Tout le monde naît dans l’ignorance. Par conséquent, tout le monde est aveugle s’il n’a pas un professeur pour le guider. La mère est la première enseignante d’un enfant, lequel apprend de celle-là en l’observant et en écoutant ses instructions.
Par Satyanarayana das Babaji
Tout le monde naît dans l’ignorance. Par conséquent, tout le monde est aveugle s’il n’a pas un professeur pour le guider. La mère est la première enseignante d’un enfant, lequel apprend de celle-là en l’observant et en écoutant ses instructions. Plus tard, lorsque l’enfant grandit, le guru devient sa deuxième mère. Les shastras expliquent qu’un être humain prend naissance deux fois : d’abord par l’union du père et de la mère, la seconde fois lorsqu’il est accepté par un guru qualifié. Le guru agit alors en tant que père et délivre le disciple avec la personnification de la connaissance védique, le diksha mantra, tout comme il agit en tant que mère spirituelle.
C’est le guru qui nous enseigne le sens et le but de notre vie ainsi que la manière d’atteindre ce but. C’est en suivant notre guru que nous devenons des êtres humains. Avant de prendre la diksha, nous ne sommes que de simples êtres humains qui vivent une vie ordinaire en poursuivant l’appel de leurs désirs et en agissant sous le coup des impulsions de leur esprit. Par conséquent, la culture indienne accorde une grande importance au guru. Nos écritures nous ordonnent d’approcher un guru : « tad-vijñānānartham sa gurum evabhigachchhet, samit-pāṇiḥ śrotriyam brahma-niṣṭham » – « Pour connaître la Réalité Absolue, il faut approcher un guru avec des offrandes dans la main. Le guru doit être instruit dans les écritures et être établi dans la Vérité Absolue » (Kathopanishad 1.2.12). Dans le passé, si quelqu’un n’avait pas de guru, il était considéré comme un paria et les gens évitaient les interactions sociales avec une telle personne.
Contrairement aux temps modernes, où les enseignants sont davantage traités comme des amis, dans l’Inde traditionnelle le guru était honoré et respecté par ses étudiants. Tout comme dans les pays occidentaux l’on célèbre la fête des mères et celle des pères pour honorer ses parents, en Inde le jour du Guru-purnima est spécifiquement dédié à la vénération du guru. Il survient le jour de la pleine lune du mois lunaire d’ashadha (juillet-août). Les Hindous, les Bouddhistes et les Jaïns honorent leurs gurus ce jour-là. La pleine lune, le purnima, signifie « plénitude », « sérénité », « paix » et « beauté ». Ainsi le guru nous rend-il parfait.
Ce jour est également connu sous le nom de Vyasa-purnima car c’est le jour de l’apparition de Shri Vyasadeva. Shrila Vyasadeva est un avatara de Vishnu et il occupe une place unique dans la culture indienne car il a propagé la littérature védique. À l’origine, il n’y avait qu’un seul Veda, mais Shrila Vyasadeva le divisa en quatre afin qu’il pût être compris plus facilement. Les quatre Vedas sont : le Rig-Veda, le Sama-Veda, le Yajur-Veda et l’Atharva-Veda. Au départ, les Vedas ne pouvaient être étudiés que par ceux qui étaient initiés au Gayatri-mantra. Pour transmettre la connaissance contenue dans les Vedas au reste de l’humanité, Shrila Vyasadeva écrivit dix-huit Puranas et le Mahabharata. Pour synthétiser le sens des Upanishads – la partie philosophique des Vedas –, il composa des aphorismes succincts, le Vedanta-sutra. Par conséquent, la quantité de textes qu’il produisit est inégalée.
En effet, le Mahabharata contient environ cent mille versets et comprend plus de deux millions de mots. Il est huit à dix fois plus volumineux que l’Iliade et l’Odyssée réunies. Les dix-huit Puranas, eux, sont quatre fois plus volumineux que le Mahabharata. Dans le Mahabharata, Vyasadeva écrit que tout ce qui se trouve dans ce livre englobe l’intégralité de la littérature et ce qui ne s’y trouve pas ne se trouve nulle part ailleurs. Cette déclaration a pour but de démontrer qu’il n’y a aucune connaissance liée aux quatre poursuites humaines – le dharma, l’artha, le kama et la moksha –, en dehors de la portée du Mahabharata. Ainsi, il y a un dicton populaire en sanskrit qui dit : « vyāsocchiṣṭam jagat sarvam » – « Le monde entier se nourrit de ce qu’a laissé Vyasadeva ». Par conséquent, le jour de l’apparition de Shri Vyasa, les habitants de l’Inde vénèrent et expriment leur gratitude à leurs gurus, qui sont des représentants de Vyasa.
