La violence verbale

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La non-violence (ahimsa) est un principe fondamental du dharma.

Par Satyanarayana Das 

La non-violence (ahimsa) est un principe fondamental du dharma. « Ne pas être violent envers tout être vivant » (mā hiṁsyāt sarva-bhūtāni) est une injonction acceptée partout et par tous. Le Manu-smriti décrit la non-violence comme un dharma à suivre par les quatre varnas (10.63). Narada Rishi dit la même chose dans le Shrimad Bhagavata (7.10 .8). Elle est la première et la plus importante des règles (yama) dans le yoga (voir le Yoga Sutra 2.30). Shri Krishna déclare que la non-violence est la première des douze règles et régulations dans le Shrimad Bhagavata (11.19.33) et dans la Gita (13.7). Il la décrit comme un moyen d’atteindre la connaissance spirituelle. 

Tous ces éléments nous font clairement comprendre ô combien la non violence est importante pour toute personne qui suit le dharma ou qui souhaite progresser sur le chemin spirituel. En effet, il semble qu’il n’y ait rien de plus dangereux sur ce chemin que la violence. Cependant, la violence verbale et émotionnelle, tout spécialement la critique (ninda), est même pire que la violence physique (himsa). Pourquoi en est-il ainsi ? 

Tout d’abord, la violence verbale mène à la violence émotionnelle, qui, à son tour, mène à la violence physique. Elle est de ce fait la racine de ces violences et se trouve être la pire de toutes. On dit que les paroles peuvent être blessantes, bien plus que les armes. Une blessure physique cicatrise avec le temps, mais les blessures émotionnelles causées par des paroles blessantes peuvent continuer de faire souffrir une personne pendant longtemps et ne pas cicatriser pour le reste de sa vie. 

C’est ce que dit Krishna à Uddhava à ce propos : 

« Je n’ai pas vu un sadhu dans ce monde, ô Uddhava, qui puisse rester le cœur paisible lorsqu’il est percé par les mots acerbes d’une personne méchante. Ainsi, des flèches reçues en plein cœur ne tourmentent pas autant que les mots tranchants des personnes malveillantes ». (SB 11.23.2-3)

Ici, Shri Krishna fait référence aux paroles dures d’une personne malveillante. Mais la douleur est encore plus grande lorsque les paroles sont prononcées par une personne censée être un sadhu. Les paroles des personnes malveillantes peuvent être ignorées et pardonnées parce que celles-ci sont ignorantes. Les mêmes paroles venant d’une personne qui n’est pas censée être dans l’ignorance sont bien plus difficiles à digérer et à oublier. 

La violence envers différents types de personnes peut ne pas être répréhensible de façon égale. La violence envers un sadhu – qui n’a aucune intention de prendre quoi que ce soit à qui que ce soit ou de blesser qui que ce soit d’aucune façon – est la pire forme de violence possible. Elle peut ruiner la vie spirituelle d’une personne. 

Par conséquent, sur la voie de la bhakti, critiquer un dévot, sadhu-ninda, est la plus odieuse des offenses. Il faut l’éviter à tout prix. Elle est mentionnée comme une des offenses les plus importantes envers le Nom Divin de Krishna. 

Parmi tous les sadhus, le guru doit être considéré comme le principal. Pour insister sur ce point, le guru-ninda est souvent mentionné séparément, bien qu’on puisse l’inclure dans le sadhu-ninda

La guerre du Mahabharata fut entièrement provoquée, à l’origine, par les paroles acerbes du roi Drupada envers son ami Drona (voir Adi Parva, Chapitre 129, 130).

Drupada et Drona étaient élèves et amis dans leur jeunesse. Le père de Drona avait un ashrama où Drupada venait étudier. Drupada était un prince et Drona était un brahmana. Le jeune Drupada dit un jour: « Drona, mon ami, un jour je deviendrai Roi. Alors tu pourras venir me voir pour me demander l’aide dont tu as besoin ». Drupada grandit et en temps voulu, il devint roi. Drona se maria et vécut comme un brahmana, très modestement. Il eut un fils, Ashvatthama, mais il était si pauvre qu’il avait du mal à collecter assez de lait pour nourrir l’enfant. Ainsi alla-t-il chercher de l’aide à l’extérieur. 

