Pourquoi l’amour tourne à la haine – ce que le coronavirus révèle

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Connaissez-vous l’adage : « L’amour et la haine ne sont que les deux faces d’une même pièce ? » Peut-être que certains d’entre vous en font l’expérience pour la première fois ces temps-ci.

Par Satyanarayana Das

Connaissez-vous l’adage : « L’amour et la haine ne sont que les deux faces d’une même pièce ? » Peut-être que certains d’entre vous en font l’expérience pour la première fois ces temps-ci. Nous désirons toujours passer du temps aux côtés des êtres qui nous sont chers, et nous n’en avons apparemment pas assez car nos vies sont bien remplies. Cependant, à présent, grâce au Coronavirus, nous sommes obligés de vivre avec les personnes que nous aimons 24h/24. Pour certains, ce qui semblait désirable devient juste insupportable. 

Il y a longtemps, j’ai lu une histoire qui illustre bien comment l’amour et la haine ne sont que les deux faces d’une même émotion. 

Il était une fois, un empereur musulman en Inde, qui tomba amoureux d’une très belle femme. Ils se côtoyaient souvent, mais un jour, à sa grande surprise, il découvrit que cette femme et le chef de son armée étaient aussi amants ! Il prit cela comme un véritable affront à sa personne, la situation était alors intolérable et punissable. 

Etant empereur, il pouvait punir les gens comme bon lui semblait mais il ne voulait pas un châtiment ordinaire comme la pendaison ou la torture. Il appela donc un de ses ministres, plein de sagesse, et lui demanda la forme de châtiment la plus adaptée et la plus exceptionnelle. Le ministre, maître de la psyché humaine, eut une idée novatrice. «Le meilleur châtiment, dit-il, est de les attacher ensemble face à face et nus pendant vingt-quatre heures ». Choqué, l’empereur protesta : « Comment cela ? Ce n’est pas un châtiment ! C’est ce qu’ils adorent faire ! » « Non, non », dit le ministre. « Essayez et vous verrez ». 

Ayant confiance en la sagesse de son ministre, l’empereur appela le chef de son armée et la femme qui furent dénudés et attachés l’un face à l’autre. Pendant vingt-quatre heures ils restèrent ainsi, respirant visage contre visage, incapables d’uriner et de déféquer autrement que l’un sur l’autre. Lorsqu’ils furent détachés après vingt-quatre heures, ils coururent en directions opposées, ne se revirent jamais et n’en eurent jamais envie, tant ils éprouvaient du dégoût pour l’un l’autre. 

Cela illustre bien que, ce que nous appelons « amour » et « haine » sont fondamentalement, à la racine, la même émotion. Quand nous sommes amoureux de quelqu’un, nous voulons ne faire qu’un avec cette personne. C’est pourquoi s’étreindre est une action banale pour deux amoureux. Lorsqu’elles sont amoureuses, les personnes disent des choses comme : « Nous ne faisons qu’un, nous ne pouvons pas vivre l’un sans l’autre », comme si elles avaient fusionnées. D’un autre côté, quand nous haïssons quelqu’un, nous nous détournons de cette personne et prenons de la distance. L’amour est une attraction qui crée la proximité. La haine est juste l’exacte opposé : l’aversion, qui met de la distance. En réalité, l’amour nous donne envie de nous détruire nous-mêmes et la haine nous donne envie de détruire les autres. Nous expérimentons cela avec les personnes que nous aimons. Nous n’y faisons simplement pas attention, probablement de façon intentionnelle. 

Peut-être ne voulons nous pas voir cette vérité bien amère: la même personne que nous aimons tant, nous la haïssons également. Nous ne haïssons pas si souvent des personnes de passage, qui nous sont étrangères, mais très souvent nous haïssons les personnes que nous aimons, en leur criant dessus, en parlant mal d’elles, etc. Nous ressentons les choses de cette manière à cause de l’architecture émotionnelle de l’esprit humain. L’amour et la haine sont deux extrêmes entre lesquels notre mental oscille constamment, comme un pendule. Il ne peut rester d’un côté. Il se balance toujours d’un extrême à l’autre. Cela est magnifiquement expliqué dans le Sankhya-karika (12). 

Plus tôt nous pouvons nous rendre compte de cela et l’accepter, plus vite nous pouvons faire des progrès spirituels. En acceptant cela, nous devenons responsables de nos sentiments de haine envers les gens que nous chérissons. Oui, même envers le guru. Personne ne voudrait admettre cela, mais c’est bien présent. Cela se manifeste sous des formes subtiles, comme être possessif, contrôler, conseiller le guru et douter de lui. Se réapproprier sa haine peut être un processus douloureux et vous rendre triste. Cela demande une introspection implacable. Mais cela doit être fait dans le but de s’extirper de cet état récurrent du mental, d’ordre matériel – l’amour et la haine – raga et dvesha

Être confiné nous donne l’occasion de regarder de plus près la manière dont fonctionne notre mental, parce qu’étant obligés de rester ensemble, nous allons très probablement être en réaction et dans l’émotionnel. Nous devrions être heureux d’être avec les personnes que nous aimons mais il n’y a pas de bonheur éternel. Nous aimons la compagnie des autres mais nous commençons à nous battre, à argumenter, à  nous disputer sur des broutilles ou des différences d’opinion sur des faits d’actualité. L’amour matériel fonctionne ainsi. Saisissez donc cette occasion d’observer la nature de votre mental de plus près. 

Mais ne vous désespérez pas. Cela ne veut pas dire que l’amour véritable n’existe pas. L’amour véritable est à sens unique. Il n’oscille pas comme un pendule. Peu importe le temps que les amoureux passent ensemble, ils ne s’ennuient jamais l’un de l’autre. Notre sentiment d’amour peut trouver satisfaction uniquement en Krishna, la source de tous les amours. Cela ne veut pas dire que nous ne puissions pas aimer les personnes qui nous sont chères. Il nous faut les aimer en lien avec Krishna et pas indépendamment. C’est la différence fondamentale entre l’amour spirituel et l’amour matériel. 

Dans le Bhagavata Purana, nous trouvons un exemple de « confinement » imposé à la société. Au moment où Indra causa un état d’urgence en inondant Vraja, tous les citoyens furent obligés de se cloîtrer ensemble sous le mont Govardhana pendant sept jours et sept nuits. C’était une situation bien plus intense que notre confinement actuel. Aujourd’hui les familles ont au moins leur propre espace mais dans ce confinement-là, des centaines de villageois de centaines de villages de Vraja emmenèrent tout leur bétail avec eux. Aujourd’hui nous avons la télé, les iPads, et autres objets pour nous distraire et nous aider à passer le temps. 

Les Vrajavasis étaient littéralement collés les uns aux autres pendant sept jours et sept nuits – et ils adorèrent cela ! Ils ne se crachaient point les uns sur les autres, ils ne se disputaient point, ils ne se critiquaient point, ils n’étaient point en compétition ou ne se méprisaient point les uns les autres. Il en était ainsi car tout le monde avait de l’amour pur pour Krishna.

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    Most of our programming comes from our parents, especially our mother. If our mother had negative emotions, or some sort of mental disorder, the baby gets programmed like that in the womb. The mother is making the software (samskara) of the baby. That is why the mother is called the first Guru.

    — Babaji Satyanarayana Dasa
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