres offenses décrites dans les shastras. Dans la même veine, nous trouvons une histoire dans le Vishnu Purana d’un roi nommé Shatadhanu qui a pris naissance comme un chien, bien qu’il fût dédié au culte de Bhagavan, juste parce qu’il a eu une brève conversation avec quelqu’un qui critiquait les Védas et les Vaishnavas.

Par conséquent, l’écriture ordonne la répétition de pratiques de dévotion, telles que l’écoute et le chant, spécifiquement parce que les gens généralement succombent aux offenses. L’accent mis sur l’écoute répétée, qui mûrit progressivement en foi puis en goût, est indiqué dans des versets tels que celui-ci :

« O grands érudits, en visitant ou en demeurant dans un lieu saint, une personne a l’occasion d’avoir la compagnie de grands dévots et de leur offrir des services. Par un tel service, la personne éveille la foi et l’intérêt d’entendre des narrations sur Bhagavan et développe ainsi un goût pour de telles narrations ». (SB 1.2.16)

L’injonction pour la pratique répétée est également énoncée dans le Brahma Sutra : 

« La répétition [des pratiques pour obtenir l’Absolu] est nécessaire parce que les Upanishads instruisent à plusieurs reprises qu’il faut le faire ». (VS 4.1.1)

La répétition du nom de Bhagavan est recommandée pour ceux qui commettent des offenses, comme indiqué dans les instructions concernant le Saint Nom donné dans le « Namaparadha-bhanjana-stotra » trouvé dans le Padma Purana :

« Seul le Nom purifie les péchés de ceux qui commettent des offenses contre le Nom. Ils devraient chanter sans cesse le Nom car cela seul produira un résultat ». 

C’est seulement avec cette considération que l’injonction de répéter le mantra de dix-huit syllabes a été ordonnée dans des livres tels que le Trailokya-Sammohana-tantra :

« Ô Déesse, écoute maintenant de moi le processus de récitation de ce pur mantra. En prononçant ce mantra dix fois, on est libéré des calamités. En le prononçant mille fois, on est libéré des grands péchés et en le prononçant dix mille fois le péché le plus grave, connu sous le nom de mahapataka, est détruit ».

De même, dans le Brahma Vaivarta Purana, nous trouvons la déclaration suivante à propos du nom :

« Le péché de tuer un brahmana ou de boire de l’alcool volontairement est absous en chantant “Krishna, Krishna” jour et nuit ».

La signification de cela est que par la chant répété du nom de Bhagavan, ou des mantras contenant le nom, les désirs actuels d’activité pécheresse sont détruits avec les offenses qui nourrissent de tels désirs pécheurs.

C’est spécifiquement en tenant compte de l’empêchement que présentent de telles offenses que le Vishnu-dharma déclare :

« Bhagavan Madhusudana ne se manifeste pas dans un cœur souillé par des attachements matérialistes, car un cygne n’est jamais attiré par l’eau boueuse. Un discours souillé par le mensonge est impropre à exalter Bhagavan Keshava car la lune ne peut pas dissiper les ténèbres lorsqu’elle est recouverte de nuages ».

Dans le cas des dévots parfaits, le chant répété du nom, ou d’autres aspects de la dévotion, est entrepris simplement parce qu’il produit une félicité sans précédent et ce, à chaque instant. L’injonction de répéter ces activités s’applique à ceux qui n’ont pas atteint une telle perfection seulement jusqu’à ce qu’ils aient atteint le résultat. Cela est fondé sur la conjecture que tant que le résultat ne s’est pas manifesté, les offenses provoquant des obstacles doivent encore être présentes.

Il y a divers conséquences d’offenses dont cinq sont prédominants : la malhonnêteté, l’athéisme, l’absorption dans les objets qui érodent notre foi en Bhagavan, le relâchement dans la dévotion et l’orgueil provenant du service de dévotion que l’on accomplit. Si nous sommes incapables d’y renoncer malgré notre engagement dans la bhakti enracinée dans la compagnie de grands dévots, il faut comprendre que tous ces éléments sont des conséquences d’offenses au Saint Nom dans cette vie et sont également des symptômes d’offenses commises dans des vies antérieures. Chacun de ces cinq conséquences des aparadhas sera maintenant considéré séparément.

Nous allons d’abord discuter du kautilya ou de la malhonnêteté. C’est à cause de la présence d’offenses que Bhagavan n’accepte pas le service des personnes malhonnêtes même si elles Lui offrent de nombreux objets de valeur. Cela a été démontré dans le cas de Bhagavan Krishna lorsqu’Il s’est rendu dans la capitale de Duryodhana en tant que messager au nom des Pandavas. Bien que Duryodhana ait essayé de le convaincre avec une réception royale et une grande opulence, Krishna a rejeté son hospitalité en raison de son attitude offensante envers Ses dévots.

À l’heure actuelle, il y a beaucoup de gens qui font étalage de la dévotion. En dépit de leur étude des écritures, ils restent intérieurement irrespectueux envers Bhagavan, leur guru et d’autres dévots en raison d’avoir commis des offenses. Le culte extérieur offert par de telles personnes n’est rien d’autre que de la malhonnêteté. Par conséquent, les shastras décrivent que même les personnes insensées, qui sont néanmoins exemptes de malhonnêteté, atteignent la perfection même par un semblant de bhakti. En revanche, les personnes malhonnêtes ne peuvent même pas pratiquer la bhakti. Cela ressort clairement d’une déclaration du sage Parashara tirée du Skanda Purana :

« Dans ce monde, les gens impies, stupides et véreux n’atteignent pas la dévotion envers Bhagavan Govinda, et ils ne peuvent pas chanter ou se souvenir de Bhagavan ».

Cela dit, le Vishnu-dharma déclare :

« La vérité est détruite par cent obstacles et la pénitence par mille. La dévotion des êtres humains envers Bhagavan Govinda est détruite par dix mille obstacles ».

Par conséquent, Shri Suta Gosvami a dit :

« Qui est cette personne reconnaissante qui ne servira pas Bhagavan, que satisfont très facilement ceux qui sont simples et entièrement abandonnés, et que les méchants peuvent très difficilement apaiser ? » (SB 3.19.36)

Le sens de cette déclaration est clair.

À suivre

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    Negation of existence of God leads to disintegration of moral principles in society. Without accepting the existence of God there is no real basis for morals.

    — Babaji Satyanarayana Dasa
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