Le but de la loi du karma

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Les réactions karmiques sont souvent comparées à une punition infligée par une autorité. La différence est que, dans le cas d’une punition, il existe une relation claire de cause à effet : la personne sanctionnée sait pourquoi elle l’est, et la punition a pour finalité sa rectification.

Question : Les réactions karmiques sont souvent comparées à une punition infligée par une autorité. La différence est que, dans le cas d’une punition, il existe une relation claire de cause à effet : la personne sanctionnée sait pourquoi elle l’est, et la punition a pour finalité sa rectification. Dans le cas du karma, en revanche, les individus ignorent généralement la raison de leur souffrance, et aucun effet correctif n’en découle. Le karma apparaît ainsi comme une loi aveugle, n’ayant d’autre fin que sa propre existence. Mais existe-t-il réellement un avantage pour la personne qui subit une réaction karmique ?

Réponse : Le karma n’est pas une loi dépourvue de finalité. Son but est double. Le premier consiste à maintenir la moralité et l’harmonie au sein de la société, car toute action a une incidence sur soi-même et sur l’environnement qui nous entoure. Les Écritures affirment clairement que celui qui s’engage dans un acte interdit doit en subir les conséquences. Ainsi, il n’est pas exact d’affirmer que l’on souffre du karma sans en connaître la cause.

De nombreux criminels sont punis tout en connaissant la raison de leur peine, mais cela ne les empêche pas de récidiver. De même, quand bien même l’on identifierait la punition spécifique correspondant à un acte karmique particulier, rien ne garantirait que la personne se corrige. Ainsi, de la même manière qu’un individu sait pourquoi il est sanctionné, la réaction du karma peut également être comprise, car la connaissance des shastras est disponible.

Le second but du karma est de rectifier l’individu et, ultimement, de le conduire à la connaissance de Dieu. Or, cette rectification ne découle pas simplement de la punition. Si tel était le cas, la peur du châtiment suffirait à éradiquer le crime. Pourtant, les délits persistent : même arrêtés et punis, les criminels continuent.

La véritable rectification procède de la foi dans les Écritures, et non de la seule conscience du karma passé qui engendre la souffrance.

Si l’on ne croit pas à la loi du karma, comment cette loi pourrait-elle rectifier ? C’est pourquoi l’existence du shastras est indissociable de celle du karma. De même, dans la société moderne, la connaissance de la loi doit accompagner son application. Si l’on est sanctionné sur l’autoroute sans comprendre pourquoi, on continuera à commettre la même erreur. Mais si l’on sait qu’une infraction au code de la route entraîne une sanction, alors, si l’on est sage, on évitera de transgresser la loi. En revanche, si l’on manque de maîtrise de soi, on enfreindra malgré tout la règle, car l’avantage immédiat de l’infraction paraît plus attrayant que la punition, qui est différée.

Ainsi, au karma doivent s’ajouter la connaissance et la pratique du dharma, car la loi karmique est complexe. Dans le cas des lois de l’État, il peut arriver qu’elles soient contournées et que les crimes passent inaperçus. Le karma, lui, ne connaît pas de telles failles ; toutefois, son effet peut être retardé, contrairement à la loi civile, dont l’application intervient dans la même vie. Or, si la sanction tarde et que la conscience de la loi fait défaut, la loi perd son efficacité. C’est ce que l’on observe en Inde, où les procès criminels peuvent durer des années ; les criminels n’éprouvent alors aucune crainte, et lorsqu’enfin la justice les rattrape, ils ont souvent déjà profité des bénéfices de leurs méfaits, voire récidivé. Ainsi, la mafia peut s’approprier les biens d’autrui et les exploiter pendant des années avant qu’un jugement ne soit rendu, si tant est qu’il le soit un jour.

Question : Certaines personnes croient que, si l’on pouvait se souvenir des mauvaises actions passées à l’origine de nos souffrances présentes, cela nous aiderait à ne pas répéter les mêmes actes. Est-ce vrai ?

Réponse : Ce n’est pas exact. Même si ces mauvaises actions étaient connues, rien ne garantirait que l’on ne commettrait pas d’autres fautes. Les mêmes crimes sont régulièrement perpétrés par des criminels déjà sanctionnés. De plus, si l’on pouvait se souvenir de ses actes passés, on se rappellerait aussi des traumatismes vécus dans des vies antérieures. Imaginez que vous vous souveniez d’avoir été violée, trompée, trahie ou exploitée. Et de combien de vies faudrait-il se souvenir : une, cinq, dix, cent, mille ? Notre conditionnement matériel est sans commencement. Comment un esprit limité pourrait-il supporter les cicatrices émotionnelles accumulées au fil de tant d’existences ? Si l’oubli des expériences passées n’était pas possible, on souffrirait sans relâche, au point que cette souffrance deviendrait intolérable et conduirait au suicide.

Ce qui importe réellement, c’est la foi. Si l’on croit qu’une mauvaise action entraîne une conséquence indésirable et douloureuse, on s’en abstiendra. En l’absence de cette foi, on continuera à mal agir, même en se souvenant de ses fautes passées. L’expérience personnelle le démontre : chacun commet des erreurs et en subit les conséquences, mais il arrive souvent que l’on répète ces erreurs malgré la mémoire de la souffrance antérieure. Lorsque la foi est présente, on s’efforce de se maîtriser : c’est là la sagesse.

Question : On peut objecter que beaucoup de personnes ne connaissent pas les shastras et qu’elles ne peuvent donc tirer aucun bénéfice de la loi du karma.

Réponse : Même sans connaissance des shastras, chacun sait qu’une action entraîne un résultat. Tous connaissent les principes moraux fondamentaux : dire la vérité, ne pas recourir à la violence, ne pas tromper autrui, ne pas voler. Chacun sait que ces comportements nuisent aux autres et, finalement, à soi-même. Mais les individus n’agissent pas toujours en accord avec ce savoir, et nul ne peut les aider en ce cas. En définitive, chacun doit prendre sa propre décision : d’autres peuvent donner des conseils ou transmettre des connaissances, mais non agir à la place de l’individu.

Mettre en pratique la connaissance, voilà ce que l’on appelle la sagesse. Le problème est que la plupart des gens n’utilisent pas leur faculté de discernement, appelée buddhi, et ne croient pas aux shastras. Ils restent fascinés par les objets des sens et par les plaisirs immédiats, et continuent ainsi à se livrer à des actes contraires à l’éthique. La simple connaissance ne suffit donc pas : il faut user de son intelligence ou avoir une foi totale dans les shastras, voire les deux.

La loi du karma a pour fonction première de maintenir l’équilibre et l’harmonie dans la société. Elle invite également à réfléchir à l’existence au-delà de la vie présente et conduit, en définitive, à l’abandon à Dieu.

Question : Comment les Occidentaux peuvent-ils le comprendre ?

Réponse : Il ne s’agit pas d’une question d’Orient ou d’Occident, mais d’éducation et de formation, ainsi que de la capacité à mettre en pratique son savoir. Tout le monde en Orient ne vit pas selon la loi du karma. Nombreux sont ceux qui font le mal en connaissance de cause, soit parce qu’ils n’y croient guère, soit parce qu’ils n’exercent aucun contrôle sur leurs sens.

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