Récemment, un dévot nous a approché et a affirmé que l’édition de Babaji du Tattva Sandarbha et celle de Gopiparanadhana Prabhu étaient presque identiques, ce qu’il a prouvé en envoyant une capture d’écran d’un anuccheda.
Récemment, un dévot nous a approché et a affirmé que l’édition de Babaji du Tattva Sandarbha et celle de Gopiparanadhana Prabhu étaient presque identiques, ce qu’il a prouvé en envoyant une capture d’écran d’un anuccheda. La question se pose : « Se pourrait-il que Babaji eût plagié ? Le livre de Gopiparanadhana a été publié en 2013 tandis que celui de Babaji en 2015. Un tel acte est contraire à toute éthique. Comment un Vaishnava comme Babaji aurait-il pu faire une chose pareille ? »
En réponse à ces questions, ci-dessous Babaji commente le contexte et l’histoire du livre.
Eh bien, il y a deux choses à considérer ici. Premièrement, personne n’est parfait dans ce monde. Tout le monde a des défauts et je n’en fais pas exception. Je ne prétends certainement pas être parfait mais je suis plutôt surpris que quelqu’un compare mon édition du Tattva Sandarbha avec celle de Gopiparanadhana pour en arriver à cette conclusion. Je ne m’y attendais pas. Maintenant que ce problème a été soulevé, je dois dire quelque chose pour ma défense.
Le deuxième point que je veux souligner est que chaque auteur, aussi grand soit-il, copie des auteurs précédents, la seule exception étant Shrila Vyasadeva. Il y a un dicton en sanskrit qui dit : « vyāso ‘cchiṣṭa jagat sarvam » – « Tous dans ce monde puisent dans les connaissances données par Vyasa ». Cela s’applique certainement à tout auteur, du moins dans le domaine de la philosophie.
Certains diront : « Comment est-il possible que les auteurs occidentaux tirent leurs connaissances de Vyasa ? » Ma réponse est que les Védas sont les plus anciennes écritures du monde, ce qui est un fait avéré. La connaissance védique s’est répandue dans différentes parties du monde. Il existe de nombreuses preuves qui attestent d’une existence d’une relation entre la Grèce et l’Inde il y a quelques milliers d’années. Les philosophes grecs ont eu des contacts avec les systèmes de connaissance indiens et la plupart des philosophes occidentaux fondent leurs pensées sur les philosophes grecs.
Examinons à présent pourquoi il peut sembler que j’ai plagié l’édition de Gopiparanadhana. Je commençai à enseigner les Sandarbhas à la demande de dévots alors que j’enseignais le sanskrit au Gurukula International de Bhaktivedanta Swami à Vrindavana en 1991. Pendant que j’enseignais, un groupe de dévots me demanda de traduire et de commenter le Tattva Sandarbha. J’acceptai leur demande et commençai le travail de traduction et de commentaire. J’écrivais à la main car je n’avais pas d’ordinateur. Kurma Rupa Prabhu tapait le texte sur son ordinateur et s’occupait ensuite de la rédaction. Après quelques mois, Kundali Prabhu, qui avait travaillé comme éditeur pour le magazine « Back To Godhead », commença à assister à mes cours. Il fut très impressionné et me dit qu’il aimerait aider avec le travail d’édition. Ainsi une petite équipe se constitua-t-elle. Kundali Prabhu nous suggéra alors d’approcher Harikesha Svami, qui était en charge du Bhaktivedanta Book Trust suédois en le demandant de publier l’ensemble du Shat Sandarbhas. Cela devait être une importante contribution aux publications du BBT. Nous écrivîmes une proposition destinée à Harikesha Svami et avec elle, nous lui envoyâmes également un échantillon de notre travail. Non seulement il en fut ravi, mais également enchanté et il accepta immédiatement notre proposition. De plus, il commença à soutenir financièrement notre équipe. En effet, il était si enthousiaste qu’il fit une visite à Vrindavana pour me rencontrer personnellement.
Après notre rencontre, il proposa d’acheter un terrain pour notre équipe où nous devions travailler sur la publication et donner des cours. Le projet fut baptisé « Institut Jiva d’Études Vaisnava ». En effet, le terrain fut acheté et même les travaux de construction commencèrent.
