Il y a environ 1 500 ans, le roi d’Iran mit la main sur un livre qui contenait le secret permettant de ressusciter les morts au moyen d’un élixir de vie appelé le rasayana. Le livre expliquait la procédure pour extraire l’élixir à partir d’herbes et d’arbres poussant sur les hautes montagnes de l’Inde.
Par Satyanarayana Das Babaji
Le contexte
Il y a environ 1 500 ans, le roi d’Iran mit la main sur un livre qui contenait le secret permettant de ressusciter les morts au moyen d’un élixir de vie appelé le rasayana. Le livre expliquait le procédé d’extraction de l’élixir à partir d’herbes et d’arbres poussant sur les hautes montagnes de l’Inde. Désireux de goûter à cet élixir, le roi envoya son premier ministre à la recherche des herbes et des arbres prescrits.
En Inde, le premier ministre fut très bien reçu et aidé par les sages. Il parcourut les montagnes à la recherche d’herbes et d’arbres pour la préparation de l’élixir. Cependant, aucun des mélanges qu’il prépara ne pouvait ramener les morts à la vie. Déçu, le premier ministre conclut que l’information était fausse.
Très affligé de rentrer les mains vides et de décevoir son roi, le premier ministre demanda à ses hôtes ce qu’il pouvait faire. Ils l’emmenèrent voir un célèbre philosophe qui avait cherché dans le passé, en vain lui aussi, le même élixir et qui avait finalement découvert que l’élixir était en réalité un livre.
Le philosophe expliqua que l’histoire de l’élixir était allégorique. Les hautes montagnes représentaient les hommes sages et instruits qui possèdent une intelligence élevée ; les arbres et les herbes – produits des montagnes –, symbolisaient les divers écrits de ces sages. L‘élixir lui-même désignait la sagesse extraite des écrits des sages, lesquels ravivaient l’intelligence morte et enterraient les pensées des hommes matérialistes ignorants.
Soulagé et ravi, le ministre demanda au philosophe un exemplaire du livre, le traduisit et l’apporta à son roi. Ce livre que nous connaissons aujourd’hui est une version du livre intitulé Le Hitopadesha. Les origines de ce livre sont un peu moins connues. L’étude des manuscrits anciens révèle cependant que Narayana Pandit, qui vivait au XIVème siècle dans la province du Bengale en Inde, écrivit le livre à la demande du roi Dhavalchandra. Traditionnellement, il était enseigné aux étudiants initiés vivaient dans un gurukula (ancien pensionnat Hindou en Inde).
Le Hitopadesha, ou « les bonnes instructions », est célèbre pour sa sagesse et est l’un des livres les plus connus sur l’éthique et la politique. Il se présente comme une narration avec plusieurs récits enchâssés dont les personnages principaux sont des animaux. Il est populaire auprès des enfants grâce aux fables dans lesquelles les personnages d’animaux sont utilisés pour représenter certains traits trouvés chez les humains. Je suis heureux d’avoir pu traduire ce livre à partir de ses distiques originaux en sanskrit. Cela élargira sûrement la portée du Hitopadesha tout en devenant un outil pour les enfants et les adultes les aidant à prendre des décisions. Cela les incitera également à surmonter leurs problèmes quotidiens.
Ci-dessous est un extrait tiré du quatrième verset du premier chapitre du Hitopadesha. Il s’agit de la première partie d’une série de trois articles qui seront publiés prochainement.
« La meilleure richesse est la connaissance : elle ne peut pas être volée, elle est inestimable et impérissable ».
Le verset original met en avant les trois raisons pour lesquelles la vidya (la connaissance) est la meilleure richesse.
Aharyatvat : la connaissance ne peut pas être volée
Un homme riche craint toujours que sa richesse ne soit pillée ou détournée, perdue dans des affaires spéculatives ou des jeux d’argent, ou que lui ou ses proches soient retenus contre rançon. L’homme riche d’aujourd’hui peut facilement devenir pauvre demain. Comme le montre la célèbre épopée intitulée Le Mahabharata, Yudhisthira perdit tout son royaume en un jour et Dhritarashtra perdit tous ses fils en dix-huit jours ainsi que le royaume qu’ils avaient acquis par un complot contre leurs cousins, les Pandavas. Ici, la richesse matérielle et le bonheur sont comparés à l’instabilité d’une goutte d’eau sur une feuille de lotus. La courte histoire qui suit illustre la nature précaire des richesses.
