Les intraduisibles du Sanskrit. La raison d’être du livre

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La nouvelle publication intitulée Les intraduisibles du sanskrit est une tentative révolutionnaire et audacieuse de « sanskritiser » la langue anglaise et de l’enrichir de ses puissants mots sanskrits.

La nouvelle publication intitulée Les intraduisibles du sanskrit est une tentative révolutionnaire et audacieuse de « sanskritiser » la langue anglaise et de l’enrichir de ses puissants mots sanskrits. Alors qu’on observe fréquemment des termes sanskrits traduits en anglais de façon inadéquate leur faisant perdre leur sens originel et leurs nuances cruciales, avec ce livre les auteurs tentent de renverser la tendance. C’est un guide de référence pour protéger des termes sanskrits clés et des concepts philosophiques d’être déformés, plagiés ou banalisés au point de devenir obsolètes. 

Babaji est co-auteur de ce livre, avec l’auteur et chercheur Rajiv Malhotra, Directeur-Fondateur de l’Infinity Foundation. Les livres de la fondation ont la même approche qui consiste à présenter une analyse des théories de la culture religieuse de l’Inde ancienne déformées et à exposer la fausseté et les suppositions eurocentriques de telles théories. Le livre est disponible sur cette page Internet.

Ci-dessous, Babaji explique la raison d’être du livre.

En tant qu’êtres humains, nous avons tous la capacité de penser et de formuler des idées dans notre esprit. Nous avons aussi la capacité de communiquer nos idées, nos connaissances et nos expériences aux autres à travers le langage. 

Le langage est composé de mots, qui eux-mêmes ont des significations. Selon la vyakarana sanskrite, que l’on traduit souvent par « grammaire », il y a quatre catégories de sens pour les mots : les substances, les qualités, les actions et les noms. Les substances sont les choses qui ont à la fois des qualités et des actions en elles, de façon inhérente. Par exemple, une table est une substance car elle a des qualités comme la couleur, la forme, le poids, etc. Une qualité est ce qui est inhérent à la substance et ne peut exister sans elle. Les qualités peuvent être le goût, la couleur, le poids, la forme, la taille et ainsi de suite. Une action est ce qui est aussi inhérent à une substance, avec un début et une fin. Elle dénote un changement dans la matière. La quatrième catégorie est celle des noms que nous donnons aux objets comme un « téléphone portable ». Les noms sont donnés en fonction de nos préférences. 

Les mots sanskrits sont dérivés d’unité de base de langage, appelées dhatus, ou racines, et sont formés en appliquant des suffixes à ces racines. Ainsi, les mots sanskrits ont plusieurs sens dérivés dus à la variété de combinaisons des dhatus avec les suffixes. Par exemple, le mot pachaka ou un « cuisinier », dérivé de la racine √pach qui signifie « cuisiner », est formé par l’application du suffixe -nak qui exprime l’idée de « celui qui agit ». En raison de cette caractéristique des mots sanskrits, il se peut qu’il ne soit pas toujours possible de les traduire de manière adéquate en anglais. La raison est que les substantifs anglais ne véhiculent pas le même sens dérivationnel, véhiculé par le mot sanskrit à l’origine. 

Par exemple, le mot sanskrit atman est communément traduit par le mot « âme » (“soul” en anglais). Mais si nous comparons le sens du mot atman avec celui du mot « âme », nous nous rendons compte que c’est une traduction incorrecte. Le mot atma est dérivé de la racine √at qui signifie « se déplacer », ce qui renvoie à la continuité ou éternité. Selon la Bhagavad Gita (2.20), l’atman n’est ni créé ni détruit. Cependant, le substantif « âme » n’a pas cette connotation du tout. Ainsi, lorsque nous traduisons le mot « atman » par « âme » (“soul”), il perd son sens originel. Et ceux qui comprennent vraiment ce que l’âme est, se méprendront sur ce qu’est l’ « atman ». L’atman et l’âme ont des caractéristiques différentes, qui s’opposent même. Selon la théologie chrétienne, les animaux et les plantes n’ont pas d’âme. Mais selon les écritures védiques, il y a un atman dans chaque être vivant, y compris les plantes. Généralement, le mot « atman » fait référence à notre être conscient qui se trouve au-delà du corps et du mental. Cependant, le mot « atman » peut aussi vouloir dire « esprit », « corps », « intelligence », « être suprême » et « objet d’amour ». Aucune de ces significations n’est donnée par le mot « âme ».

En plus de cela, comme les substantifs sanskrits ont un sens dérivationnel, un mot peut avoir plusieurs sens. Par exemple, le mot sanskrit go, utilisé communément pour le mot « vache » (“cow” en anglais), est dérivé de la racine √gam qui veut dire « aller ». De ce fait, à l’origine, le mot go signifie « toute chose qui se déplace ». Bien qu’il soit utilisé en premier lieu pour le mot « vache », ce n’est pas la seule signification de ce mot.

Selon le dictionnaire sanskrit d’Apte, le mot  go signifie également « terre », « rayon de lumière », « étoile », « ciel », « coup de foudre d’Indra », « troupeau », « diamant », « paradis », « flèche », « parole », « Saraswati », « mère », « eau », « œil », « taureau », « poils du corps », « organe des sens », « signe du zodiaque du Taureau », « soleil », « chiffre 9 », « lune », « chanteur », « million », « sacrifice », « maison », « sabot d’une vache », « mule », « serpent », « sorte de biche » et « pilon ». Mais si vous traduisez le mot go par « vache », ou tout autre, alors le mot sera figé dans ce sens-là uniquement. Cependant, si le mot go est gardé tel quel, alors nous pourrons lui attribuer tous les autres sens en fonction du contexte.

C’est pourquoi une phrase sanskrite, ou shloka, aura différents sens selon le contexte et l’intention de l’auteur. Après tout, le langage est utilisé par l’énonciateur pour véhiculer du sens et ce sens dépend de l’intention de l’énonciateur. 

À côté de cela, il y a certains mots en sanskrit qui n’ont pas d’équivalent en anglais. Beaucoup de mots véhiculent une idée spécifique qui ne peut pas être traduite par un mot seulement. Par conséquent, il est prudent de s’abstenir de traduire de tels mots sanskrits en anglais par facilité. La conséquence imprévue d’une traduction qui cherche la facilité est que le sanskrit perd son sens original et alors le but véritable de l’énonciateur sera perdu. 

L’intention derrière notre livre Les intraduisibles du sanskrit est de préserver les sens riches et profonds de certains mots sanskrits importants. Notre espoir est d’éduquer les Indiens modernes et les Occidentaux anglophones ayant tendance à traduire avec relâchement les mots sanskrits en anglais sans faire attention à la signification profonde que porte le mot. En traduisant ces mots, la personne acquiert une compréhension incorrecte. Malheureusement, cela peut mener à des idées fausses, une pensée biaisée et une action erronée. 

De ce fait, il est sage d’utiliser les mots sanskrits originaux lorsque nous écrivons ou parlons en anglais. Nous avons beaucoup de mots qui sont empruntés à l’anglais dans nos langues locales indiennes, par exemple « téléphone », « ordinateur » et « gare ». Ainsi, cela ne fait aucun mal de renverser la tendance dans l’intérêt de maintenir et propager la connaissance et la sagesse légitimes de nos érudits.

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