Toutes les personnes en ce monde ont certaines qualifications pour accomplir des tâches ou des activités spécifiques et, ce faisant, elles obtiennent satisfaction, bonheur et succès. Si une personne essaie d’accomplir des tâches ou des activités pour lesquelles elle n’est pas qualifiée, il en découlera selon toute probabilité de l’insatisfaction, de la frustration et de la souffrance aussi bien pour elle-même que pour les autres.
Toutes les personnes en ce monde ont certaines qualifications pour accomplir des tâches ou des activités spécifiques et, ce faisant, elles obtiennent satisfaction, bonheur et succès. Si une personne essaie d’accomplir des tâches ou des activités pour lesquelles elle n’est pas qualifiée, il en découlera selon toute probabilité de l’insatisfaction, de la frustration et de la souffrance aussi bien pour elle-même que pour les autres. Par conséquent, l’un des principes de base enseignés dans la Bhagavad Gita est de travailler selon ses qualifications. Krishna dit Lui-même : « para dharmo bhayavaha » – « il est dangereux d’accomplir le devoir pour lequel la personne n’est pas qualifiée ».
Voici une histoire pour illustrer ce point.
Un laveur possédait autrefois un âne et un chien. Il prenait bien soin de l’âne car il transportait des charges de vêtements en faisant des allers-retours jusqu’à la rivière, où le laveur les lavait. Toutefois, il ne trouvait pas le chien très utile, alors il ne le nourrissait pas correctement. Le chien en devint affamé et amaigri.
Une nuit, alors que le laveur dormait profondément, un voleur entra dans sa maison. Le chien et l’âne remarquèrent tous deux le voleur. Le chien n’aboya pas, bien que cela fût attendu de lui. Voyant cela, le fidèle âne le réprimanda de ne pas avoir fait son devoir. Le chien répondit avec mépris que le maître ne se souciait pas de lui et, par conséquent, il ne se souciait pas non plus du maître. En entendant cela, l’âne fut enragé et décida de réveiller le maître en braillant fort. Le laveur se réveilla et fut confus : pourquoi l’âne brayait-il ? Il pensa qu’il avait peut-être traité l’âne trop gentiment et l’avait gâté au point qu’il était devenu indiscipliné.
Pour lui donner une leçon, le laveur se leva de son lit et battit l’âne avec un bâton tout en l’insultant verbalement. Le laveur retourna ensuite se coucher. Pendant ce temps, le voleur prit fuite.
Le chien qui avait observé ce qui se passait, demanda alors à l’âne : « Comment te sens-tu, mon cher ami ? Tu as reçu une généreuse récompense pour ton service ». Visiblement, l’âne se rendit compte de son erreur.
Tout le monde est unique
Comme différentes personnes ont des qualifications différentes, les écritures védiques instruisent selon ces qualifications. Tout n’est pas applicable à tout le monde. Cette caractéristique unique des écritures védiques est souvent négligée. Il existe des règles distinctes pour les étudiants, les personnes mariées, les renonçants, les filles célibataires, les veuves, les parents, les enseignants, les dirigeants, etc. En d’autres termes, les devoirs diffèrent selon la nature et le statut d’une personne.
De même, comme différentes personnes ont des qualifications différentes, il existe en Inde une variété d’écritures, de divinités, d’écoles de philosophie et de divers types de pratiques. Tout le monde entreprend une marche à partir de l’endroit où il se situe.
Afin de prévenir qu’une personne non qualifiée ne reçoive la connaissance, dans la culture védique cette dernière n’a jamais mise à l’écrit. Elle était normalement transmise par la tradition orale uniquement, c’est pourquoi les Védas sont appelés « shruti » ou ce qui doit être entendu d’un enseignant. Écrire des livres sur des feuilles est devenu à la mode beaucoup plus tard. L’auteur d’un livre, qui était généralement aussi un enseignant, ne partageait pas son contenu avec une personne non qualifiée. Les étudiants étaient obligés de faire vœu de ne pas partager leurs connaissances à des candidats non qualifiés.
Voici trois autres exemples de situations où tout le monde ne peut pas être traité de la même manière.
La plupart des universités exigent que les étudiants passent un examen d’entrée. L’université n’admet alors que les étudiants qualifiés. L’étudiant suit un cursus dont les disciplines correspondent à son niveau d’études. Il ne suit pas un cours de physique qui nécessite des connaissances de mathématiques qui n’ont pas encore été enseignées, ni un cours de physique avancé avant de suivre un cours d’introduction à la physique. Dans chaque cours, le professeur enseigne selon le niveau de son public.
Un livre de médecine peut décrire divers types de remèdes, mais ils ne sont pas applicables à chaque personne. Le médecin doit diagnostiquer la maladie puis trouver un médicament correspondant pour la traiter. Pour une seule maladie, il peut y avoir de nombreux médicaments disponibles, mais chacun d’entre eux n’est pas adapté à tous les patients. À titre d’exemple, dans l’ayurvéda, les médicaments ne sont pas seulement prescrits en fonction de la maladie, mais aussi en tenant compte du type de corps, du caractère, de l’âge, de l’immunité, du sexe, etc., du patient.
