Entendre et chanter à propos de Krishna sont des activités suprêmes

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Bhagavan a d’innombrables noms qui ont tous une puissance inhérente, mais tous les noms n’ont pas la même puissance. Le nom de Krishna est suprême. Par conséquent, entendre et chanter les noms de Krishna sont les actes les plus bénéfiques et les plus efficaces. Ils constituent ainsi l’une des parties les plus importantes de la bhakti dans la Gaudiya-sampradaya.

Bhagavan a d’innombrables noms qui ont tous une puissance inhérente, mais tous les noms n’ont pas la même puissance. Le nom de Krishna est suprême. Par conséquent, entendre et chanter les noms de Krishna sont les actes les plus bénéfiques et les plus efficaces. Ils constituent ainsi l’une des parties les plus importantes de la bhakti dans la Gaudiya-sampradaya. Encore plus puissant est de l’entendre de la bouche d’un grand dévot, comme l’explique Shri Jiva Gosvami dans l’anuccheda 262 du Bhakti Sandarbha. Il souligne également l’importance d’entendre le Shrimad Bhagavata Purana. Ci-dessous, je présente le texte original et mes commentaires sur celui-ci.

La hiérarchie de l’importance en matière de l’écoute

En ce qui concerne l’écoute, ce qui suit [la hiérarchie d’importance] doit être pris en compte : pour entendre parler des noms, des formes, des qualités, des lilas et des compagnons de Bhagavan d’une quelconque manière est extrêmement bénéfique. Entendre les œuvres sacrées composées (avirbhavita) par les dévots mahats est plus supérieur encore. Lorsque ces compositions sont ensuite récitées par un dévot réalisé (mahat-kirtyamanam), le bénéfice est encore plus grand. Entendre le Srimad Bhagavatam est même supérieur à cela, et mieux encore lorsqu’il est récité par un dévot mahat.

De plus, la prescription d’écouter à plusieurs reprises doit être adoptée spécifiquement en relation aux noms, aux formes, aux qualités et aux lilas de la forme de Bhagavan (nijabhishṭa) que l’on aime par dessus tout, comme indiqué dans ce verset : « L’on devrait adorer le Purusha Suprême [Bhagavan] sous la forme vers laquelle l’on aspire » (SB 11.3.48). De plus, une telle écoute devrait être reçue de la bouche d’un dévot grandement réalisé (mahanubhava) qui partage la même prédilection de dévotion interne (savasana).

Parmi toutes les diverses manifestations de Bhagavan, entendre en particulier les noms, les formes, les qualités et les lilas de Shri Krishna n’arrive que par la chance suprême car Il est Bhagavan dans Son être essentiel complet le plus original. La même conclusion s’applique en ce qui concerne les autres sadhanas de la bhakti, telles que le chant et le souvenir. Parmi les récits sur Shri Krishna, ceux qu’un pratiquant chante personnellement devraient être chantés en suivant l’exemple des dévots mahats, comme Shri Shukadeva, en adoptant la forme et l’humeur de dévotion qu’ils ont établies.

Nous avons ainsi expliqué la pratique de l’écoute (shravanam). Celle-ci précède les pratiques du chant et de la remémoration car sans avoir préalablement entendu, personne ne peut avoir la connaissance de ces autres pratiques. En particulier, si la chance d’entendre directement les narrations récitées par un dévot mahat ne s’est pas encore présentée, alors seulement devrait-on les réciter personnellement par soi-même (prithak) car entendre [les noms et ainsi de suite de Shri Krishna] est le processus principal. Par conséquent, l’énoncé et le commentaire suivants sont pertinents à cet égard :

tad-vāg-visargo janatāgha-viplavo yasmin prati-ślokam abaddhavaty api
nāmāny anantasya yaśo’ṅkitāni yat śṛṇvanti gāyanti gṛṇanti sādhavaḥ

« [D’autre part,] une composition linguistique dans laquelle chaque verset, même s’il est défectueux d’un point de vue grammatical ou poétique, contient les noms qui sont empreints de gloire de Celui qui est sans limite [Bhagavan], détruit les péchés de l’humanité puisque ce sont ces noms-là que les saints dévots entendent, récitent et chantent ». (SB 1.5.11)

Le commentaire de Shridhara Svami : « Le pronom “yat”, “lequel”, signifie “les noms, lesquels” (yani namani). Si un orateur est présent, les sadhus entendront les noms de Bhagavan prononcés par lui; si un public est présent, ils réciteront ces noms au profit des auditeurs, et si ni orateur ni public ne sont présents, ils les réciteront pour eux-mêmes ».

