Atha Sadhu-sanga – Partie 4

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Mon intention était d’étudier toute la littérature majeure de la Gaudiya Vaisnava avec Maharaja tout en étudiant les Sad-darshanas, tels que le Nyaya et le Vaisesika, d’un autre enseignant. Ma logique était que personne d’autre ne pouvait m’enseigner la littérature de la Gaudiya Vaishnava, alors que d’autres maîtrisaient les Sad-darshanas.

Par Satyanarayana Das Babaji

Mon intention était d’étudier toute la littérature Gaudiya Vaisnava majeure avec Maharaja tout en étudiant les Shad-darshanas, tels que le Nyaya et le Vaisesika, d’un autre enseignant. Ma logique était que personne d’autre ne pouvait m’enseigner la littérature Gaudiya Vaishnava, alors que d’autres maîtrisaient les Shad-darshanas. Ainsi, je ne devrais pas utiliser le temps de Maharajaji pour étudier ces derniers. Maharajaji le savait, mais un jour il me dit qu’il voulait également m’enseigner les Shad-darshanas. Je fus très content de l’entendre. Il commença à m’enseigner le Shloka-vartika de Kumarila Bhatta et  le Nyaya-siddhanata-muktavali de Vishvanatha Panchanana. Le premier est un livre de Purva-mimamasa et le second de Nyaya. Les deux sont des sujets très difficiles. Maharajaji était un grand Naiyayika. Bien qu’il eût des diplômes dans tous les darshanas, il préférait le titre de Nyayacarya. Habituellement, personne ne peut enseigner ces livres sans avoir d’abord préparé le cours, à moins que l’on ne les enseigne régulièrement. Maharajaji, cependant, n’eut pas le temps de se préparer. Il me dit que dans sa vie d’étudiant, il travaillait très dur et étudiait avec les meilleurs professeurs de Bénarès. Par conséquent, il pouvait l’enseigner sans préparation, même après une si longue interruption.

J’ai beaucoup appris en l’observant. Il faisait lui-même la plupart des services au temple, tels que balayer devant le temple, cueillir des fleurs et des feuilles de tulasi pour l’adoration et préparer le bhoga pour les déités. Il ne demandait de l’aide à personne pour adorer les déités. Il servait lui-même les vaches (même lorsqu’il fallait moudre du blé pour les nourrir) et il cuisinait et servait personnellement tous les résidents de l’ashrama. Lui-même ne mangeait qu’un repas par jour, à 17 heures et avant cela, il ne buvait même pas une goutte d’eau.

C’était un parfait exemple de dévot. Il ne faisait pas que donner des classes, assis sur un trône élevé. Il ne faisait jamais de spectacle, ni il  n’essayait d’impressionner les autres non plus. Il avait toujours l’attitude de servir. Quelle que fût l’activité, il l’accomplissait avec une totale absorption, sans penser à autre chose. Lorsqu’il enseignait, il n’était absorbé que dans l’enseignement, sans jamais s’écarter du sujet.

Au début, mon cours commençait à 17 heures et allait jusqu’à 21 heures sans interruption. Il y avait rarement des visiteurs et s’il y en avait, ils devaient attendre la fin du cours. En été, il faisait très chaud et l’électricité tombait en panne pendant des heures. Maharaja allumait une lanterne à gaz, ce qui rendait la pièce encore plus chaude, mais il n’a jamais ressenti de gêne pendant l’enseignement. Nous transpirions abondamment, mais tout le cours était comme un samadhi. Rien ne pouvait nous déranger. Sa présence était impressionnante. Je me sentais insignifiant en sa présence, mais j’étais très attentif à tous ses mots et mouvements – que ce soit en cours ou au goshala.