Entre-temps, Harikesha Svami introduisit Gopiparanadhana et Dravida dans notre équipe. Gopiparanadhana était l’éditeur de sanskrit et Dravida était le rédacteur en chef du texte en anglais. Tout allait bien et tout le monde était content. Lorsque le livre était prêt à paraître, probablement en 1992, nous fumes invités à Mayapur et eûmes une réunion avec l’équipe et les éditeurs du BBT. Sur place, Gopiparanadhana indiqua qu’il y avait un problème avec ma traduction du mot « anadi » (lit., « sans commencement ») relatif à l’asservissement du jiva. Shri Jiva Gosvami déclare clairement que l’asservissement du jiva à la matière est sans commencement. Mais Gopiparanadhana n’était pas satisfait de cela. Il voulait changer la traduction en « depuis des temps immémoriaux », ce qui est la traduction couramment utilisée par le BBT et qui correspond bien à la théorie de la chute du jiva du Vaikuntha. Cependant, ce n’est pas la bonne traduction de ce terme et ce n’est pas ce que Shri Jiva Gosvami avait voulu. Par conséquent, je n’étais pas d’accord avec Gopiparanadhana. Ensuite, Jayadvaita Svami futcontacté. Comme il était le rédacteur en chef du BBT et jouait un rôle important dans le monde de la publication de l’ISKCON, il nous écouta tous deux mais ne dit pas grand-chose. À ce moment-là, je ne comprenais pas la gravité de ce problème, tandis qu’eux-mêmes l’avaient bien compris.
Une réunion de tous les administrateurs du BBT, avec Gopiparanadhana, Dravida et moi-même, fut organisée pour discuter de la question. Les membres du BBT entendirent les deux parties et suggérèrent que je modifiasse ma traduction car c’est ainsi que le mot « anadi » avait toujours été traduit par le BBT. Toutefois, je n’étais pas d’accord. Une discussion s’engagea sur la question de savoir si la traduction appropriée de l’expression « sans commencement » devait être mise dans le commentaire et la phrase « depuis des temps immémoriaux » laissée dans le texte lui-même, ou vice versa. Je ne voulais aucun mot dans le texte autre que la traduction correcte de « sans commencement».
Ma réponse était : « Je ne peux pas déformer l’œuvre de Shri Jiva Gosvami. Cependant, si c’est ce que veut le BBT, alors je ne veux pas que mon nom figure sur le livre. Qu’il soit imprimé au nom de Gopiparanadhana. Je l’aiderai à traduire le reste des Sandarbhas, mais je ne veux pas que mon nom soit associé à quelque chose qui ne représente pas la véritable intention de Shri Jiva Gosvami ».
Néanmoins, Gopiparanadhana refusa en disant qu’il n’était pas qualifié pour traduire les Sandarbhas. Ensuite, je suggérai qu’une note de bas de page fût ajoutée en expliquant que la traduction alternative du BBT du mot « anadi » était « depuis des temps immémoriaux ». Je dit qu’il n’était pas rare que les acaryas eussent des divergences d’opinion. Il y eut de longues discussions sur ce point et à l’exception de Harikesha Svami, personne n’était d’accord avec moi. Cependant, comme Harikesha Svami était la figure dominante parmi les membres du BBT, il força pratiquement tout le monde à être d’accord avec lui. Ainsi, les membres de la réunion conclurent que le livre serait imprimé et qu’il comporterait une note de bas de page. Cependant, Jayadvaita, Gopiparanadhana, Dravida, Hridayananda dasa Gosvami, Drutakarma et les autres n’étaient pas satisfaits de cette décision et conspirèrent pour saboter l’impression. Ils y réussirent. L’ensemble du projet du Sandarbha fut abandonné et une controverse éclata dans l’ISKCON au sujet de l’origine du jiva. C’est une longue histoire qui m’amena à écrire le livre intitulé Même une feuille ne tombe pas du Vaikuantha (“In Vaikuntha Not Even the Leaves Fall”). Le livre fut interdit et je dus quitter l’ISKCON.
En 1995, je publiai ma propre édition du Tattva Sandarbha. Après avoir quitté l’ISKCON, je n’eus aucun contact avec qui que ce fût de l’ISKCON depuis que j’avais été banni de l’institution. Mais un jours, l’épouse de Gopiparanadhana vint me voir et me posa des questions sur le Tattva Sandarbha. Ce n’est qu’alors que j’appris que Gopiparanadhana avait l’intention de traduire les Sandarbhas et travaillait lui-même sur une traduction du Tattva Sandarbha, qu’il publia ensuite en 2013. Ma propre édition révisée fut imprimée en 2015. Maintenant, vous pouvez juger par vous-mêmes qui a plagié qui. Je ne blâme personne. Merci d’avoir soulevé cette question, elle a ravivé de nombreux vieux souvenirs.
Note de l’éditeur.
Ci-dessous, nous fournissons une capture d’écran de l’édition de Babaji du Tattva Sandarbha datant de 1995 du même anuccheda que sur la capture d’écran ci-dessus et qui compare l’édition de 2013 de Gopiparanadhana avec l’édition de Babaji de 2015.
Dans sa préface au Tattva Sandarbha, Gopiparanadhana ne mentionne pas le nom de Babaji, même s’il énumère beaucoup d’autres personnes qui ont aidé à faire paraître cette édition. Babaji reconnaît à la fois Gopiparanadhana et Dravida comme éditeurs dans son édition de 1995.
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