L’une des questions qui me sont le plus souvent posées concerne les manjarīs du Kṛṣṇa-līlā. Il semble y avoir un débat en cours parmi les dévots : un groupe affirme que les manjarīs ne sont pas en compagnie physique de Kṛṣṇa, tandis qu’un autre groupe soutient le contraire.
L’une des questions qui me sont le plus souvent posées concerne les mañjarīs du Kṛṣṇa-līlā. Il semble y avoir un débat en cours parmi les dévots : un groupe affirme que les mañjarīs ne sont pas en compagnie physique de Kṛṣṇa, tandis qu’un autre groupe soutient le contraire. Beaucoup d’autres s’interrogent sur le mañjarī-bhāva, la mañjarī-bhāva-sādhana, le mañjarī-svarūpa, la relation des mañjarīs avec Kṛṣṇa, etc. Franchement, je parle rarement de ce sujet, car je ne me considère pas suffisamment qualifié. Par conséquent, je ne réponds généralement pas à de telles questions et m’en remets aux dévots qui peuvent être des experts en la matière.
Je rapporterai ici une analogie qui pourrait être utile à de tels chercheurs. Il y a environ vingt-cinq ans, un soir, deux résidents de notre Institut marchaient vers l’āśrama de notre Guru Mahārāja à Kālīdāha. C’était à une bonne vingtaine de minutes à pied de notre Institut. À cette époque, Śītala Chāyā, où se trouve notre Institut, n’était qu’un terrain découvert avec seulement trois maisons. Des buissons et des arbres couvraient la terre ; les vaches et les chèvres y paissaient pendant la journée, tandis que les cochons dormaient dans les égouts. On pouvait voir des serpents se faufiler dans l’herbe pendant l’été et la saison des pluies ; la terre était infestée de serpents. J’en ai rencontré dans notre bibliothèque, dans notre cuisine et même sur mon balcon, au troisième étage. J’ai également vu des serpents accrochés aux arbres de notre jardin.
Ainsi, ce n’était pas une grande surprise que ces deux étudiants aient vu un serpent sur le bord de la route, à Śītala Chāyā, lorsqu’ils sont revenus à l’Institut. Plus tard dans la soirée, nous nous sommes retrouvés au dîner, et ils ont raconté leur expérience. Cependant, ils n’étaient pas d’accord sur la couleur du serpent. L’un affirmait qu’il s’agissait d’un cobra noir, tandis que l’autre soutenait que c’était une vipère brune. Tous deux étaient tout à fait certains de leurs observations, et je les ai laissés discuter. Après les avoir écoutés un certain temps, je les ai informés qu’ils se trompaient l’un et l’autre. Ils m’ont regardé avec surprise. Je leur ai expliqué qu’il ne s’agissait pas d’un serpent, mais d’une corde ! Je l’avais vue moi-même, car j’étais allé à Kālīdāha ce même après-midi et je me souvenais très clairement de la corde posée sur le côté du chemin, à l’endroit précis où ils avaient cru apercevoir un « serpent ». Ils ne m’ont pas cru. Je leur ai alors proposé d’aller vérifier par eux-mêmes le lendemain. À leur plus grand étonnement, ils ont découvert que j’avais raison. Il n’y avait pas de véritable serpent, mais seulement une corde, et ils s’étaient querellés à propos d’une chose qu’ils avaient mal comprise.
Ce débat à propos de la présence ou non des mañjarīs en compagnie de Kṛṣṇa est similaire. Il est enraciné dans une incompréhension de ce qu’est une mañjarī. La chose la plus importante est de comprendre le mañjarī-bhāva. À mon avis, une telle question ne se poserait pas si l’on comprenait la définition de l’uttama-bhakti donnée par Śrī Rūpa Gosvāmī dans le Bhakti-rasāmṛta-sindhu (1.1.11) :
anyābhilāṣitā-śūnyaṃ jñāna-karmādy-anāvṛtam
ānukūlyena kṛṣṇānuśīlanaṃ bhaktir uttamā
« La mise en acte continue (anuśīlana) d’un service favorable destiné exclusivement à Śrī Kṛṣṇa, c’est-à-dire dépourvu de toute prédilection pour un désir ultérieur et qui n’est pas obscurci par les efforts pour le jñāna et le karma, s’appelle la dévotion suprême (uttama-bhakti) ».
Par conséquent, il est crucial d’étudier cette définition avant de se plonger dans le sujet des mañjarīs. Si l’on n’a pas une compréhension claire de la définition de l’uttama-bhakti, alors on ne comprendra jamais le secret (rahasya) qui se cache derrière la relation des mañjarīs avec Kṛṣṇa.
La définition de l’uttama-bhakti semble simple et directe, mais il n’en est rien. C’est pourquoi Śrī Jīva Gosvāmī et Śrī Viśvanātha Cakravartī ont rédigé des commentaires élaborés sur ce verset. Il est impossible d’en saisir le sens sans étudier ces commentaires. De ce fait, il faut les étudier attentivement et en délibérer. D’une certaine manière, Śrī Rūpa Gosvāmī a brassé tout le Śrīmad Bhāgavata Purāṇa pour en extraire ces deux lignes. Ainsi, en saisissant le sens de ces deux lignes, on peut saisir le mystère.
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