Le kirtanam est la meilleure forme d’expiation

Nous allons maintenant discuter de la pratique du kirtana, ou du chant des gloires de Bhagavan. À cet égard, l’ordre dans lequel les noms, les formes, et ainsi de suite doivent être chantés est compris comme étant le même que défini précédemment dans le cas de l’écoute [c’est-à-dire nom, forme, qualités et divertissements]. Un exemple du chant des noms de Bhagavan se trouve dans cet énoncé des Vishnudutas adressé aux Yamadutas :

sarveṣām apy aghavatām idam eva suniṣkṛtam 
nāma-vyāharaṇaṁ viṣṇor yatas tad-viṣayā matiḥ

« Pour les pécheurs de tous types, prononcer le nom de Bhagavan Vishnu est en effet le seul moyen parfait d’expiation car l’attention de Vishnu (mati) est ainsi attirée vers celui qui le prononce ». (SB 6.2.10)

Shridhara Svami commente : « Les mots “idam eva suniskritam” signifient “cela seul [c’est-à-dire la prononciation du nom] est la meilleure forme d’expiation” (shrestham prayashcitam). La raison en est que lorsqu’une personne prononce le nom de Vishnu, l’attention de Vishnu (mati) est attirée vers lui (tad-vishaya), vers celui qui prononce le nom (namoccaraka-purusha), et Vishnu pense : “Cette personne M’appartient (madiya), et en tant que telle, elle doit être protégée par Moi de toutes les manières” ».

Par conséquent, comme le nom de Bhagavan appartient à Sa nature constitutionnelle (svarupa), il est naturellement la cause de l’absorption en Lui (tadiya-avesha). En tant que tel, entendre même une seule partie [ou syllabe] du nom de Bhagavan induit l’amour (priti) chez les principaux dévots de Bhagavan (parama-bhagavatas), comme cela est confirmé par Shri Shiva dans le « Ramastottara-sata-nama-stotra » de l’« Uttara-khanda » du Padma Purana :

rakārādīni nāmāni śṛṇvato devi jāyate 
prītir me manaso nityaṁ rāma-nāma-viśaṅkyā

« O Déesse [Parvati], chaque fois que j’entends un nom commençant par la lettre “r”, l’amour s’éveille dans mon cœur chaque fois sans exception, car je suppose que cela peut être le nom de Rama ». (PP 6.254.21)

Tel étant le cas, caractériser le nom simplement comme quelque chose qui détruit les péchés ne touche pas du tout à sa véritable signification.

Commentaire de Satyanarayana Dasa Babaji

Entendre le Bhagavata Purana de la bouche d’un grand dévot est extrêmement bénéfique. Cela est confirmé par le « Bhagavata-mahatmya » de l’« Uttara-khanda » du Padma Purana (chapitres 193-198). Là, l’histoire est racontée d’un fantôme qui a été libéré de son corps spectral après avoir entendu le Purana pendant sept jours. À la fin d’une semaine de récitation, Krishna est apparu et a transporté le récitant du Purana dans Sa demeure avec tout le public. Un individu matérialiste est comparable à une personne possédée par le fantôme des désirs matériels, le kama. Les versets du Bhagavata Purana agissent comme une incantation magique pour exorciser ce fantôme et conduire la personne à la vie saine de prema.