Pour donner un autre exemple, il y a beaucoup d’instructions dans le Bhagavat Purana destinées aux renonçants, mais si un père de famille essayait de les appliquer à soi-même, il en serait malheureux. De même, il y a des instructions distinctes pour les différentes voies du yoga, du karma, du jnana et de la bhakti. Il faut bien distinguer entre ces derniers.
Établir l’éligibilité
Dans la littérature sanskrite, il est courant que l’auteur déclare dans les premiers versets quatre choses fondamentales, comme indiqué dans le verset suivant :
adhikari ca sambandho visayasya prayojanam
avasyameva vaktavyam sastradau tu catustayam
(Le Shloka Varttika 1.1.17)
« La personne éligible à lire le livre, le sujet du livre, la relation du livre avec le sujet et le but du livre doivent être expliqués dès le début ».
L’intention est d’informer le lecteur potentiel si le livre peut l’intéresser ou non (anubandha-castustaya). Quant aux livres d’aujourd’hui, certaines de ces choses sont expliquées dans une introduction, une préface ou un prologue. Parmi elles, l’adhikari, ou l’éligibilité de la personne, est la plus importante. L’une des qualifications les plus fondamentales pour lire les écritures est que la personne doit être intéressée à atteindre le but spécifique décrit. Si la personne n’a pas cette qualification, alors elle n’est pas qualifiée pour le lire et il lui serait presque impossible d’en comprendre la véritable signification.
Aujourd’hui, n’importe qui peut acquérir n’importe quel livre en version imprimée ou même sur Internet. Il est également possible d’étudier les écritures dans les universités où l’éligibilité requise pour les étudier n’est pas testée. La particularité des écritures est que si la personne qui les étudie n’a pas l’éligibilité requise, elle n’en comprendra pas l’essence. L’éligibilité que nous possédons est comme un outil pour percer le mystère caché à l’intérieur du livre.
Des idées fausses peuvent surgir
Malheureusement, un certain nombre de personnes qui ne sont pas qualifiées pour lire les écritures non seulement les étudient, mais elles les critiquent. Ces critiques sont, à leur tour, considérés par d’autres comme des autorités. Cette pratique a créé beaucoup de négativité à l’égard des écritures, des philosophies et des pratiques spirituelles indiennes. Nous entendons souvent des remarques telles que : « [l]’hindouisme est un grand méli-mélo » ; « [c]’est une grosse pagaïe » ; « [c]’est la religion d’un million de dieux ». Or, rien ne pourrait être plus faux.
Une autre chose à considérer est que, dans un livre de philosophie, tout ce qui est écrit peut ne pas être le principe de conclusion, ou siddhanta, destiné à être établi par l’auteur. Il y a aussi le purvapaksha, ou le principe à réfuter, qui peut ne pas être explicitement identifié. Les personnes non qualifiées ou celles dont le discernement n’est pas mûr et qui étudient de tels livres sans guidance appropriée peuvent confondre le purvapaksa avec la siddhanta. De nombreuses idées fausses ont surgi à cause d’une mauvaise interprétation des écritures.
Pour éviter que de telles idées fausses surgissent, plusieurs fois un avertissement est donné contre la lecture des écritures par des personnes non qualifiées. Par exemple, le Seigneur Krishna interdit catégoriquement aux non-dévots de lire la Bhagavad Gita :
idam te natapaskaya nabhaktaya kadacan
na casusrusave vacyam na ca mam yo’bhyasuyati
(La Bhagavad Gita 18.67)
« Cela ne doit pas être dit à une personne qui n’a pas le contrôle de ses sens, à une personne sans véritable dévotion, à une personne qui ne veut pas entendre, ou à quelqu’un qui M’envie, pensant que Je suis matériel ».
L’avertissement s’adresse à la fois à l’élève et à l’enseignant. Si l’enseignant essaie d’enseigner à un élève non qualifié, ce sera une tentative futile.
Comme il est dit :
na’dravye nihita kacit kriya phalavati bhavet
na vyaparasatena’pi sukavat pathyate bakah
(Le Hitopadesha 1.42)
« Tout comme par des centaines de tentatives il est impossible d’apprendre à une grue à parler comme un perroquet, une personne inapte ne pourra jamais être entraînée ».
Les qualifications peuvent changer
Mon humble conseil est de demander à toute personne intéressée par l’étude de toute écriture indienne de voir d’abord si la personne a les qualifications requises. Cependant, il ne faut pas se sentir découragé ou abattu si l’on n’est pas encore éligible, mais l’importance de l’éligibilité doit être bien assimilée. Les êtres humains ont une capacité particulière à changer eux-mêmes. Notre éligibilité n’est pas figée et peut être acquise ou améliorée.
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