Une classe à part

Pendant qu’il était dans le goshala, il parlait à peine. Être avec lui était très intense et s’apparentait à une profonde méditation. Quand il voulait que je fisse quelque chose, il l’exprimait par ses gestes ou avec ses regards et je devais deviner ce qu’il voulait. Si parfois je n’arrivais pas à comprendre, il devenait très contrarié. La raison en était, si j’ai bien compris, que pour lui le goseva n’était pas une activité ordinaire : c’était le service aux vaches, les bien-aimés du Seigneur Krishna. Il ne les considérait pas comme des animaux, mais comme des ishta-devatas, des déités dignes d’adoration. Par conséquent, il était incapable de tolérer le moindre écart ou retard dans le service. C’était déroutant au début parce que j’étais incapable de comprendre son humeur. Par exemple, avant qu’il ne vienne au goshala, nous devions tout nettoyer, changer l’eau et servir la paille (bhusha) aux vaches. Ensuite, il venait personnellement mélanger la farine avec le bhusha. S’il voyait ne serait-ce qu’une particule de bhusha flotter dans l’eau, il me regardait, ce qui signifiait que je devais à nouveau changer toute l’eau. Au début, je ne comprenais pas cela, mais je réalisai que c’était comme mettre une assiette d’offrande devant les déités : comment pouvons-nous offrir un verre d’eau à Krishna dans lequel flotte une particule de bhusha ? Je n’ai jamais entendu ni vu une telle attitude de service à l’égard des vaches nulle part ailleurs.

L’une de ses citations préférées était : « Seva to seva hai. Seva kam nahi hai » (Le service est un service. Le service n’est pas un travail). Il y a une différence entre le seva et le travail. Au travail, la concentration est plus sur le résultat, on se sent soulagé et heureux quand c’est fini et on éprouve un sentiment de satisfaction lorsque le travail est terminé. Quant au seva, le bonheur est éprouvé dès le début. Il n’y a pas d’urgence à l’achever, son accomplissement est naturel, dépourvu de toute angoisse et on s’y absorbe pleinement. C’est ce que j’ai observé avec Maharajaji : il n’était jamais pressé et il n’y avait aucune inquiétude pour terminer le service.

On dit que dans le monde spirituel le temps est flexible : il facilite les divertissements du Seigneur. Par conséquent, le Seigneur n’est jamais pressé. Je pouvais sentir cette humeur chez Maharajaji. Si je finissais quelque chose rapidement, il me le faisait remarquer : « Punjab Mail » (une référence à un train d’autrefois qui était censé être très rapide).

Au cours des derniers jours, lorsque le goshala a augmenté en taille, il s’engagea dans le goseva jusqu’à 2 heures et parfois même jusqu’à 3 heures du matin. Il était hors du temps. En l’observant, j’ai pu comprendre l’esprit traditionnel indien.

Je sentais que Maharajaji avait deux humeurs différentes. Lorsqu’il enseignait, il semblait être une personne différente, complètement absorbée dans les écritures. Je pouvais lui poser n’importe quelle question et il donnerait une réponse très élaborée. Pendant qu’il était engagé dans le goseva, cependant, il était très grave et réticent. Il n’aimait aucune interruption de qui que ce fût. Il était très attentif et intolérant face à tout écart dans le service. J’ai rencontré beaucoup de sadhus dans ma vie, mais je n’ai jamais vu personne avec une telle attitude vis-à-vis du service.

J’ai l’impression que Maharajaji apaprtenait à une classe à part : il appartenait à la vieille école. Il était probablement la dernière personne de l’humeur des Gosvamis de Vrindavan : instruit dans tous les shastras, hautement renoncé et avec une attitude de service sans aucun souci pour son corps. Je me demande si une telle personne marchera à nouveau sur terre dans ce Kaliyuga.

Son caractère exalté est ma bonne fortune et la bonne fortune de tous ceux qui sont entrés en contact avec lui. Sans voir un maître vivant, il est impossible de comprendre l’uttama-bhakti, peu importe combien nous lisons et entendons à ce sujet. C’est mon expérience et ma ferme conviction.

Maintenant que Maharajaji nous a quittés, tout apparaît comme un rêve. Il est difficile d’accepter qu’il ne soit plus physiquement présent à Kalidaha. Pendant tant d’années, j’y suis allé jour après jour et je l’ai toujours trouvé là. Pendant que je vivais à Vrindavan, mes déplacements se résumaient de ma chambre à Kalidaha. Je n’ai pratiquement pas fait de parikramas à Vrindavan, Govardhana, ni visité aucun endroit à Vraja. Je ne pensais pas qu’il pût partir si soudainement. J’étais en quelque sorte certain qu’il serait centenaire. Mais qui peut dire quoi que ce soit sur le Seigneur et sur Ses dévots ? Je vis en me souvenant de ses paroles et de sa vie personnelle que j’ai pu voir de si près et je me demande comment le Seigneur Krishna fit en sorte que je quittasse Détroit et m’aprochasse de Maharajaji. Il ne peut s’agir que de yadrcchaya.

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