Il alla d’abord auprès de Parashurama, qui avait vaincu les kshatriya vingt et une fois et possédait la terre entière. Parashurama dit qu’il avait déjà donné la terre et toutes ses possessions aux brahmanas par l’intermédiaire de Kashyapa. Drona lui demanda alors de lui enseigner l’art d’utiliser des armes divines, ce que Parashurama fit avec bonheur. 

Pour autant, ayant toujours besoin d’argent, il se souvint de son vieil ami et se rendit dans le royaume de Drupada. Drona dit : « Te souviens-tu de moi, vieil ami ? » Drupada ne voulait pas que ses ministres pensassent qu’il était ami avec un brahmana déchu. Il se mit alors en colère et insulta Drona : « Ô brahmana, pourquoi prononces-tu des paroles si stupides ? Comment peux-tu être mon ami ? L’amitié est entre personnes égales ! Je suis un roi et tu es un pauvre, comment pouvons-nous être amis ? L’amitié est une chose volatile. Quand nous étions enfants, nous étions amis car nous étions tous deux étudiants. Cela a changé, nous ne sommes plus égaux, nous ne sommes plus amis à présent. Va-t-en d’ici ! »

Drona fut surpris, blessé et insulté. Il ne put digérer des mots si méchants et jura de se venger. Ainsi, il devint l’enseignant en art martial des Kauravas et Pandavas. Après leur avoir transmis son enseignement, il leur demanda de capturer Drupada comme cadeau de fin d’études. Drupada, en guerrier vaillant, les repoussa, mais finalement Arjuna le captura et l’amena à Drona comme un esclave. Drona dit : « Tu voulais que nous fussions égaux. Très bien. Je prends la moitié de ton royaume. Maintenant nous pouvons être amis de nouveau et tu peux retourner dans ton royaume ». Drupada ne put digérer ce dur traitement et jura de se venger. Il fit un yajna pour avoir un fils qui tuerait Drona lors de la guerre du Kurukshetra, Dhrishtadyumna. 

Cette histoire est un exemple vivant de la manière dont les mots ont un retentissement sur les émotions et comment ces dernières affectent les actions. On voit bien comment les insultes peuvent mener à la guerre et à la mort de beaucoup de personnes. 

Des mots durs, prononcés une seule fois, ne peuvent être effacés. Non seulement ils perturbent le mental de la victime, mais ceux-là la font réagir. Ainsi, se met en route une chaîne de critiques et contre-critiques. 

Le sage n’attaquera pas une personne verbalement avec des mots insultants, mais seul le plus sage des sages ne réagira pas à de telles paroles. De ce fait, Krishna explique à Uddhava que la douleur causée par des mots durs est irréparable et plus douloureuse que les blessures causées par les flèches. 

Sur la voie de la bhakti, la critique est spécialement nuisible au progrès du pratiquant. Par essence, la bhakti est amour. Et l’amour implique des relations entre les personnes. Par conséquent, les dévots doivent bien penser aux conséquences de leurs paroles. 

À l’ère d’Internet, la situation est encore plus difficile parce que nous pouvons critiquer les autres très facilement – ne sentant pas le poids de leur présence physique. Ainsi, nous avons encore plus besoin de réfléchir à deux fois dans le contexte actuel. Avant de faire des commentaires sur les médias sociaux par exemple, ce serait une bonne idée de vous imaginer en train de parler directement à la personne, face à face – et de considérer les effets que cela peut générer avant de publier un message.

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    The mind has the nature of not being in the present. It is always in the past or future. The characteristic of the senses is that they can only function in the present. The nose cannot smell a fragrance that is coming tomorrow or that was there yesterday. We can only hear through our ears what is being spoken now. If you can hook your your sense onto something it likes, the mind goes along with that sense into the present moment. This is the easiest way to bring the mind into the present state.

    — Babaji Satyanarayana Dasa
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