Karma, guru-disciple, mantra-dīkṣā

À quoi sert le karma si une personne ne peut pas se souvenir de ce qu’elle a fait de mal dans une vie passée, mais que son karma fructifie dans cette vie ? La leçon risque de ne pas être retenue.

Question. À quoi sert le karma si une personne ne peut pas se souvenir de ce qu’elle a fait de mal dans une vie passée, mais que son karma fructifie dans cette vie ? La leçon risque de ne pas être retenue.

Réponse. Supposons qu’une personne soit fortement ivre et qu’elle prenne le volant. Elle perd le contrôle de son véhicule et tue un piéton. Dans l’accident, elle est également blessée et transportée à l’hôpital. Ensuite, lorsqu’elle reprend conscience, elle ne se souvient pas de ce qui s’est passé. Ma question est la suivante : cette personne devrait-elle être punie pour avoir conduit en état d’ébriété et pour le meurtre d’une personne ? Si vous répondez « oui », alors vous avez la réponse à votre propre question. Si vous répondez « non », je vous prie de m’en exposer la raison. Cela impliquerait également que l’oubli constitue un bon moyen d’échapper à la punition de ses propres méfaits. Or, la punition pour un acte répréhensible poursuit plusieurs objectifs. La rectification n’est qu’un de ces objectifs, mais elle n’est pas le seul. Votre question suppose que la punition n’a pour but que la rectification.

Deuxièmement, de nombreux criminels sont punis pour leurs crimes. Après avoir purgé leur peine, ont-ils nécessairement retenu la leçon, c’est-à-dire appris à ne pas récidiver ? Vous pourriez sans doute vous pencher sur la question, mais je suppose que la plupart d’entre eux poursuivent leurs activités criminelles. De ce fait, cela contredit votre prémisse, selon laquelle le souvenir de ses fautes serait indispensable à l’amélioration de soi. Si cela était vrai, alors la majorité des criminels renonceraient à commettre des délits, sachant qu’ils seraient punis s’ils étaient reconnus coupables. Or, la simple connaissance de la punition ne les dissuade pas.

Ce qui importe réellement, c’est notre compréhension du principe du karma et la śraddhā dans les śāstras, et non le souvenir de nos méfaits passés. Si l’on est dépourvu de śraddhā, on continuera à agir de manière frivole.

 

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Question. Tout au long de mes années d’écoute des dévots, j’ai entendu dire que le lien entre le guru et le disciple est si profond que le guru est prêt à renaître sans cesse dans ce monde jusqu’à ce que le disciple soit soulagé de la condition matérielle. Pouvez-vous m’aider à comprendre cela ?

Réponse. Cela semble attrayant, mais cela n’a pas beaucoup de sens. Cela ressemble à une lourde punition d’être un guru ! Si cela était vrai, le guru resterait probablement éternellement dans le monde matériel. Il y a une forte probabilité qu’au moins un disciple n’atteigne pas la libération, et alors le guru devrait revenir pour le délivrer. Cela signifie qu’il redeviendrait un guru et ferait sûrement plus de disciples, dont certains échoueraient à nouveau à atteindre la libération. Le cycle pourrait ainsi se poursuivre indéfiniment.

Le fait est que quiconque a atteint la bhāva-bhakti ne renaîtra pas, qu’il soit ou non un guru. Cela est très clairement énoncé par Śrī Kṛṣṇa dans la Bhagavad Gītā 8.5–7 et 12.6–7. Il n’y a aucune preuve scripturaire de l’affirmation selon laquelle le guru reviendrait pour délivrer le disciple. En revanche, il existe de nombreuses déclarations selon lesquelles un dévot perfectionné ne renaît plus jamais.

Cependant, vous pouvez comprendre la déclaration selon laquelle le guru vient délivrer le disciple de la manière suivante : Kṛṣṇa est le guru originel. Il vient sous la forme d’un guru. Ainsi, si un disciple ne réussit pas à atteindre la perfection dans cette vie, il aura un guru dans sa prochaine existence. Ce guru sera également un représentant de Kṛṣṇa. En ce sens, le guru vient délivrer.

 

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Question. Est-il nécessaire que la mantra-dīkṣā soit reçue du même guru que celle du harināma ?

Réponse. Oui.

Question. Si un dévot veut recevoir la mantra-dīkṣā d’un autre guru, est-il nécessaire d’obtenir la permission du guru qui a donné le harināma ?

Réponse. Oui.

Question. Que doit-on faire si le harināma-guru ne donne pas son temps personnel, la rāgānugā-śikṣā, ou la permission de recevoir la śikṣā d’autres ?

Réponse. Pas grand-chose. C’est vous qui l’avez accepté comme votre guru. Je ne crois pas qu’il vous ait contraint à prendre la dīkṣā de lui. C’était votre choix. Vous auriez dû considérer toutes ces choses avant de l’accepter comme votre guru. Alors, ne le blâmez pas ; assumez la responsabilité de votre décision. Priez Kṛṣṇa pour qu’Il vous montre la lumière. C’est tout ce que je peux dire.

Question. Existe-t-il une référence indiquant que la harināma-dīkṣā et la mantra-dīkṣā doivent provenir du même guru ?

Réponse. Comme il n’existe pas, à ma connaissance, de référence śāstrique, je réponds en me référant à la tradition. Tout n’est pas écrit noir sur blanc. Certaines choses sont connues de la tradition. C’est pourquoi il est dit : mahājano yena gataḥ sa panthāḥ — « suivez le chemin emprunté par les grands dévots » (Le Mahābhārata, «Vana-parva» 313.117), et sādhu-vartmanuvartanam — « suivez la voie des sādhus » (BRS, «Pūrva-vibhāga» 1.2.100).

Je ne connais aucun exemple où les gurus de harināma-dīkṣā et de mantra-dīkṣā seraient différents. Par conséquent, je ne vois aucune raison pour laquelle ils devraient l’être. Pourquoi ne recevrait-on pas la mantra-dīkṣā du même guru qui a donné la harināma-dīkṣā ?

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