Les noms de Bhagavan sont innombrables. Le pratiquant devrait régulièrement entendre et chanter le nom spécifique de la forme de Bhagavan qu’il apprécie (nijabhista). De tous les noms de Bhagavan, « Krishna » est le plus puissant car Il est Bhagavan dans Sa forme la plus originale et la plus complète. Krishna Lui-même proclame : « Arjuna, de tous Mes noms, “Krishna” est prééminent » (Le Prabhasa Purana, cité dans le Krishna Sandarbha 82). Tout comme Krishna inclut et contient toutes les autres formes de Bhagavan dans Son être essentiel, de même Son nom incarne le pouvoir de tous les autres noms de Bhagavan. Cela est implicite dans l’énoncé suivant du Brahmanda Purana :

« Le bénéfice reçu après avoir récité trois fois les mille noms divins de Vishnu est atteint simplement en prononçant le nom de Krishna une seule fois ». (Le Brahmanda Purana 236.19)

Comme dans le cas de l’écoute (shravana), la séquence à suivre dans la pratique du kirtana consiste à chanter d’abord le nom de Bhagavan, suivi du chant de Sa forme, Ses qualités, Ses compagnons et Ses lilas. De plus, il est recommandé de pratiquer le kirtana avec les chants de dévotion ou les versets qui ont été composés et chantés par des dévots mahats. À l’heure actuelle, il existe de nombreuses chansons de dévotion écrites par des poètes et des chanteurs professionnels. Les écouter ou les chanter n’est pas recommandé car les sentiments qu’ils contiennent sont entachés des projections subjectives de leur auteur.

De tous les noms de Bhagavan, le kirtana du nom de Krishna est suprêmement bénéfique, et le kirtana du maha-mantra Hare Krishna est le plus apprécié car il a été chanté par Shri Krishna Caitanya et Ses dévots mahats. Si l’occasion d’entendre un grand dévot ne s’est pas encore présentée, il faut pratiquer le kirtana par soi-même. Dans ce cas, la pratique doit être entreprise en pensant que le kirtana de ces noms a été adopté dans le passé par de grands dévots. L’on devrait pratiquer le kirtana en tant que serviteur de sa guru-parampara et non de manière indépendante.

Si l’on est amoureux d’un garçon ou d’une fille et que l’on voit dans la rue une autre personne qui lui ressemble par sa démarche, sa coiffure ou d’autres caractéristiques physiques, alors tout de suite l’on devient naturellement absorbé dans les pensées sur l’être aimé. En conséquence, si l’on entend quelqu’un appeler une autre personne dont le nom commence par les mêmes lettres que celles par lesquelles commence le nom de son être bien-aimé, l’on se souviendra de lui. De grands dévots tels que Shiva s’absorbent dans la contemplation de Bhagavan même s’ils n’entendent que la première syllabe de Son nom. En effet, l’attention de Bhagavan est également attirée sur celui qui prononce Son nom, même s’il est prononcé incidemment.

Un exemple flagrant de la puissance du nom est l’histoire de Draupadi se trouvant dans le Mahabharata. Lorsque Duhshasana essaya de la déshabiller en retirant son sari, elle supplia Bhishma et d’autres dirigeants des Kauravas de mettre fin à cette grave injustice, mais personne ne vint à son secours. Enfin dans son désespoir, elle appela le nom de Krishna, qui lui apparut immédiatement sous la forme d’un vêtement sans fin pour la garder couverte et déjouer la tentative diabolique de Duhshasana. Plus tard, Krishna dit :

govinda iti cukrośa kṛṣṇā māṁ dūravāsinam 
ṛṇam etata pravṛddhaṁ me hṛdayāṇ nāpasarpati

« Alors que j’étais loin à Dvaraka, Draupadi s’écria en prononçant mon nom, “ô Govinda”. Je lui suis ainsi profondément redevable, à elle qui ne s’éloigne jamais de Mon cœur ». (Le Mahabharata)

Telle est la puissance du nom. Si vous croisez une personne célèbre mais que vous ne la reconnaissez pas, vous ne la remarquerez même pas. Mais si quelqu’un vous dit son nom ou qui elle est, vous deviendrez immédiatement attentif. Cela signifie que le nom a plus d’influence que la personne elle-même.

Comme le nom a une telle puissance pour attirer l’attention des grands dévots et même de Bhagavan Lui-même, alors décrire le nom simplement comme ce qui enlève les péchés de celui qui chante ne rend pas du tout justice à sa gloire. L’élimination des péchés peut être accomplie même par une simple apparence du nom, namabhasa, comme nous le savons de l’histoire d’Ajamila (SB 6.2.14, 18).

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