Personne ne peut entrer ou rester au Vaikuntha à moins d’avoir atteint la dévotion pour le Seigneur. Le Seigneur Rishabhadeva le confirme.
Suite du commentaire de Satyanarayana Das Babaji
Personne ne peut entrer ou rester au Vaikuntha à moins d’avoir atteint la dévotion pour le Seigneur. Le Seigneur Rishabhadeva confirme cela :
« Lorsque l’être vivant est recouvert de tamo-guna, son esprit est soumis à une action orientée vers les résultats. Par conséquent, le jiva ne peut pas être libéré de l’attachement au corps jusqu’à ce que l’amour pour Moi, Seigneur Vasudeva, apparaisse ». (SB 5.5.6)
Dans le verset principal (SB 3.25.38) de cet anuccheda, prononcé par le Seigneur Kapila, il est dit que les dévots ont des relations différentes avec le Seigneur. Selon Shrila Rupa Gosvami, il y a cinq rasas, ou expériences esthétiques, principaux dont le Seigneur Se réjouit avec Ses dévots. Ces variétés d’expérience esthétique sont enracinées et découlent de cinq humeurs fondamentales d’amour de dévotion. De ces cinq, les dévots immergés dans une dévotion paisible, ou shanta-rasa, ont le moins d’intensité d’amour pour le Seigneur. Néanmoins, ils sont complètement dépourvus de désirs matériels et ont une foi solide en Lui. Les shanta-bhaktas ne peuvent pas être considérés comme des non-dévots et il n’y a aucune probabilité qu’ils déchoient.
En commentant ce verset (yeṣām ahaṁ priya ātmā sutaś ca sakhā guruḥ suhṛdo daivam iṣṭam), Shrila Vishvanatha Cakravarti dit que ceux qui considèrent le Seigneur comme priya, ou le bien-aimé, sont les dévots éprouvant une dévotion amoureuse ; de même, ceux qui Le considèrent comme atma, le Soi, sont ceux éprouvant une dévotion pacifique ; ceux qui Le considèrent comme suta ou fils, éprouvent une dévotion parentale (vatsalya rasa) ; ceux qui Le considèrent comme sakha, ami, éprouvent une amitié de dévotion (sakhya-rasa). Ceux qui le considèrent comme guru, c’est-à-dire un aîné respectueux, sont les dévots éprouvant une dévotion respectueuse (dasya-rasa). Ceux qui le considèrent comme suhrida, ami intime, sont les dévots éprouvant une dévotion d’amitié spécifique (sakhya-rasa). Les mots « ishtam », la déité adorée, et « daivam », le Seigneur, se réfèrent à ceux qui ont différents types de dévotion respectueuse (dasya-rasa).
Les mots « shanta-rupe » utilisés dans le même verset et qui signifient « la demeure de la paix inaltérable », veulent dire que le Vaikuntha est au-delà des gunas matériels (vishuddha-sattva). Bien que le Vaikuntha soit un lieu, sa nature est identique à celle du Seigneur : elle est éternelle, consciente et bienheureuse. Ainsi est-il différent de tout endroit matériel. L’opulence des dévots de Vaikuntha ne périt jamais, c’est-à-dire qu’ils ne descendent jamais au niveau matériel. Cela est confirmé par des centaines de versets donnés à la fois par la shruti et la smriti. Le Chandogya Upanishad déclare :
« Rétractant ses sens à l’intérieur, il ne cause de violence à aucune créature, sauf dans des circonstances de danger mortel dans lesquelles les écritures peuvent exiger une violence appropriée. Restant dans cet état jusqu’au moment de la mort, il atteint la demeure spirituelle. Il ne revient pas. Il ne revient pas ». (ChU 8.15.1)
Shrila Vyasa Muni conclut le Vedanta-sutra en répétant ces mots : « Il n’y a pas de retour (du Vaikuntha) car les écritures déclarent cela comme la vérité » – anāvṛttiḥ sabdād anāvṛttih śabdāt (VS.4.4.22).
En commentant ce sutra, Shrila Baladeva Vidyabhushana confirme cette idée en citant le mantra suivant du Chandogya Upanishad :
« Il les conduit au Brahman. C’est le chemin des pieux (devas) qui conduit au Seigneur. Ceux qui marchent sur ce chemin ne retournent pas à cette vie humaine. Ils n’en reviennent sûrement pas ». (ChU 4.15.5)
Shri Baladeva Vidyabhushana dit que le Seigneur est déterminé à ne pas abandonner Ses dévots et que Ses dévots sont également déterminés à L’aimer. Ainsi ne Le quittent-ils jamais. Il ne faut jamais en douter.
En instruisant Yudhishthira Maharaja dans l’« Aranya-dvadasi-vrata », le Seigneur Krishna dit :
« Par conséquent, ils atteignent la demeure propice et heureuse de la libération. L’ayant atteinte, ils ne se lamentent pour rien et ne retournent pas au cycle de la naissance et de la mort ». (Bhavisya-purana, « Uttara-parva » 66.26)
Dans la Bhagavad Gita, le Seigneur Krishna dit :
« Non éclairée ni par le soleil, ni par la lune, ni par le feu, telle est Ma demeure suprême. Celui qui l’atteint ne retourne jamais dans ce monde matériel ». (BG 15.6)
Et il y a beaucoup d’autres versets de cette nature dans la Bhagavad Gita.
En dépit de la clarté de ces preuves, on pourrait prétendre que les versets ci-dessus signifient que ceux qui vont au Vaikuntha depuis ce monde matériel ne reviennent jamais et que seuls ceux qui n’ont jamais été dans ce monde matériel peuvent déchoir. En d’autres termes, ceux qui atteignent le Vaikuntha ont connu les misères du monde matériel, mais les nitya-siddhas les ignorent et sont sujets à la chute. La logique est qu’une personne qui s’est fait brûler la langue avec du lait chaud est si prudente qu’elle souffle même sur le babeurre avant de le boire.
C’est un argument incohérent. Avant d’atteindre le Vaikuntha, le dévot se délivre de ses corps grossier et subtil. L’expérience du monde matériel reste dans le corps subtil. De ce fait, le dévot ne l’emporte pas avec lui. Dans le monde matériel, nous portons un assortiment d’impressions dans notre corps subtil, mais de quelle quantité nous en souvenons-nous ? En effet, nous ne pouvons pas nous souvenir de la plupart des choses que nous avons faites même dans cette vie. Ainsi, comment s’attendre à ce qu’une âme libérée se souvienne des misères du monde matériel ? Et pourquoi le ferait-elle ? Quel est le gain ? Le souvenir des misères matérielles passées est-il plus captivant que l’extase immédiate et actuelle que l’on éprouve en servant le Seigneur ? Chaque fois qu’une joie prolongée remplit la vie d’une personne, les souvenirs de la douleur ou de la souffrance passée s’effacent à l’arrière-plan.
De plus, même si le dévot, après avoir atteint le Vaikuntha, voulait se remémorer son expérience matérielle antérieure, il n’aurait plus de corps subtil dans lequel toutes les impressions seraient conservées. Ces souvenirs sont effacés sans laisser de trace. Dans le Bhakti-rasamrita-sindhu (1.1.23), Shrila Rupa Gosvami écrit que la bhakti détruit toutes les variétés de karma.
À suivre
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