L’avidya sans commencement est associé au vidya

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Le jiva est conditionné par l’avidya et ce dernier n’a pas de commencement : anādi-avidyā-yuktasya puruṣasya (SB 11.22.10). Il n’y a jamais eu de moment où le jiva n’a pas été sous l’influence de l’avidya.

Le jiva est conditionné par l’avidya et ce dernier n’a pas de commencement : anādi-avidyā-yuktasya puruṣasya (SB 11.22.10). Il n’y a jamais eu de moment où le jiva n’a pas été sous l’influence de l’avidya. Il est intéressant qu’à l’instar du conditionnement de l’avidya, le jiva a également le vidya, et ce dernier n’a pas de commencement non plus. Dans ce contexte, le vidya signifie la prise de conscience d’être un être conscient, distinct de l’esprit et du corps. Ce vidya est le fondement de la vie spirituelle. C’est la toute première instruction que Krishna a donnée à Arjuna dans la Gita. Yā vidyā sā vimuktaye : « C’est le vidya qui mène à la mukti ». Il n’y a pas de mukti sans la connaissance de la distinction entre le soi et la matière. Alors, pourquoi ne sommes-nous pas conscients du fait que l’avidya prime le vidya ? C’est ce que signifie la déclaration suivante de Krishna : ajnanena avritam jnanam tena muhyanti jantavah – « Le jnana des êtres vivants est couvert par l’ajnana. Par conséquent, ils sont trompés » (Gita 5.15). L’emploi du pluriel signifie ici l’omniprésence de ce phénomène. Personne n’en est épargné. Le jnana mentionné dans ce verset n’est pas inhérent au svarupa du jiva. Il lui est extérieur, tout comme l’ajnana est extérieur à son svarupa, tous deux étant des produits de l’énergie matérielle. C’est ce que Shri Krishna dit à Uddhava :

vidyāvidye mama tanū viddhyuddhava śarīriṇām
mokṣa-bandhakarī ādye māyayā me vinirmite

« Ô Uddhava, comprends que la connaissance (vidya) et l’ignorance (avidya), qui mènent [, respectivement,] à la libération et à l’asservissement des êtres incarnés, sont deux de Mes énergies primordiales, générées par Ma maya ». (SB 11.11.3)

Ici, Shri Krishna déclare explicitement que le vidya et l’avidya, qui sont respectivement synonymes du jnana et de l’ajnana, sont des produits de la maya. Dans la Bhagavad Gita (14.17), Krishna rend cette synonymie plus explicite en utilisant les mots « jnana » et « ajnana » pour « vidya » et « avidya » :

sattvāt sañjāyate jñānaṁ rajaso lobha eva ca
pramāda-mohau tamaso bhavato’jñānam eva ca

« Le jnana provient du sattva, et du rajas n’émerge que l’avidité. De même, du tamas surgissent l’inattention, l’illusion et l’ajnana ».

Il ne fait aucun doute que dans ce contexte le mot « jnana » appartient à l’énergie externe, maya, et ne fait pas partie du svarupa du jiva. Les mêmes mots ont été utilisés dans le verset 5.15 de la Gita cité ci-dessus. Ainsi, il ne faut pas se méprendre sur le fait que le svarupa du jiva est plein de connaissances.

Les gunas de la prakriti sont toujours mélangés. Ils sont toujours ensemble : anyo’nya-mithuna-vṛttayaḥ – « Les gunas sont toujours mêlés les uns aux autres » (La Sankhya-karika 12) ; anyo’nya-mithunāḥ sarve sarve sarvatra gāminaḥ/naiṣāmādiḥ samprayogo viyogo vopalabhyate  — « Les gunas sont mêlés les uns aux autres et existent partout. Il n’y a pas de début de leur rapprochement et ils ne sont jamais séparés » (Le Devi-bhagavata Puranam 3.8).

Comme les gunas sont toujours ensemble, il s’ensuit naturellement que leurs effets seront également ensemble. Leur intensité ou leur pourcentage, cependant, continue de fluctuer. Par conséquent, si le jiva a l’anadi-avidya, ce qui entraîne l’ignorance, nous pouvons en conclure qu’il doit aussi y avoir l’anadi-vidya. Cette compréhension vient des paroles suivantes du roi Satyavrata : anādi-avidyopahitātma-saṁvidatanmūla saṁsāra-pariśramāturāḥ — «  Les personnes dont la connaissance de leur propre être est éclipsée par l’avidya sans commencement sont troublés par les activités de la vie matérielle dues à ce même avidya » (SB 8.24.46).

Nous pouvons en déduire également que si la connaissance de soi-même est recouverte d’avidya sans commencement, alors la connaissance doit également être sans commencement. Quelqu’un peut argumenter en disant que c’est l’avidya qui couvre et qui est sans commencement, et non la recouvrement de l’avidya lui-même qui est sans commencement. Bien qu’il soit possible de faire une telle interprétation, elle n’est pas en harmonie avec les déclarations précédentes qui indiquent clairement que le conditionnement même du jiva est sans commencement. Shri Vishvanatha Cakravarti le confirme dans son commentaire sur le verset 2.5.19 du Bhagavata Purana. Il écrit : jīvasya yathā anādi-ajñānaṁ tathā anādi-jñānam api astīti — « Tout comme le jiva a l’anadi-ajnana, autrement dit l’ignorance sans commencement de soi-même, il a également l’anadi-jnana, la connaissance sans commencement de soi-même ». 

Quelqu’un peut se demander : « Comment la connaissance ou la conscience de soi et son ignorance peuvent-elles exister simultanément ? » À cet égard, Krishna dit : ajñānena āvṛtaṁ jñānaṁ tena muhyanti jantavaḥ — « Le jnana des êtres vivants est couvert par l’ajnana et, par conséquent, ils sont trompés » (Gita 5.15). Bien qu’ils existent simultanément, l’un d’eux est au premier plan. Dans l’état conditionné, l’ajnana subjugue le jnana. Mais si une personne pratique la spiritualité, ou même mène une vie sattvique, alors le jnana dépassera l’ajnana, ce qui devient possible car le sattva mène à la connaissance de soi : sattva sañjāyate jñānam (Gita 14.17). Le jnana conduit à la mukti, ou la prise de conscience du Brahman : jñānaṁ yad brahma-darśanam  (SB 3.32.31). Cependant, ce n’es que la jivana-mukti et non la libération ultime car dans cette état le jiva reste toujours conditionné par le sattva-guna. Pour se libérer entièrement des gunas et ainsi atteindre la libération ultime, l’atyantiki mukti, il est nécessaire de pratiquer la bhakti. C’est ce que dit Krishna :

mām ca yo’vyabhicāreṇa bhakti-yogena sevate
sa guṇān samatītyaitān brahma-bhūyāya kalpate

« Une personne qui ne sert que Moi à travers une dévotion inébranlable transcende complètement ces gunas de la nature et devient qualifiée pour réaliser le Brahman ». (Gita 14.26)

Ainsi, il est entendu que dans notre état conditionné, nous avons à la fois l’avidya sans commencement et le vidya du soi et aucun ne fait partie de notre svarupa.

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