L’on pourrait encore se demander : pourquoi parmi tous les purnimas, celui-là précisément est-il dédié au guru ? Il y a certains jours dans l’année où de nombreux sages et saints ont atteint l’illumination et où les différents points de l’orbite de la Terre autour du soleil ont tendance à manifester certaines qualités. Les grands sages et saints n’ont pas atteint l’illumination simplement en raison de ces jours-là : ils étaient engagés dans leur sadhana (pratique spirituelle) et étaient assistés par le jour particulier de purnima. Il existe une certaine alliance entre la lune et les planètes le jour du Guru-purnima et elle crée une certaine réceptivité dans l’esprit permettant d’atteindre la grâce du guru. La lune est la divinité qui préside l’esprit, lequel est l’instrument clef de l’élévation spirituelle.
En dehors de l’Inde, la fête de Guru-purnima est célébrée au Népal, au Bangladesh et dans d’autres pays d’influence bouddhiste et jaïn. Ce jour-là, des personnes appartenant à une culture et à une tradition spirituelles particulières rendent visite à leurs gurus, les vénèrent et leur offrent des cadeaux. Dans des lieux saints comme Vrindavana, Bénarès et Rishikesh, de grandes foules de dévots visitent les temples et les ashramas de leurs gurus. La plupart des dévots observent un jeûne ce jour-là pour montrer leur respect au guru.
C’est la fête la plus importante dans la vie d’un chercheur spirituel. Le guru est la forme manifeste de Dieu, l’adoration de notre guru est donc aussi l’adoration de Dieu Lui-même. Préparer et célébrer le Guru-purnima offre aux chercheurs spirituels des occasions uniques de servir et de faire plaisir au guru, et de progresser ainsi spirituellement.
Aucun chercheur spirituel – quelle que soit sa religion ou sa voie spirituelle –, ne peut atteindre la perfection sur son chemin sans la grâce du guru. Tout comme un jeune garçon s’efforce de conquérir une jeune fille en réfléchissant constamment à ce qu’il doit faire pour lui plaire, nous devons nous efforcer jour et nuit de tout faire pour faire plaisir à Sri Guru afin qu’il nous considère comme siens et nous accorde sa grâce.
La naissance humaine est très rare et importante. Les êtres humains ont la capacité particulière de réaliser la Vérité Absolue, mais pour cela, il faut faire un effort conscient qui doit être dirigé dans la bonne direction. Si vous poursuivez votre quête spirituelle de manière hasardeuse, vous risquez d’atterrir au mauvais endroit ou de n’atterrir jamais nulle part.
Par exemple, Christophe Colomb voulait venir en Inde mais atterrit en Amérique. C’était un itinéraire imprévu. De manière purement accidentelle, il débarqua sur le continent Américain. Des milliers de marins partirent ainsi, mais n’atteignirent jamais leur destination. Si vous prenez un itinéraire imprévu sans aucune guidance, cela peut arriver également. Mais depuis que Christophe Colomb a atterri en Amérique, il est devenu facile de voyager d’Europe en Amérique. Savez-vous pourquoi ? C’est parce que le voyage de Christophe Colomb en Amérique a permis à la route de devenir une voie sûre. De même, le chercheur spirituel doit approcher un guru et le suivre. Le guru a déjà atteint la destination et, par conséquent, il est plus facile pour le chercheur d’atteindre la même destination s’il suit son guru.
Pourtant, cette exigence apparemment simple qui consiste à suivre les conseils du guru est presque un obstacle insurmontable pour le chercheur spirituel d’aujourd’hui car elle nécessite l’abandon. L’abandon signifie que l’on doit essayer de comprendre le cœur du guru et accorder son propre cœur avec celui du guru et ainsi le servir de manière désintéressée. Habituellement, l’ahankara gêne et joue des tours au sadhaka pour le dissuader de s’abandonner réellement. Il s’agit notamment de penser que l’on est le serviteur le plus humble et le plus soumis ou de servir le guru, alors qu’en réalité tout ce que l’on fait est d’essayer de tirer profit de sa compagnie. Par conséquent, il faut approcher le guru avec la plus grande humilité. Voir le guru être honoré par d’autres disciples inspire notre cœur à devenir plus humble, même chez un disciple arrogant. Tout le monde ne vit pas physiquement avec son guru. Ainsi le Guru-purnima est-il l’occasion pour les disciples d’être en compagnie de leur guru ainsi que de rencontrer d’autres disciples. À cette occasion, il règne une atmosphère d’une grande famille spirituelle.
En définitive, le Guru-purnima est le jour le plus important pour l’humanité tout entière. Il était auparavant célébré comme l’un des festivals les plus importants de l’Inde. La richesse n’était pas la chose la plus importante, c’est plutôt la connaissance à laquelle l’on attribuait la valeur la plus élevée. Pour cette raison, le guru était considéré comme la personne la plus élevée de la société. Depuis l’indépendance de l’Inde en 1947, ce système de connaissances traditionnelles a été largement négligé. Par conséquent, au cours des soixante-dix dernières années, le Guru-purnima a perdu sa signification particulière car le gouvernement de l’Inde ne prête pas attention à ce jour important. Ce n’est pas une fête nationale et la plupart des Indiens modernes ne connaissent même pas la date du Guru-purnima. Seuls ceux qui ont pris refuge auprès d’un guru ont l’occasion d’apprendre, de comprendre et de célébrer véritablement l’importance de cette journée.
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