
Ce qui suit est une question portant sur l’interview du podcast de Namarasa avec Babaji
Ce qui suit est une question portant sur l’interview du podcast de Namarasa avec Babaji
Question :
Kṛṣṇa dit dans la Bhagavad Gītā : « Ô fils de Pṛthā, ceux qui prennent refuge en Moi, bien qu’ils soient de naissance inférieure – femmes, vaiśyas et śūdras –, peuvent atteindre la destination suprême » (Gītā 9.32).
Ces catégories de personnes ne sont généralement pas habituées à étudier comme un brāhmaṇa ; alors comment l’étude peut-elle être la seule voie vers la bhakti ? C’est pourquoi le Seigneur suprêmement magnanime Caitanya a distribué le kṛṣṇa-prema à travers les saints noms et non par l’étude, car le Seigneur Caitanya, par Sa miséricorde, a voulu rendre la bhakti accessible à tous, et pas seulement aux brāhmaṇas studieux.
Réponse :
Dans mon interview, j’ai dit que la bhakti, telle que propagée par Śrī Caitanya Mahāprabhu, n’est comprise qu’en l’étudiant à partir des œuvres des Gosvāmīs. Vous conviendrez que Mahāprabhu a propagé l’uttama-bhakti et qu’Il a demandé à Śrī Rūpa Gosvāmī et à Sanātana Gosvāmī d’écrire des livres. Il est bien connu que la bhakti qu’Il a propagée n’était pas connue des gens de ce monde. Le verset anarpita-carīṁ cirāt en est la preuve.
À partir de là, vous pouvez déduire que l’uttama-bhakti n’est pas facile à comprendre, même pour les personnes instruites, car elle n’est pas matérielle. Nous n’en avons aucune expérience. Nous comprenons théoriquement quelque chose de nouveau à partir de notre expérience passée. Alternativement, nous pouvons le connaître par expérience directe. Dans le cas de l’uttama-bhakti, nous n’avons pas d’expérience passée, à moins de la poursuivre depuis une vie antérieure. Nous n’avons également aucun moyen d’en faire directement l’expérience, à moins d’avoir la chance d’obtenir la grâce d’un uttama-bhakta. Par conséquent, Śrī Jīva Gosvāmī appelle cette bhakti « mahā-durbodhā », extrêmement difficile à comprendre (Bhakti-sandarbha, anuccheda 165). Śrī Rūpa Gosvāmī énumère sudurlabhā, « très difficile à réaliser », parmi les six qualités de la bhakti (Bhakti-rasāmṛta-sindhu 1.1.17).
Vous conviendrez que, pour suivre n’importe quel chemin, il faut le comprendre correctement. Si nous ne comprenons pas correctement le chemin ou le processus, nous ne pouvons pas le suivre correctement. Et si nous ne le suivons pas correctement, nous n’obtenons pas le résultat souhaité. C’est ma conviction et mon expérience.
Votre objection est fondée sur le verset de la Gītā (9.32). À ce sujet, je voudrais dire que ce verset a été prononcé à une époque où le système du varṇāśrama était fonctionnel. Je ne comprends pas la logique qui consiste à citer ce verset. Dans la société moderne, il n’y a aucune restriction à l’éducation. Lorsque vous dites : « Ces catégories de personnes ne sont généralement pas habituées à étudier comme un brāhmaṇa, alors comment l’étude peut-elle être la seule voie vers la bhakti ? », que voulez-vous dire par le mot « brāhmaṇa » ? Où sont les brāhmaṇas absorbés dans l’étude des śāstras ? La majorité de mes étudiants qui étudient les śāstras sont des femmes et non des brāhmaṇas. De ce fait, votre objection est dépassée et ne repose pas sur une expérience pratique.
Si votre objection est correcte, c’est-à-dire que nous n’avons pas besoin d’étudier les śāstras pour comprendre la bhakti, alors j’aimerais en voir la preuve en pratique. Montrez-moi des personnes qui n’ont pas effectué une étude appropriée des śāstras relatifs à la bhakti, mais qui seraient néanmoins claires quant au processus et à l’objectif, et qui, de plus, atteindraient réellement ce but. Ce n’est certainement pas mon expérience. Au contraire, je rencontre des dévots qui pratiquent depuis des décennies et qui n’ont pas une compréhension claire de la définition même de l’uttama-bhakti. Les gens sont confus même à propos de concepts simples tels que nāma, nāma-ābhāsa et nāma-aparādha. Et je ne parle pas simplement de la capacité à réciter quelques versets, mais d’une compréhension véritablement claire du processus et du but.