Une fois, deux frères quittèrent leur village pour chercher fortune. L’un d’eux entra dans un gurukula pour étudier. L’autre devint un apprenti chez un riche marchand. Après quelques années, ils décidèrent de rendre visite à leurs parents et de leur offrir tout ce qu’ils avaient gagné. En chemin, des brigands de grand chemin les attaquèrent et s’emparèrent de toutes les richesses de l’apprenti du marchand. L’autre frère, qui ne transportait dans son esprit que des richesses sous forme de connaissances tirées de livres, ne fut pas touché.
La connaissance ne peut pas être arrachée ou emportée. Elle est permanente, jamais lourde à porter et ne provoque aucune anxiété. À l’opposé, elle soulage de l’anxiété. Par conséquent, la connaissance est la plus stable des richesses. De plus, la connaissance spirituelle n’est jamais perdue, même après la disparition du corps. C’est un atout permanent.
Anarghatvat : l’éducation n’a pas de prix
Bien que la richesse du monde soit limitée, la vidya est illimitée car personne ne peut estimer l’étendue, ou la valeur, des connaissances que l’on possède. Avec la connaissance, il est possible de gagner n’importe quel montant de richesse. Les consultants dans différents domaines gagnent des millions, alors que leurs connaissances restent intactes. En réalité, elles augmentent avec le temps et l’expérience. La connaissance est également inestimable au sens où elle ne peut pas être achetée comme les autres marchandises : elle doit être acquise par des efforts individuels.
Aksayatvat : l’éducation est impérissable
Les richesses du monde diminuent lorsqu’elles sont distribuées. En conséquence, la plupart des gens ne sont pas enthousiastes à l’idée de se livrer à la charité. La vidya, cependant, augmente lorsqu’elle est partagée avec d’autres. Cela est particulièrement vrai avec la connaissance spirituelle. Un homme enrichi de connaissances transcendantes peut distribuer sa richesse de manière illimitée, alors que la richesse de ses réalisations ne fera qu’augmenter. Cela peut être vérifié pratiquement en expliquant la philosophie védique qui présente la voie du pur service de dévotion offert au Seigneur Krishna comme le véritable point culminant de toute connaissance. Plus nous parlons des enseignements védiques, plus notre réserve de connaissances transcendantes augmente. Cette expérience est accessible à quiconque ne dénature pas le véritable esprit et l’intention de l’instruction donnée par le Seigneur à Arjuna.
À ce propos, il y a une histoire qui parle d’un roi orgueilleux qui était attaché à l’opulence mondaine. Un saint l’appela un jour et, remarquant le fort attachement du roi aux objets matériels, devint soudainement très grave.
Le roi lui demanda : « Pourquoi es-tu devenu si sérieux ? »
« Je puis prédire, répondit le saint, que tu mourras bientôt. Mais ne t’inquiète pas. Tes actes pieux t’élèveront à la sphère céleste. Cependant, il y a un problème ! Ton palais céleste sera infesté de moustiques et bien que tu aies une belle moustiquaire, il y aura un trou par lequel les moustiques entreront et te piqueront ».
Bien que le roi eût aimé le message du saint, le passage sur les moustiques le dérangea car il les détestait. Toutefois, il assura le saint qu’il ferait simplement réparer la moustiquaire.
Le saint répondit : « C’est bien, sauf qu’au paradis il n’y a pas d’aiguilles. Alors, quand tu sera mort, assure-toi de prendre une aiguille avec toi ».
« Mais comment puis-je emporter une aiguille avec moi ? »
« Je n’en ai aucune idée, déclara le saint, mais si tu ne peux même pas emporter une aiguille avec toi, alors pourquoi es-tu si fier de ton opulence terrestre ? »
En entendant cela, le roi réalisa la futilité de son attachement et abandonna sa fausse fierté.
Par conséquent, la connaissance est la plus haute forme de richesse.
Conclusion
Pour résumer, je citerai Shri Shukracharya : « La vidya est supérieure à la richesse matérielle car elle permet de gagner toutes les autres richesses. Elle augmente toujours lorsqu’elle est donnée en charité, elle n’est jamais lourde à porter et personne ne peut jamais l’enlever de force ». Krishna dit dans la Bhagavad Gita : « Dans cet effort, il n’y a ni perte ni diminution ». Lorsque l’on meurt, la richesse mondaine est délaissée, mais la connaissance spirituelle n’est jamais perdue. Elle est emportée avec le corps subtil vers la vie prochaine. De cette manière, la connaissance spirituelle est supérieure à l’opulence mondaine.
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