Chaque être humain souffre de trois types de souffrances : adhyātmika, adhibhautika et ādhidaivika roga. Le mot « adhyātmika » signifie « ce qui est lié à l’ātmā ».
Chaque être humain souffre de trois types de souffrances : adhyātmika, adhibhautika et ādhidaivika roga. Le mot « adhyātmika » signifie « ce qui est lié à l’ātmā ». En sanskrit, le terme « ātmā » possède de nombreuses significations, telles que « corps », « esprit », « sens », « essence », « nature », « Dieu », « vitalité », « courage », « caractère », « soi », « intellect », etc. Toutefois, dans le contexte des souffrances adhyātmika, l’ātmā désigne spécifiquement le corps, l’esprit et l’intellect. Ainsi, les misères adhyātmika sont celles qui émanent de son propre corps, esprit ou intellect. De même, les souffrances adhibhautika proviennent d’autres bhūtas ou êtres vivants. Ces derniers peuvent inclure des humains, des animaux, des oiseaux, des reptiles ou des créatures aquatiques. Quant aux misères ādhidaivika, elles émanent des devas. Ici, le terme devas fait référence aux êtres divins responsables de la gestion de l’univers. Les souffrances ādhidaivika incluent les souffrances causées par des calamités naturelles telles que les tremblements de terre, les tsunamis, les inondations, les sécheresses, les tempêtes, les ouragans, les températures extrêmes, les incendies de forêt ou encore les pandémies. On peut alors se demander : pourquoi les devas nous infligent-ils ces souffrances ? Les devas sont censés être des êtres bienveillants et compatissants par nature. Pourquoi voudraient-ils provoquer nos souffrances ? Quel est l’objectif d’une telle épreuve ?
Pour répondre à ces questions, il est nécessaire de comprendre comment fonctionne l’univers. La science moderne nous enseigne que l’univers est né du Big Bang. Toutefois, la science, en tant que telle, ne reconnaît pas l’existence d’un créateur. Cela implique que l’univers est dépourvu de but intrinsèque : il serait simplement le fruit d’un accident et échapperait à tout contrôle. Cette vision suggère également que la vie humaine n’a pas de finalité propre. Si nous acceptons cette perspective, alors il n’est plus nécessaire de suivre des règles ni de chercher à accomplir quoi que ce soit, puisque tout semble dépourvu de sens. C’est dans ce contexte qu’a émergé le concept moderne de YOLO (You Only Live Once, en français « On ne vit qu’une fois »). Cette philosophie prône une quête effrénée de plaisirs immédiats – sexe, alcool, drogue, argent, possessions matérielles – en l’absence de tout autre objectif dans la vie. Mais nous pouvons nous demander : qu’y a-t-il de répréhensible dans une telle démarche ? La réponse se trouve dans les conséquences d’un tel état d’esprit : il conduit inexorablement à une dégradation des valeurs humaines et de la société. En effet, dans une vision de la vie fondée uniquement sur l’hédonisme, il n’existe aucune base solide pour la morale ou les principes éthiques.
Cependant, les écritures de l’Inde nous enseignent que l’univers a été créé par Īśvara, Dieu, qui a établi des lois régissant son fonctionnement. Les gestionnaires de l’univers sont appelés devas. De la même manière que chaque pays dispose d’un système de gestion, il en va de même pour l’univers. L’une des lois fondamentales qui le gouvernent est la loi du karma. Cette loi s’applique universellement : personne n’échappe à son emprise. Tout comme nous sommes soumis à la loi de la gravité, nous sommes également soumis à celle du karma. Et, tout comme la force gravitationnelle est invisible, le karma l’est également. Que nous croyions ou non à la gravité, elle nous affecte ; de même, que nous acceptions ou non la loi du karma, elle agit inexorablement sur nous.
Chaque action que nous accomplissons produit un résultat. Ce principe est facile à comprendre : certains résultats sont immédiats, tandis que d’autres prennent plus de temps à se manifester. Si vous mettez votre main dans le feu, le résultat est immédiat. Si vous consommez de l’alcool, l’effet peut survenir après un certain délai. D’autres conséquences peuvent nécessiter plusieurs mois avant d’apparaître, comme la naissance d’un enfant, qui survient neuf ou dix mois après la conception. Par ailleurs, certaines actions ne portent pas leurs fruits dans cette vie, mais se manifestent dans une existence future. Le karma, ou l’action, est comparable à une graine. Une graine germe et fructifie dans des conditions environnementales spécifiques : elle a besoin d’humidité, de chaleur et d’air pour se développer. Différentes graines donnent leurs fruits en fonction de la saison. De la même manière, le karma nécessite une situation propice pour produire ses effets. Si cette situation n’est pas réunie au cours d’une vie, les résultats du karma se manifesteront dans une autre existence.
Tout comme nous avons un karma individuel, il existe également un karma collectif. Les membres d’une famille, d’un village ou d’un pays partagent un karma commun. C’est pourquoi, parfois, une situation particulière, qu’elle soit favorable ou défavorable, est vécue collectivement par une famille entière, un village ou même un pays. Les pandémies, par exemple, illustrent le concept de karma collectif.
Selon l’Ayurveda, les maladies peuvent provenir soit d’actions néfastes accomplies dans notre vie présente, soit de karmas accumulés dans nos vies passées. Les maladies dues au karma passé ne peuvent pas être guéries par des traitements classiques, appelés yukti-vyāpāśraya. Elles nécessitent des traitements daiva-vyāpāśraya. Un adage sanskrit dit : yādṛśo yakṣa tādṛśo baliḥ – la solution doit correspondre à la nature du problème. Si une maladie est causée par le karma passé, également désigné comme daiva, son traitement doit être de nature daivika. Les traitements daivika incluent des pratiques telles que l’accomplissement de yajñas (sacrifices), la récitation de mantras spécifiques, la charité ou des disciplines religieuses comme le jeûne.
L’activité daivika nécessaire pour traiter une maladie particulière est indiquée dans les śāstras. De la même manière, il serait vain de prendre un médicament ayurvédique quelconque pour soigner une crise d’asthme : seul un remède ayurvédique spécifique peut traiter un problème précis. Aujourd’hui, beaucoup de personnes doutent de l’efficacité des traitements daivika, mais leur scepticisme ne diminue pas pour autant l’efficacité de ces traitements. Naturellement, si l’on ne croit pas en ces traitements, on ne les utilisera pas et, par conséquent, on n’en bénéficiera pas. Le choix reste entièrement personnel. Cependant, comme les gens apprécient souvent les nouvelles expériences, essayer ces méthodes pourrait s’avérer enrichissant. Des études modernes montrent que les personnes croyant en une puissance surnaturelle telle qu’Īśvara ont souvent de meilleures chances de guérison, même lorsqu’elles suivent un traitement médical conventionnel. Ainsi la foi joue-t-elle un rôle important dans le processus de guérison. De ce fait, lorsque la foi est combinée aux traitements daivika, leurs effets deviennent manifestes. Pendant des siècles, ces méthodes ont été utilisées avec succès en Inde. Nous ne devrions pas négliger ces trésors éprouvés de la culture védique.
Le chant de mantras spécifiques constitue une réponse aux souffrances adhidaivika. Toutefois, pour éradiquer véritablement ces maux, il est essentiel de vivre en harmonie avec les principes de la nature et d’éviter de générer du mauvais karma dès le départ. Les actions qui offrent un plaisir éphémère mais conduisent à la souffrance doivent être soigneusement évitées. Agir ainsi relève du véritable usage de la sagesse.
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