Du Corona au karuṇā

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Tout le monde parle du coronavirus. Il semble n’y avoir aucun autre sujet de conversation. Les médias ne cessent de diffuser des nouvelles sur le corona.

Par Satyanarayana Das

Tout le monde parle du coronavirus. Il semble n’y avoir aucun autre sujet de conversation. Les médias ne cessent de diffuser des nouvelles sur le corona. Tout le monde semble avoir la conscience “imprégnée” du Corona. Je ne connais pas la quantité de virus dans l’air, mais je sais, pour sûr, qu’il fait beaucoup parler. Je ne lis pas les journaux ou ne regarde pas la télévision, ce que je sais du coronavirus est principalement fondé sur les dires des autres. 

Tout d’abord, il semble qu’il y ait trois théories à son sujet : 

  1. Il s’est propagé à partir d’un animal dans un marché à Wuhan.
  2. Il a fui par accident d’un laboratoire biologique à Wuhan.
  3. C’est un effet secondaire de la 5G centralisée à Wuhan. 

En plus des points 2 et 3, s’invitent des théories du complot encore plus extrêmes. La toute dernière étant qu’il a été conçu intentionnellement pour tuer les personnes âgées dans les pays européens, celles-ci étant un fardeau conséquent pour les contribuables. 

Quelle que soit la cause, l’effet de ce virus se fait sentir dans le monde entier. En général, les gens sont inquiets, tout spécialement dans les pays occidentaux. L’Inde semble être plus « détendue », bien que cela change avec les jours qui passent et la découverte de plus en plus de cas en Inde [l’article original fut publié le 23 mars 2020, ndlr]. Cela est peut-être dû à l’ignorance ou peut-être que nous savons mieux gérer de telles situations anxiogènes. Moi-même, je n’ai pas pris cela très au sérieux. Ainsi, j’avais prévu un grand festin annuel pour environ mille sadhus le 22 mars 2020, que j’ai annulé après avoir appris les terribles conséquences des rassemblements de masse. 

Les gens ont peur du coronavirus, bien que beaucoup d’autres virus aient tué des milliers de personnes, parce qu’il n’y a pas de remède contre lui. La peur de la mort est la peur la plus fondamentale parmi toutes les peurs. La peur est l’appréhension de perdre une chose à laquelle nous sommes attachés. L’intensité de la peur correspond à l’intensité de notre attachement à la chose que nous pouvons éventuellement perdre. Plus la chose que nous possédons est précieuse, plus intense est la peur de la perdre. La chose la plus précieuse que nous possédons est notre propre vie, parce que si nous la perdons, nous perdons tout. La peur de la mort est  par conséquent la plus grande des peurs. 

Le coronavirus est mortel. Il est invisible et, de ce fait, nous ne savons pas qui en est porteur. Ses premiers symptômes ne sont pas très différents d’un rhume ou d’une grippe. Ainsi, nous ne savons donc même pas si nous l’avons. De plus, il n’y a pas encore de médicaments pour le traiter. Au-delà de la peur du virus lui-même, il y a l’anxiété associée. La nourriture peut venir à manquer. L’économie peut s’écrouler étant donné que les gens ne peuvent pas voyager comme bon leur semble, aller faire les boutiques ou même ne peuvent plus aller travailler. Les gens prédisent une grande dépression, pire que celle des années trente. Il y a des incertitudes sur l’avenir qui paraît si sombre.  

Nous pouvons décider de quelle manière traverser cette situation. Soit nous nous inquiétons de ce qui se passera dans le futur et perdons notre paix intérieure, soit nous pouvons saisir cette occasion pour réfléchir sur le sens plus profond de la vie. « À quelque chose malheur est bon ». Dans la Bhagavad Gita (2.27), Krishna dit que nous ne devrions pas nous inquiéter des choses qui ne sont pas sous notre contrôle. Cela sous-entend qu’il est mieux de penser aux choses que nous pouvons contrôler. S’inquiéter et avoir peur de l’inévitable ne contribue pas à notre bien-être. La mort est inévitable, elle est au-delà de notre contrôle. En revanche, la façon dont nous vivons, elle, est sous notre contrôle. Nous devons prendre des précautions pour nous protéger de ce virus mortel, mais nous ne devrions pas perdre notre calme. 

Nous pouvons voir le coronavirus comme une occasion de devenir émotionnellement et intellectuellement plus forts. Alors, au lieu de voir le coronavirus comme « la malédiction du corona », nous pouvons le voir comme « la karuna (grâce) du corona ». Dans le Bhāgavata (10.14.8), Brahma dit que nous devons essayer de voir la grâce de Krishna (karuna) dans chaque situation – bonne ou mauvaise –, et nous rendre compte que les résultats bons ou mauvais sont le fruits de notre propre karma. Toutes les situations de notre vie – qu’elles soient bonnes ou mauvaises –, se produisent à cause du karma, individuel ou collectif. 

Par conséquent, il serait sage de nous interroger sur nos actions – individuelles et collectives –, qui mènent à des situations comme la pandémie du coronavirus et de savoir comment les éviter dans le futur. Nos karmas sont fondés sur nos actions : ils sont, de ce fait, en partie sous notre contrôle. Par exemple, le coronavirus est zoonotique (se transfère des animaux aux humains). Peut-être que nous, en tant que société, devrions regarder de près nos normes culturelles non végétariennes. Même l’école de médecine d’Harvard recommande de pratiquer le yoga, le pranayama, les asanas et la méditation pour aider à combattre le virus. L’aspect positif de cette pandémie serait peut-être alors d’augmenter notre intérêt à pratiquer ces choses. 

On nous conseille de nous mettre en quarantaine. La plupart des entreprises conseillent le télétravail. Pourquoi ne pas pratiquer une « quarantaine japa », à savoir rester à la maison et chanter le nom de Krishna autant que possible et faire d’autres pratiques spirituelles pour vous faire progresser, au lieu d’être complètement balayés par les nouvelles du coronavirus tout au long de la journée ?

Cela réduirait notre anxiété et nous aiderait à suivre les instructions de Brahma (tat te’nukampāṁ susmīkṣamāṇa, mentionnées plus haut) pour imprégner notre conscience de  karuna et être dans la conscience de Krishna dans les bonnes ou mauvaises circonstances. Se souvenir de Krishna ne fait pas de mal, mais cela ne fait aucun bien d’être dans l’anxiété.

 

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    Ahankara has the characteristic of exaggerating and minimizing. Sadhus add 15-20 years to their age so people respect them for being old and wise. Women subtract 15-20 years from their age so people will think they are young and beautiful. This is the game of the ego.

    — Babaji Satyanarayana Dasa
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