Bien que le kirtana ait son importance dans tous les yugas et qu’il ne dépende ni du temps ni du lieu, il a pourtant une signification particulière dans le temps présent, le Kaliyuga.
Bien que le kirtana ait son importance dans tous les yugas et qu’il ne dépende ni du temps ni du lieu, il a pourtant une signification particulière dans le temps présent, le Kaliyuga. Dans les anucchedas 270-274 du Bhakti Sandarbha, Shri Jiva Gosvami explique la raison de l’importance de pratiquer le kirtana dans le Kaliyuga. La traduction et les commentaires de ces anucchedas seront présentés dans les semaines à venir.
L’anuccheda 270
La bhakti sous la forme de bhagavat-kirtana est d’une miséricorde illimitée envers ceux qui sont démunis (dina-jana), qui sont privés de richesse, de naissance prestigieuse, d’admirables qualités et de réussites dignes d’éloges. Cette compréhension vient des Védas et des Puranas. L’état de dénuement (dinatvam) qui est prédominant dans le Kaliyuga est décrit dans le Brahma-vaivarta Purana :
« Par conséquent, dans le Kaliyuga, les pratiques telles que la pénitence, le yoga, l’étude des Védas et les sacrifices, même si elles sont effectuées par des personnes hautement compétentes, ne peuvent pas être exécutées dans leur intégralité ».
De ce fait, le sankirtana, apparaissant au milieu des personnes naturellement affligées par le Kaliyuga, leur confère facilement tous les résultats issus des pratiques qui prédominent dans les autres yugas et les rend ainsi parfaites. Pour cette raison, dans le Kaliyuga Bhagavan est particulièrement satisfait du sankirtana.
Cette conclusion est corroborée par l’énoncé suivant tiré du « Caturmasya-mahatmya » du Skanda Purana : « Dans ce monde, chanter [les gloires de] Shri Hari est la plus grande austérité. Dans le Kaliyuga en particulier, il faut pratiquer le kirtana pour le plaisir de Shri Vishnu ».
Ainsi, il est dit par le sage Suka :
kṛte yad-dhyāyato viṣṇuṁ tretāyāṁ yajato makhaiḥ
dvāpare paricaryāyāṁ kalau tad-dhari-kīrtanāt
« Ce qui est obtenu dans le Satyayuga en méditant sur Vishnu, dans le Tretayuga en Lui faisant plaisir avec des sacrifices élaborés et dans le Dvapara-yuga en adorant la déité, est atteint dans le Kaliyuga par le Hari-kirtana ». (SB 12.3.52)
En d’autres termes, tout ce qui peut être obtenu dans le Satyayuga et les autres âges par les méthodes respectives prescrites pour ces âges, peut être atteint en âge de Kali simplement par le Hari-kirtana. Ailleurs il est également dit :
« Tout ce que l’on peut obtenir dans le Satyayuga par la méditation, dans le Tretayuga par l’accomplissement de sacrifices et dans le Dvaparayuga par l’adoration de déité, est atteint dans le Kaliyuga en chantant sur Keshava ». (VP 6.2.17)
Commentaire de Satyanarayana Dasa
D’après les descriptions qui se trouvent dans les Puranas, il s’ensuit que les personnes vivant dans les yugas antérieurs avaient une vie beaucoup plus longue et étaient austères, maîtres d’eux-mêmes, religieux et renoncés. En conséquence, ils avaient la capacité d’entreprendre des austérités sévères ou de mener des rituels religieux élaborés et précis, tels que le yajna. Étant naturellement dotés de capacités aussi éminentes, ils ne considéreraient pas le kirtana comme un moyen important pour atteindre la perfection, car il leur apparaîtrait comme étant trop facile et simpliste. Par conséquent, le kirtana n’a pas été propagé dans d’autres yugas. Dans le Kaliyuga, les êtres ne possèdent généralement pas les qualifications que possèdent les individus des âges précédents. L’un des avantages de cela est qu’en âge de Kali, les personnes n’ont aucune raison d’être fières. Or, l’humilité est la qualification de base pour s’engager dans le kirtana. Cette humilité est naturellement possible à l’époque actuelle où les êtres en général sont dans une condition de vie opprimée. Ainsi, il est possible d’obtenir tous les avantages des actes religieux accomplis dans les âges précédents simplement en pratiquant le kirtana dans une attitude d’humilité.
Malheureusement, il est possible de devenir fier même sans raison légitime, comme le dit un adage populaire : « Même un pauvre est fier de ses deux sous ». Ce manque de modestie empêche les êtres de s’engager sérieusement dans le kirtana. Soit ils s’abstiennent de chanter le kirtana en pensant que c’est un acte banal, soit ils pratiquent le kirtana comme un simple spectacle. Ces êtres fiers ne pratiquent le kirtana que pour impressionner les autres et non comme un acte de dévotion. Or, même une telle pratique est bénéfique car au moins ils sont épargnés du chant des chansons mondaines. Cela dit, ils n’aspirent pas au fruit de l’amour divin.
Le verset tiré du Brahma-vaivarta Purana déclare que dans le Kaliyuga, les pratiques religieuses, telles que l’austérité et le yoga, ne peuvent pas être exécutées dans leur intégralité (sanga), ce qui signifie « avec toutes leurs composantes ». Cela s’explique par la disqualification du pratiquant et du matériel requis pour l’exécution du dharma. La signification en est que dans le Kaliyuga, les actes religieux sont incomplets sans le kirtana. Par conséquent, ils doivent être accompagnés de kirtana pour produire le résultat escompté, mais le kirtana ne doit être assimilé à aucun autre acte religieux. Sinon, ce serait une offense au nom, comme expliqué dans l’anuccheda 265. Le kirtana doit être compris comme supérieur à toutes les autres pratiques et, de ce fait, comme indispensable au perfectionnement d’autres actes religieux inférieurs.
À suivre.
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