De plus, en citant la Bhagavad Gītā, vous vous contredisez. Pourquoi ? Parce que vous citez les śāstras pour prouver que nous n’avons pas besoin d’étudier les śāstras. C’est ce que l’on appelle vadato vyāghāta – une contradiction dans le discours – comme lorsqu’une personne dit : « Je n’ai pas de langue dans la bouche ! » En outre, vous citez un verset pour soutenir une mauvaise conclusion. L’intention de l’orateur, Śrī Kṛṣṇa, n’est absolument pas de décourager l’étude des śāstras. Son intention est plutôt de montrer la grandeur de la bhakti ; cela ressort clairement du contexte. Nous ne devons pas attribuer à un enseignement un sens que l’orateur n’a pas voulu exprimer, surtout lorsque cela va à l’encontre de Son intention.
Śrī Kṛṣṇa Lui-même a souligné l’importance de l’étude des śāstras, à la fois par affirmation (anvaya) et par négation (vyatireka) (Gītā 16.23–24) :
yaḥ śāstra-vidhim utsṛjya vartate kāma-kārataḥ
na sa siddhim avāpnoti na sukhaṁ na parāṁ gatim
tasmāc chāstraṁ pramāṇaṁ te kāryākārya-vyavasthitau
jñātvā śāstra-vidhānoktaṁ karma kartum ihārhasi« Celui qui agit sous l’impulsion de ses désirs matériels en rejetant les injonctions des écritures n’atteint ni la perfection, ni le bonheur, ni la destination suprême. Par conséquent, les écritures sont ton autorité pour déterminer ce qui doit être fait et ce qui doit être évité. Tu dois agir dans ce monde après avoir compris les injonctions scripturaires ».
Il s’agit d’une injonction très claire : il convient d’étudier d’abord les śāstras, puis de s’engager dans l’action ; autrement, on ne peut atteindre le but recherché. Je n’ai rien dit de différent dans mon entretien. En réalité, j’ai étayé ma position par une référence śāstrique. Par conséquent, si vous n’êtes pas d’accord avec moi, vous devez vous demander si vous ne tenez pas compte des śāstras, ce qui constituerait un nāma-aparādha, à savoir śruti-śāstra-nindanam.
De plus, dans le même ouvrage que vous citez, Śrī Kṛṣṇa conseille d’approcher un enseignant afin d’apprendre la signification des śāstras (Gītā 4.34) :
tad viddhi praṇipātena paripraśnena sevayā
upadekṣyanti te jñānaṁ jñāninas tattva-darśinaḥ« Apprends cette connaissance en t’inclinant, en rendant service et en interrogeant avec sincérité les sages qui ont réalisé la vérité ; ils t’instruiront dans cette connaissance ».
Dans la seconde partie de votre question, vous faites référence à la magnanimité de Mahāprabhu dans la distribution du kṛṣṇa-prema par le chant de Son nom, sans le restreindre aux brāhmaṇas studieux. Je ne comprends pas pourquoi vous pensez que l’étude serait réservée aux brāhmaṇas. N’importe qui peut étudier la littérature sur la bhakti composée par nos Gosvāmīs. De plus, vous devez expliquer pourquoi le magnanime Mahāprabhu a envoyé Ses disciples les plus intimes à Vṛndāvana et leur a demandé de composer des ouvrages sur la bhakti. Était-ce pour impressionner les non-dévots ?
On dit que Śrī Rūpa Gosvāmī a conquis le cœur de Mahāprabhu. Pourquoi a-t-il alors écrit un ouvrage tel que le Bhakti-rasāmṛta-sindhu ? Il aurait pu se contenter d’écrire quelques pages sur le nāma-japa et le nāma-kīrtana ; cela aurait suffi. Pourtant, tous les grands ācāryas ont écrit des livres. Pourquoi pensez-vous qu’ils l’ont fait ? Ces ouvrages étaient-ils destinés uniquement à être distribués à d’autres ? Je ne le crois pas.
La majorité des personnes, à l’époque moderne, sont venues à la bhakti grâce à la lecture d’un livre. Même lorsqu’elles sont entrées en contact avec un dévot, elles n’ont très probablement été convaincues qu’après avoir lu un ouvrage sur la bhakti. Je ne connais aucun exemple de quelqu’un ayant atteint le but de la bhakti sans une connaissance appropriée de celle-ci. En revanche, je connais des exemples de personnes qui ont étudié les śāstras et ont atteint le but de la bhakti. Il n’est donc pas surprenant que Kṛṣṇa déclare : śreyo hi jñānam abhyāsāt (Gītā 12.12), priyo hi jñānino’tyartham ahaṁ sa ca mama priyaḥ (7.17), bahavaḥ jñāna-tapasā pūtā mad-bhāvam āgatāḥ (4.10), evaṁ yo vetti tattvataḥ (4.9), etc.

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